Comment soutenir ce qui nous exclut?

Comment soutenir ce qui nous exclut?

(Laurent)

Un fort sentiment d’incompréhension semble envahir la France entière, après les émeutes qui ont suivi le meurtre du jeune Nahel.

Encore une fois, les jeunes, plutôt que de se rebeller, auraient dû faire confiance aux institutions, aux bonnes volontés politiques dans leurs capacités à en finir avec des problèmes structurels comme la violence policière, ou la Justice à deux vitesses.

Pire encore , l’incompréhension devint un rejet massif, consensuel et obligatoire dès lors qu’ont été attaquées , puis détruites des institutions. Dès ce moment, même la diversité d’opinion de la presse sembla faire long feu pour ne plus se faire l’écho que d’une condamnation évidente et unanime.

On ne sait pas ce qui a choqué le plus entre les pillages des magasins et les attaques contre les Mairies, les écoles et les médiathèques. Le fait que les émeutiers seraient mus par des intérêts personnels viendrait signer le fait que leurs actions n’auraient aucun sens, qu’elles ne seraient que des aberrations , dignes d’une bande de sauvages, sous-humains.

Des hordes non éduquées se seraient ainsi révélées dans nos villes et très tôt on en a désigné les coupables: les parents. Tout le monde s’est mis à rappeler aux parents leurs “devoirs” depuis le Président, le Ministre de la Justice, en passant par le moindre Maire de banlieue.

On a évidemment remis à l’honneur à cette occasion les discours un peu surannés de pénalisation parentale. On s’est plu à énumérer la série de sanctions et l’éventail original de mesures de répression qui pourraient frapper à la fois les jeunes fautifs et leurs géniteurs.

Nous retrouvons comme à chaque crise sociale, répétée toute la journée, cette injonction primordiale: il ne faut pas chercher de causes, aucune explication ; il ne faut réfléchir en rien, ne rien changer et avancer encore et encore dans la surenchère des mesures et lois répressives.

Difficile, voire dangereux pour l’observateur social de faire remarquer que ces mesures et lois répressives sont justement à l’origine du problème et qu’elles ne constituent donc certainement pas “la solution”. Toute pensée un peu complexe semble non seulement interdite, mais aussi coupable de complicité avec les criminels.

Les écoles, les Mairies, les médiathèques, et même les commissariats de Police, seraient des espaces sacrés de la République. Personne ou presque personne pour faire remarquer que visiblement ces institutions ne le sont pas, ou plutôt , qu’elles ne le sont plus, sinon, justement, elles ne seraient pas attaquées aujourd’hui.

On essaie de faire régner en France un climat de peur sociale, alors que visiblement la violence exercée par ces jeunes, vise des cibles extrêmement précises: non pas la population, mais les commerces et les institutions.

Pire beaucoup de jeunes engagés dans ces mouvements de colère se disent eux mêmes, si on les écoute un peu, victimes de forts sentiments d’insécurité; envers la Police d’abord, puis envers les institutions dans lesquelles ils sont souvent vus stigmatisés, mis en cause ou exclus.

A Intermèdes-Robinson, nous n’avons jamais autant qu’aujourd’hui, rencontré de jeunes, d’adolescents, renvoyés des collèges, ou orientés de façon aberrante (quand ils ont une affectation) à l’issue de la classe de 3ème.

Nous n’avons jamais compté autant d’enfants et jeunes en décrochage scolaire, sans parler du grand nombre de ceux qui ne peuvent même plus s’inscrire dans les écoles et collèges, tellement ils partagent la vie de ballotage de leurs parents.

Qu’est ce qui constitue l’attachement minimal au fonctionnement de la société? Qu’est ce qui permet aux gens de respecter les institutions? La réponse est simple, il faut pour cela raisonnablement pouvoir en attendre des bénéfices pour sa vie.

Or, pour de nombreux jeunes actuellement, habitants de quartiers sensibles, ou en situation de “mal logement”, squats , marchands de sommeil, hôtels sociaux, bidonvilles ; pour de nombreux jeunes qui subissent en première ligne les multiples insécurités sociales, administratives, économiques, sanitaires , éducatives et culturelles, subies par leurs familles, les institutions ne représentent aucune sécurité.

Pire ces structures symbolisent pour eux des lieux où ils ont subi de nombreuses expériences humiliantes, décevantes … pas de quoi leur donner envie de les défendre.

Quant aux commerces remplis de biens inaccessibles , dont les produits sont omniprésents, sur-valorisés, martelés par la publicité sur les réseaux sociaux, en période d’inflation grave, … est il si étonnant que quand le rapport de force s’inverse, et si les exclus des biens de consommation, sont plus nombreux que ceux qui les défendent, l’occasion soit saisie de briser les vitrines?

Nous avons exacerbé depuis des années la faculté de désirer sans fin des produits inaccessibles pour les jeunes de milieu populaire tout en diminuant en permanence la possibilité pour eux de les obtenir. Est il si étonnant qu’au bout du compte , ils se servent, quand l’occasion s’en présente?

Il n’y a rien de surprenant pour les acteurs sociaux les plus proches des enfants, des jeunes et des familles, les plus exclus du fonctionnement de notre société , dans les colères et les frustrations qui s’expriment ici. Il est même logique que ce soient les jeunes, voire les plus jeunes, qui ont encore l’énergie de lutter contre la précarité dans laquelle leurs parents sont noyés, qui se mettent en première ligne.

Ce qui est étonnant ce n’est donc pas, une fois de plus, la crise à laquelle on assiste, mais plutôt les “remèdes” qu’on y promet à coups de déclarations politiques et qui vont une fois de plus soigner le feu, par le feu.

Encore un peu plus de privation de libertés publiques, d’humiliation des familles, encore un peu plus de stigmatisation des “quartiers” et ceux qui y habitent, encore un peu plus de police , encore un peu plus de répression sauvage et précoce.

Il ne faut certainement pas changer une méthode qui échoue tous les jours.

MARDI 4 JUILLET 2023

Atelier au bidonville d’Antony Pôle

Au programme de cet atelier dynamique et rempli de bonne humeur: des jeux sportifs en extérieur, des paillettes à foison et et impressionnantes constructions. Au vu de tout ça on a tous bien mérité un succulent goûter. La vie des Robinsons c’est quand même chouette non?

MERCREDI 5 JUILLET

Atelier à Saint-Eloi, Chilly-Mazarin

Aujourd’hui nous avons fait les ateliers à côté du city stade. Nous avons fait un tournoi de ejux de société pendant le tournoi de foot. Nous avons également fait un une table ronde avec les mamans pour parler et une petite enfance. Pendant l’assemblée des présents les enfants plutôt âgée de 8/9/10 ans disent qu’ils veulent plus de propositions de sorties autres que le cinéma. Nous nous sommes ensuite réunis pour prendre le goûter.

Atelier au bidonville d’Action, Saulx-les-Chartreux

Superbe après-midi pour nous aujourd’hui !

Les enfants sont de plus en plus nombreux sur nos ateliers suite à l’arrivée d’un groupe de personnes et familles ayant été expulsées de leur lieu de vie à Longjumeau. Nous accueillons des enfants qui ne parlent pas du tout français, et c’est beau de voir comment les autres les aident à comprendre ce que nous leur disons, ou tout simplement leur expliquent les règles du jeu. Nous continuons avec notre rituel de bienvenue sur l’atelier, en s’asseyant en cercle et en disant aux autres présent.es nos prénoms. Le tour se fait de plus en plus vite, de manière de plus en plus naturelle.

Un atelier créatif a été mis en place autour de dessins d’animaux fantastiques. Si les premiers dessins n’étaient rien d’autre que des copies des modèles amenés par nous pour la démonstration, au fur et à mesure que le temps passait et que nous échangeons avec les enfants, iels ont commencé à nous sortir des idées originelles – et très colorées.

Un autre groupe d’enfants s’est amusé à faire des jeux sportifs. Au debout c’était compliqué d’expliquer les règles tant les enfants étaient excités, mais des activités ont pu se dérouler également, dans un bon esprit d’équipe.

nous avons terminé par un bon gouter un peu agité, mais quand même agréable. Nous nous disons au revoir et les enfants nous aident à ramener le matériel au camion.

Atelier à l’hôtel Astoria, Massy

Plusieurs activités aujourd’hui : dessins et formes artistiques avec différentes couleurs entre feutres et crayons. En extérieur, on alterne entre corde à sauter collective et jeux de ballons. Enfin une petite enfance est installée pour les plus jeunes qui souhaitent faire des jeux d’imitation comme la dinette ou d’imagination avec des figurines.

JEUDI 6 JUILLET

Atelier au Welcom’Hôtel, Chilly-Mazarin

Nous avons fait avec les enfants des salades de fruits et de bonnes frites de patates douces. Du côté des petits, ils ont bien pu se défouler avec la petite enfance dynamique. Ils ont aussi pu exprimer leur créativité avec du collage et de la peinture. Avant le goûter, quelques petites comptines pour se rassembler ont été chantées.

Atelier au quartier Opéra de Massy

Une nouvelle équipe énergique est maintenant positionnée sur cet atelier ! On rencontre donc certains enfants que nous ne connaissions pas encore et d’autres que nous connaissons très bien et qui sont heureux de nous retrouver chaque jeudi. Des mamans font également partie de l’atelier, on discute ensemble autour de la petite enfance, quand d’autres jeunes font des jeux collectifs et sportifs. Bon atelier & bonnes vacances !

VENDREDI 7 JUILLET

Atelier de la Rocade, Longjumeau

Sympathique cet aprem sous le soleil rocadien. On fait des petits jeux en collectif et des jeux de société à l’ombre des platanes. On se rassemble également pour se conter des énigmes qui, parfois nous font bien rire, ou nous prennent bien la tête, comme cette histoire des trois nains qui vont à la mine. Bon goûter qui ravive les corps et esprits. Et ça y est, c’est officiellement les vacances pour tout le monde !

Atelier à l’hôtel Parthénon, Chilly-Mazarin

Bel atelier cet après midi! Dehors sous le soleil on fait des jeux sportifs, à l’intérieur une petite enfance et un atelier de collage décoratif dans lequel des enfants font des cartes de voeux: pour les anniversaires, les déménagements ou simplement pour exprimer leur appréciation de leurs familles et leurs amis.

Au goûter nous partageons un sirop et des bonnes brioches!

Atelier au bidonville de la N20

Aujourd’hui, sur l’atelier de la N20, nous avons pu avoir une ambiance musicale avec une petite enfance qui se teste aux divers instruments de musiques ; percussions notamment. Pour les plus grands, nous avons fait du henné, et nous nous sommes défoulés en faisant une bonne partie de foot. Avant le goûter, Alex nous fait travailler le français en distribuant un fruit différent à chaque enfant afin qu’ils nomment le fruit en question tour à tour.

SAMEDI 8 JUILLET

Atelier au quartier Saint-Eloi, Chilly-Mazarin

Bel aprem au quartier ! On prépare des gaufres ensemble pendant que des jeux sportifs sont organisés. Bonne ambiance sur l’atelier cuisine, on discute, on rit et partage un bon moment. Puis vient le moment du goûter où l’on se régale avec les gaufres au chocolat. Merci à vous et petit rappel : la semaine prochaine, pas d’ateliers à St-Eloi car Léïka part en séjour avec des jeunes à Najac à ce moment-là.

Atelier au jardin de Bel-Air, Longjumeau

Sous le soleil du jardin, on débroussaille pour aérer l’espace, on désherbe pour libérer des parcelles et on arrose pour alimenter nos jolis plants. Les premières tomates commencent à rougir, et les premières courges émergent. Nous pouvons d’ailleurs récolter notre première courgette que nous offrons à un jeune qui nous aide pour l’entretien du jardin. On se rafraîchit, parents et enfants, à l’ombre avec une bonne pastèque à partager.

Atelier à la Villa Saint Martin, Longjumeau

Malgré la chaleur et la fête au skate park qui nous offrent de la lourdeur pour l’une et de la concurrence pour l’autre, il y a un bon petit monde qui passe sur notre atelier. Au programme: dessins de paillette, jeux de construction et musique! Nous terminons l’atelier avec un jeu de la valise avant de déguster le goûter et se quitter.