La France découvre avec stupeur la pauvreté de ses enfants. Elle n’en est qu’au début tant notre regard de ce point a été embué depuis quelques décades par une vision aussi péjorative que fausse.
On dénonçait les enfants rois, par ci, les sauvageons par là. Plus que jamais la jeunesse était était accusée d’être ignorante, complaisante, d’esprit étroit, mais aussi incapable de se concentrer, de penser et de s’adapter.
On découvre la pauvreté des enfants de notre pays et plus encore de ceux qui partagent la précarité de leurs parents; mais nous découvrons au même moment que les quartiers en politique de la Ville sont eux aussi de plus en plus pauvre et que l’écart qui les sépare des conditions de vie des centres villes ne cesse de croître.
La relégation géographique, urbaine (péri urbaine aussi) et spatiale , progresse et les quartiers en difficulté SONT DE PLUS EN PLUS ABANDONNES une fois qu’on y a installé des caméras, quelques fleurs et de nombreuses barrières.
Et les enfants de ces quartiers? Ils cumulent bien entendu. En tant qu’enfants et en tant qu’habitants, sur eux un véritable abandon s’acharne. Tant de collectivités ignorent avec constance leurs réelles conditions d’existence.
Les travailleurs sociaux eux mêmes, peut être découragés, s’habituent à l’impuissance, ou banalisent ce qu’ils rencontrent.
Parce que nous partageons le quotidien de ces enfants et de ces familles, nous devons quant à nous témoigner de leur abandon, de leur propre découragement. En effet ces parents et ces enfants sont de plus en plus nombreux à ne rien attendre, à ne plus demander d’aides trop partielles, trop conditionnelles trop morcelées, trop négligeables.
A Longjumeau, dans le quartier Sud, nous rencontrons la réalité de cette précarité, mais aussi sa logique et ses circonstances. Nous devons témoigner de la dégradation de la vie dans notre Ville pour quantité d’enfants et familles , particulièrement dans le Quartier Sud. Nous devons témoigner de l’urgence d’une prise de conscience des collectivités et institutions, et d’un changement de cap. Dire des vérités qui blessent comme celle ci: à Longjumeau, dans le quartier sud des enfants ont froid et faim; des adultes s’enferment et désespèrent, et l’avenir s’est souvent envolé.
Mais nous rencontrons également SON ANTIDOTE
Cet antidote à la crise, c’est la présence, la constance et l’inconditionnalité d’actions, véritable pratique qui met en valeur les ressources et le développement des personnes et des groupes.
L’antidote passe par le Territoire, son habitation, et sa réappropriation par ceux qui en font la vie. L’antidote passe par la reconquête du pouvoir de produire: cuisine collective, journal, performances, expos, aménagements de l’espace .
Et là nos ressources sont immenses ; elles sont celles des enfants , jeunes et adultes que nous rejoignons et qui nous rejoignent . Nous produisons alors la véritable richesse qui est celle qui enrichit la vie commune.
Samedi:
Aujourd’hui à la villa st Martin, malgré le vent et le froid les enfants se lancent dans le nettoyage du camion bleu. Pendant ce temps, Aline et un petit groupe d’enfants s’entraînent au spectacle de cirque prévu pour notre grande soirée conviviale du 21 décembre
. Pour nous réchauffer, nous entamons une partie de cache/cache tandis que Benjamin et quelques enfants nous concoctent deux délicieux gâteaux que nous dégusterons au moment du goûter.
Plusieurs parties de haly gali s’engagent, ainsi que des jeux autour des poupées et des barbies. Après cet atelier bien rempli nous faisons le conseil de quartier finissons par la prise d’un goûter bien mérité.
VENDREDI
La rocade:
Nous nous sommes retrouvés à la Rocade malgré se froid. Le vent a balayé à plusieurs reprises, les tapis.Même le temps joue contre nous.
Pour nous réchauffer nous avons joué à « l’épervier » et « chat glacé » (quelle ironie). Pour finir, nous avons pris un goûté nocturne bien mérité.
Jardin de Chilly-Mazarin
Aujourd’hui, il y avait 2 adultes avec nous au jardin. Nous nous sommes en particulier occuper de tailler les arbres, et de ramasser les feuilles.
Le temps qui na pas joué en notre faveur à fait que nous avons un peu écourté l’atelier. Nous avons quand même bien avancé et avons fini par un petit goûter.
JEUDI
Wissous :
Une belle matinée d’automne mais avec des températures d’hiver. Ce matin, lorsque j’ai pris le camion, il était tout givré. Du coup, Ramona et moi avons opté pour des jeux de ballon en parallèle du tapis.
Nous avions apporté le goal Décathlon pour faire des tirs au but.
Rebecca a quand même fait un coloriage de lapin. On a fini tous ensemble autour du lynx.
Les grandes nous ont distribué le goûter, puis nous avons apporté aux enfants des cartons de vêtements et de jouets récoltés pour eux.
Jardin de Saulx :
Cet après-midi à l’équerre, l’activité principale est la mise en place d’un dallage. Les dalles, récupérées à proximité du jardin, sont installées à l’entrée du jardin côté route.
Elles vont permettre de faciliter la sortie du camion en cas de temps humide, ainsi que l’accueil de camions de livraison, chargés de terreau ou de BRF.
L’opération est un succès à l’aide de pelles, pioches et houes.
Nous testons notre chemin de dalles et faisant rouler le camion dessus. Nous terminons la journée par déplacer et retourner un tas de compost ainsi qu’en vidant la table à feu.
Skatepark :
L’atelier, se déroule en petit nombre aujourd’hui.
Pour vaincre le froid, nous décidons de jouer au molkky (pétanque finlandaise), dont le but est d’atteindre 50 points en faisant tomber les quilles à l’aide d’un bout de bois.
Ce jeu très amusant a été très apprécié des enfants. Nous avons aussi joué au super jeu hali galy avant de pendre un bon chocolat chaud accompagné de madeleine.
Croix breton :
Nous avons fait un football à la croix breton aujourd’hui pour nous réchauffer et parce que nous avions apporté les cages de but.
Ensuite nous avons joué aux poissons pêcheurs avant de prendre un bon goûter et de manger les bonbons que Marine nous avaient apportés pour son départ.
MERCREDI
Moulin Galant :
Nous nous sommes installés devant la caravane de Benyamin et d’Abel.
Aujourd’hui à Moulin Galant, il était temps pour Simélia et Beni de faire leur pagette qui résume leur weekend au Château d’il y a deux semaines déjà.
Beaucoup d’enfants ont souhaité écrire sur des feuilles de différentes couleurs. Très appliqués, certains ont écrit leurs noms et prénoms, tandis que d’autres préféraient recopier des phrases.
La voiture téléguidée a eu beaucoup de succès auprès des garçons, tout comme la corde à sauter.
Jardin de Saulx :
Aujourd’hui, il y avait quatre enfants avec nous au jardin. Certains se sont occupés du d’arracher les pieds de maïs, d’autres du déplacement des tas d’herbes et nous avons remis la bâche en place.
Tous le monde était motivé aujourd’hui et était content de cette après-midi dynamique et plein de bonne humeur.
Nous avons fini par un goûté animé et réchauffé autour de chocolat chaud.
Ludothèque/parc nativelle :
Aujourd’hui, théâtre en plein air ! La troupe est revenue au complet, plus motivée que jamais, malgré la pluie, le froid et le fait qu’on n’ait pas pu obtenir de salle pour répéter. Nous avons organisé un grand jeu de corde à sauter qui nous à tenu chaud jusqu’au goûter !
La semaine prochaine, dernières répétitions, nous serons au top !
KRONIKS DES ROBINSONS DE DIE
C’est Alin (un habitant du quartier) qui a pris le relais samedi dernier puisque je n’étais pas encore rétablie. Cette semaine, je vais mieux et j’ai repris mes bonnes habitudes.
Je te souhaite une bonne soirée
Marianne
Aujourd’hui, il y a une dizaine de centimètres de neige. Quand j’arrive, les enfants sont en train de déneiger leur cabane. Nous jouons un moment avec la luge, puis je propose de faire un château de neige. Nous bâtissons des tours, des murailles, mais les enfants sont dehors depuis assez longtemps et Naïssa n’est pas très bien équipée et elle commence à avoir sérieusement froid. Nous rentrons nous mettre au chaud dans l’appartement de l’espace social et quittons les doudounes et les chaussures.
Au bout de cinq minutes, Naïssa se met à pleurer, à hurler (un peu comme Mafalda, tu vois ?) et se plaint d’avoir très mal aux pieds. Les autres enfants restent silencieux, médusés, pendant que je lui frotte les pieds qui ne sont pas si froids que ça… Je la chouchoute sans chercher à la ramener au silence.
Après tout, je ne sais pas ce qu’elle a à exprimer, mais je vois bien que c’est puissant. Sa mère qui habite dans l’immeuble vient la chercher parce qu’elle l’a entendue depuis chez elle.