Expulsion annuelle de Novembre
La semaine dernière le bidonville dit « d’Action » à été expulsé.
L’an dernier, à la même période hivernale, j’avais vécu ma première expulsion en tant qu’animateur d’atelier de rue chez Intermèdes Robinson.
Même météo pluvieuse, même manque de solutions proposé aux familles, certains avec des nourrissons, des enfants en bas âge, des femmes enceintes, des personnes en situation de handicap ou avec un suivi médical important.
Il y a même une famille qu’on suit qui habité le platz de Champlan expulsé l’an dernier, qui s’est installé à celui d’Action à Saulx les Chartreux et qui se retrouve aujourd’hui, pour le deuxième mois de Novembre d’affilé sans hébergement. Tout le travail d’insertion engagé devra passer à l’arrière plan : la scolarisation des deux enfants en maternelle et primaire, les ouvertures de leurs droits à l’assurance maladie, leur recherche de travail…
Sur un plan personnel la frustration n’est que peu soulagée par l’habitude et la meilleur compréhension des rouages de l’expulsion.
Ma frustration est multiple, elle se dirige :
-Vers les personnes sur le platz qui ont reçu les papiers d’expulsion et officiels et qui ont refusé de nous les montrer, allant même jusqu’à retirer les affichages. Je comprends l’appréhension et la méfiance mais le peu qu’on aurait pu faire face à l’expulsion n’a pas été facilité par le fait qu’on ait dû agir dans l’urgence et à la dernière minute.
-Envers notre propre difficulté de coordination entre les acteurs qui cherchent à accompagner ou aider les habitants des bidonvilles en Essonne.
-Ma plus grande frustration est de loin envers la politique insensé vis à vis des populations roms et tsiganes : On demande à ses personnes des efforts d’intégration, sans prendre en compte les difficultés rencontrés, en délégant tout le travail d’accompagnement à des associations débordés, et quand bien même certains s’accrochent et obtiennent des résultats, ceux ci sont ignorés (les familles qui ont un emploi, dont les enfants sont scolarisés, n’ont reçu aucune aide, aucun soutien supplémentaire).
Les abris de fortunes ne sont pas considérés comme des logements dignes du respect de la trêve hivernale, mais le 115 ne considère pas pour autant qu’on est à la rue si on habite dedans. (Ceci n’est pas une attaque du Samu Social en lui même, il est évidemment sous financé et saturé, surtout dans cette période.)
Les diagnostiques sociaux, mesure mis en place pour protéger les personnes les plus vulnérables, n’est en pratique qu’une formalité, et ne semble jamais pouvoir être réalisé correctement (quand il est réalisé du tout). Pour celui-ci, il y en a eu un de réalisé, sans prévenir les acteurs de terrain, au mois de septembre (pendant lequel une partie des habitants du platz part aux vendanges), il n’a pas recensé une personne épileptique, une personne avec des problèmes cardiaques, une femme enceinte et un vieil homme avec un cancer qui habitaient toustes sur le platz.
Pour les familles recensés considéré comme fragilisés, le CCAS de la ville à proposé ce qu’il a pu : 4 nuits d’hébergement. 4 nuits. On comprend la dérision que ça créé chez les habitants.
Les forces de l’ordre peuvent évidemment répondre à la détresse des habitants qu’ils ne font que leur travail, qu’ils ne sont pas décisionnaires. Les décisionnaires on ne les voit pas. Tout est trop tard, tout est « comme ça ».
On peut investir de l’argent et de moyens pour expulser, mais jamais pour accompagner au delà de ce qu’il faut pour garder la face (peu).
L’an dernier, quand j’avais écrit sur l’expulsion, j’avais conclus avec un message d’espoir de retrouver des enfants et des parents avec qui j’avais tissé des liens, débuté un accompagnement. Cette année je finirai avec une phrase dite séparément par une habitante et un policier : « Ce n’est pas le premier, et ce ne sera pas le dernier. »
Miles
MARDI 07 NOVEMBRE
Atelier hôtel Parthénon, Chilly-Mazarin
Aujourd’hui nous nous sommes rendus à l’hôtel du Parthénon. Nous avons fait des grands jeux avec les enfants puis nous nous sommes réunis avec les parents pour prendre le goûter. A la semaine prochaine !
MERCREDI 08 NOVEMBRE
Atelier hôtel Astoria, Massy
Aujourd’hui nous sommes allés à Astoria, nous avons proposé aux enfants une course avec un parcours réaliser avec des sacs à patates, nous avons dessiner et réaliser des coloriages de Noël avec les enfants et sur la petite enfance les enfants ont fait des jeux de constructions. Nous avons ensuite pris le goûter tous ensemble !
VENDREDI 10 NOVEMBRE
Atelier quartier LA Rocade, Longjumeau
Aujourd’hui, Miruna et Isabella ont fait la petite-enfance. Avec Zinora, les enfants ont pu faire de la créa. Amadeus et Raul proposent quant à eux des jeux sportifs : un parcours avec des cerceaux.
Malgré la pluie, nous avons fait un beau goûter.