Cela fait déjà longtemps que nous avons pointé et compris comment ceux qui travaillent au plus près de la précarité assignée aux groupes sociaux et familiaux dérangeants , sont eux aussi condamnés à la précarité de leurs moyens, et de possibilités de communiquer et faire valoir leur action.
C’est une série de peines dont on s’étonne toujours des nombreuses déclinaisons:
- on donne toujours moins à celui qui fait le plus; le travail contre la précarité est un travail deux fois précaire: par les moyens qu’on y attribue et par le fait qu’on précarise ceux qui s’y emploient.
- On baigne d’un même déni et parfois même mépris l’acteur, le travail social réalisé et le public qui en est destinataire.
A chaque fois, la péjoration est dédoublée.
Elle agit toujours deux fois: par le statut et le processus.
Un statut minoré dévalorisé et un processus d’aggravation et de refus de perspectives qui achève de dissuader les éventuelles vocations.
Bien entendu ce traitement commun et même confusionnel entre le travail et la réalité, l’acteur social et le destinataire dévalorisé, sont l’occasion de prendre conscience d’une vérité. On apprend ce que c’est que d’éprouver un sentiment de plus en plus répandu: un sentiment de rebut.
Le sentiment de rebut est comme un vêtement, une marque, un stigmate, dont on ne pourrait se défaire. Il est un signe de valeur seconde, une trace d’infamie. Il reste attaché solidement à la rencontre avec la matière.
Comme la matière à laquelle il se confronte, le véritable travail social est sale. On oublie ce que ça veut dire. On oublie qu’il salit ceux qui s’y emploient, qu’il salit l’image du travail qui s’y réalise, qu’il salit les rêves et les espoirs.
On oublie les conséquences les plus élémentaires du vrai travail social; la difficulté pour celui qui travaille avec cette matière sociale de se faire comprendre et entendre de ceux qui s’en sont exemptés.
Ce sentiment de rebut attrapé comme un virus, un mauvais rhume décale complètement le contaminé:
- dans son statut social qui se trouvera dorénavant en bas de l’échelle
- Il n’est plus dans la course: par définition le travail sur la matière sociale n’a pas d’avenir et celui qui s’y livre, paraît toujours à contretemps, un vestige du passé, une anomalie sans futur,
- Il n’ a plus la grâce des naïfs, la chance des débutants; le fait d’avoir connu la viscosité et la résistance de la matière font qu’il vit dorénavant dans un monde où plus rien ne lui est facile, aisé ou naturel. Il n’ a plus “le chic”: chaque mouvement devient emprunté, chaque parole est hors de propos, chaque réaction dérange.
- Il a un sentiment de périphérie, de “banlieue”; les lieux où il s’emploie sont des lieux “mis au ban”. Ce n’est jamais là où ça se passe; jamais là où ça se décide . Jamais là où il faut être.
Il n’est pas étonnant dès lors, face à un tel traitement, une telle condition qu’il y ait tant d’abandons , de désertions, et de sauve qui peut hors du navire social. Les nouveaux professionnels n’accrochent plus à leur métier. Ils passent de congés maladie, en périodes sabbatiques . Ils font du nomadisme de “travail alimentaire”, dans des institutions. Ils ne sont plus qu’intérimaires de leur métier, touristes de leur propre identité sociale.
Celui qui a travaillé avec les corps handicapés et démembrés, celui qui a connu les métiers de la souillure, celui qui a mis les mains dans les fluides humains, celui qui s’est immergé dans le biologique, celui là connaît un curieux paradoxe: confronté à une réalité puissante et occultée qu’il accepte de voir en face et dont il connaît mieux que personne la complexité et la vie, le voilà décalé d’une réalité artificielle, d’une actualité composée, d’une mode et d’un monde d’apparences; ce qui permet de rejeter son expérience.
Les éléments que je décris ici ne sont pas nouveaux. On y retrouve quelques vérités à la base de la théorie “du Care” sur l’inversion de la valeur des tâches humaines. On y retrouve quelques considérations sur l’exclusion et la marginalité qu’on pouvait déjà nommer dans les années 60.
Ce qui est nouveau par contre et chaque jour plus encore urgent, c’est l’emballement de l’évolution politique, économique et sociale, qui n’a jamais tant détourné notre société de sa matière, de sa réalité. La tension devient intolérable , injustifiable et d’ailleurs on ne prend même plus la peine de justifier les dérives d’aujourd’hui: exclusion de masse, dénis de soin, parcage humain, dénis d’enfance … à une échelle jamais vue si on considère que ce sont les institutions elles même de la société et du social qui s’y emploient aujourd’hui.
L’acteur social égaré dans un travail véritable devient le baromètre d’une société qui perd la boule. Il expérimente cette folie dans ce qui devient son quotidien le plus banal, son actualité la plus triste.
Cette folie peut se résumer en ceci: le véritable travail qui transforme et répare est infamant et disqualifiant; la sale besogne qui consiste à le rendre impossible est promue et valorisée.
Le sentiment de rebut que l’acteur social l supporte comme une chaîne, un fardeau devenant chaque jour plus pesant devient le signe de la pression des digues et des barrages, prêts à céder.
Au final, personne dès lors ne sera plus à l’abri de se mouiller et de se salir…
Dimanche: Jardin
Aujourd’hui un grand soleil nous accueille pour démarrer la journée au jardin. Claire et Fatimata retrouvent les mamans et les enfants en fin de matinée pour faire les courses, puis tout le monde embarque dans le camion pour aller au jardin.
Arrivés sur place les mamans se mettent au travail pour préparer le barbecue, avec, au menu : du poulet mariné, des merguez et une belle salade de crudité; le tout accompagné de thé à la menthe. Pendant ce temps, les enfants commencent à travailler dans la serre pour retourner la terre et faire le tri. Dominique fait son entrée et aide beaucoup les enfants.
Arrive l’heure du repas, et tout le monde se met à table avec plaisir. Puis de nouveaux enfants avec leurs parents nous rejoignent.
Deux cavalières font une pause pendant leur promenade pour présenter leurs chevaux aux enfants. Puis Laurent et Hélène arrivent. Hélène met en place des jardinières le long d’une parcelle pendant que Laurent construit une cabane avec les enfants. Fatimata et moi-même préparons le chocolat chaud. Les mamans ont apporté des gâteaux qui ont été très appréciés. Tout le monde se réunit pour le goûter.
La journée prend fin toujours sous le soleil, nous aurons partagé de beaux moments de rire et de convivialité.
Samedi: Atelier Chilly Gare
Laura, Sandra, Zoé, Cassandra
Laura savait qu’il y avait peu d’enfants actuellement sur le camps, du coup on s’est dit que nous allions aller chercher les quelques enfants pour faire les ateliers au local.
Quand ils sont arrivés nous les avons réunis et nous avons dansé , et préparé un peu le spectacle Aven Savore avec eux, les enfants ont adoré et se sont défoulés !
Ensuite nous sommes passé à l’atelier cuisine, nous avons préparé des muffins, Sandra et Zoé ont pu laisser toute la préparation entre les mains des enfants qui se débrouillaient très bien !
Nous avons enfin pu déguster avec plaisir nos gâteaux en buvant du chocolat chaud maison !
Samedi: Villa St Martin
A notre arrivée il y avait deux enfants qui nous attendaient pour nous aider à décharger le matériel du Daev.
Nous avons descendu aussi la cuisine pour la préparation des crêpes pour le goûter, et ensuite nous avons installé le tapis et la dinette, les legos et d’autres petits jeux.
Marina et Anna on pu tourner entre le coin petite enfance et les jeux collectifs: chats glacés, gymnastique, foot, un, deux,trois soleil et on a voulu jouer au béret mais le temps qu’on s’accorde sur les règles la moitié des enfants sont allés au foot.
Pendant ce temps Nicolae et Sebastien ont pu retourner une partie de la parcelle au quartier avec le motoculteur et aussi avec des encouragements de la part de Zohra et de Marie et son mari qui se sont occupés du jardin la saison dernière et veulent reprendre cette année de nouveau.
Des enfants ont aidé à la préparation des crêpes tandis que d’autres ont été plus malins et ont gouté les crêpes avant l’heure!
La fin de l’activité s’achève avec le conseil de quartier habituel où tout le monde est invité à faire un retour sur les activités de l’après-midi et leurs souhaits d’activités pour la semaine prochaine.
Le goûter met fin à l’activité et nous sommes tous prêts à partir à la maison.
A la prochaine!
Samedi: Hôtel F1
Aujourd’hui, nous (Kenzy, Fatimata, Audrey, Camille, Dusco, et Dominik) sommes allés aux hôtels F1 pour faire les ateliers de rue.
En voyant que nous installions le matériel, les enfants sont venus à toute vitesse !
Nous avons fait une grande fresque de peinture, nous avons joué au « puissance 4 »,et à la dinette avec les plus jeunes.
Nous avons ensuite pris le gouter. Il y avait 4 thermos de café pour une quinzaine de personnes, on en a alors profité et on s’est resservit 2 ou 3 fois ! En plus des gâteaux et des fruits ! Ça fait du bien d’avoir le ventre plein!!
A la semaine prochaine !
Vendredi: Atelier Champlan
Présents : Juler, Jenika, Dùshko, Dominik, Sandra, Marina, Iasmina et Kenzy
Nous sommes arrivés avant le retour des enfants de l’école, nous avons pu nous installer et prendre des nouvelles auprès des parents sur la situation du camp et l’état d’esprit des enfants. Nous avons pu avoir des discussion avec des hommes, qui habituellement reste un peu en retrait lors de l’atelier, il était agréable de voir qu’ils étaient aussi content de nous voir arriver que l’ont été les enfants 30 minutes plus tard.
Nos artistes des Kesaj Chavé ont commencé par la musique, moment détente et plaisir, où nous avons été rejoint par des artistes (théâtre) du collectif Animakt qui étaient sur place depuis plusieurs jours pour composer un conte sur des récits de vie et des légendes traditionnelles. Les hommes et les les grands adolescents ont participé jusqu’à l’arrivé des enfants.
Une fois les cartables posés et le jeu choisi, nous avons fait une activité ludique et pédagogique, alliant la course au repérage des fruits, des couleurs et des chiffres (tracés au sol), nous avons joué à la marelle, puis un atelier plus construit de musique et percussion corporelle s’est lancé. Puis une fois qu’une partie des enfants est revenue (partis pour jouer aux dés et en ont profité pour nous apprendre à compter en romanes, riant aux éclats de notre prononciation, un partage plaisant) nous avons proposé un atelier d’une fresque commune, avec coupage et collage, coloriage et même utilisation de bombes à craies en poudre.
9 enfants ont pris part à l’atelier et 6 adolescents, le goûter s’est vraiment très bien déroulé, dans le calme, fluide, tous les enfants ayant joué le jeu pour que les choses se passent vite et que nous partions à l’heure alors que nous avions pris de la marge pour terminer la fresque.
Nous nous sommes donnés rendez-vous vendredi prochain !
Vendredi: Jardin
Sous cette après-midi ensoleillé, Nicolae, Sébastien, Franck, Eric, Jessica et Geoffroy se sont rendus au jardin pour diverses tâches.
Nicolae, Seby et Geoffroy se sont relayés au motoculteur pour agrandir la grande parcelle. Ouh c’est dur !
Franck, Eric et Jessica ont participé au nettoyage des parcelles en retirant tous les éléments étrangers au jardin et ont aidé à bécher les parcelles de terre.
Un peu avant l’heure du goûter nous avons été rejoints par Eddy qui arrivait en courant et criait : « Je t’adore Nicolae !»
Après ces éprouvantes épreuves nous avons pris notre goûter bien mérité avec, au menu, le chocolat chaud accompagné de madeleines au chocolat… Quel délice !
Une fois le goûter finis et les outils rangés, nous sommes rentrés en camion au local pour tout débarrasser.
Tchao à la prochaine !
Vendredi: La Rocade
Aujourd’hui Laura, Anna et Tito arrivent à la Rocade pour la permanence. Tito part pour faire des travaux, Anna s’installe rapidement sur le tapis petite enfance où arrivent vite beaucoup d’enfants pendant que Laura fait des panneaux d’affichage avec les enfants pour la chasse aux œufs.
Nous arrivons ensuite, Sana, Hélène et Claire. Sana et Hélène font une fresque de peinture avec les enfants, alors que je m’installe sur le tapis petite enfance avec des masques, tableaux magiques etc.
Arrive l’heure du goûter ou nous servons du chocolat chaud et des madeleines au chocolat à tous les enfants assis ensemble sur les tapis.
Tout le monde a beaucoup apprécié l’atelier qui a remporté un grand succès.
Jeudi: Ballainvilliers
Aujourd’hui, nous (Jenica, Dusco, Domino, Ivan, Laura, Geoffroy, Camille, Yann et Yoann) sommes allés à Ballainvilliers faire les ateliers de rue.
Nous commençons par installer les tables pour faire la bonne soupe maison de Laura. Toutes les petites mains se sont mobilisé pour couper, éplucher les légumes de saison.
Pour accompagner les travailleurs, les Kesaj nous chantent des morceaux Tziganes.
Nous nous motivons à travailler vite et bien pour aller danser sur les rythmes endiablés sous la direction du chorégraphe Ivan !
La soupe terminé, cuite, et prête à déguster, nous profitons d’un temps calme pour goûter : chocolat chaud, pommes et biscuits au chocolat. MMMMMMMHHHHH !
On a passé un super après midi ! A la semaine prochaine !!
Jeudi: Jardin de Saulx
La séance de jardinage et maraîchage au terrain des Robinson avec le groupe d’adultes reprend aujourd’hui et nous sommes très enthousiastes car on se revoit de nouveau pour un atelier plein d’énergie et des nouvelles envies.
Une journée calme et belle sous le ciel de Saulx-les-Chartreux, et on commence en emmenant le reste du BRF pour mettre sur les parcelles et une autre partie aux pieds des palettes pour éviter de désherber. Éric et Franck avec Jessica en train de charger des brouettes après brouettés et en ce temps Anna et Tito, aidés par Louis, ont réussi en temps record d’emmener assez de brf pour mettre aux pieds des palettes et éviter le désherbage.
Cependant Nicolae et Sebastian ont réussi à consolider et renforcer la serre en enterrant les extrémités avec de la terre. Ils ne tardent pas à aboutir et puis donne un coup de main aux autres.
Après une petite pause à l’ombre humide du prunier nous avons reconstitué une parcelle et l’avons entourée , avec des piquets et ensuite avec un beau bandeau pour faire plus joli.
La journée s’achève bien avec un bon goûter au chocolat et au cake !
A demain !
Jeudi: Atelier Skate Parc
Aujourd’hui nous sommes allés au skate parc avec Iasmina, Sanna, Audrey, Marina, Juler et Claire. Après avoir installé les trois tapis, les enfants commencent à arriver et à s’installer pour faire des écritures graphiques avec Sana et Audrey, des jeux de société avec Iasmina comme le blocus, le triomino etc.
Les plus jeunes enfants ont bien joué avec les legos puis une partie endiablée de domino a débuté.
A la suite, nous nous sommes rassemblés pour un conseil de quartier qu cours duquel les enfants nous ont fait part de leurs envie pour les prochains ateliers tel que de la pâte à modeler, du sport, de la peinture, des jeux collectif…
Puis, arrive le chocolat chaud et les cakes aux fruits tant attendus !!!
Mercredi: Athis (quai de Seine)- Camp de Juvisy
Aujourd’hui, le groupe des Kesaj vient avec les Robinson sur le camps.
Étant donné que les familles de Wissous se sont fait expulsé, nous pensons en revoir quelques unes à Juvisy.
Mais, quand nous arrivons, nous ne trouvons que 4 tout petits et 3 ados.
Nous commençons par une ronde des prénoms pour faire connaissance, puis nous jouons au « Facteur n’est pas passé ».
Les plus petits décident ensuite de jouer à la dînette et aux jeux de construction. Laura fait une grande grande tour, et tout le monde s’amuse à la faire tomber ! C’était très amusant !
Un goûter à base de cakes aux fruits et de chocolat chaud plus tard, nous sommes déjà repartis.
Nous n’avons pas vu le temps passé ! Nous espérons les revoir la semaine prochaine !
Mercredi: Atelier Saint Eloi
Kenzi, Yasmina, Abdoul, Sana, Geoffroy, Hélène
Aujourd’hui, sous ce temps mitigé, l’équipe des Robinsons-MJC s’est rendu à Saint Eloi afin de partager un moment convivial, autour de diverses activités.
Au programme, un atelier petite enfance avec des poupées, des coloriages et des scoubidous animé par Hélène et Sana qui a fait fureur auprès des filles principalement.
Atelier jeux de société pour les grands et les petits en présence d’Hélène, Abdoul et Geoffroy. Atelier dans la joie et la bonne humeur sous l’éclat des rires enfantins.
Découpe de planche à l’aide d’une scie pour le projet « caisse à savon ». Concentration et rigueur demandés sous le regard expert de Kenzi !
Cette après-midi frisquet s ‘est clôturée par le traditionnel conseil de quartier suivi d’un bon goûté composé de chocolat chaud, de bananes et de cakes.
Les enfants nous ont fait un retour très positif de cet après midi et nous ont fait la demande d’amener un ballon de foot et de quoi faire du ping-pong pour la semaine prochaine !
Mardi: Cuisine
Aujourd’hui c’est le retour de Yasmina. Pour l’occasion, Zorha veut préparer un couscous et Yasmina a très envie d’un gâteau au chocolat.
Nous partons donc faire les courses avec Laura, Dominique, Abdoul, Eric, Jules et moi, Claire, en oubliant la moitié des choses: qui a déjà manger un couscous sans viande, tomate ni pois chiche ??? Bizarrement, tous les ingrédients nécessaire au gâteau au chocolat étaient dans le sac…
Une fois les courses terminées, nous nous mettons aux fourneaux sous les commandes de Zohra. Corinne, Sadiou, Eric, Franck et Héloïse mettent tous la main à la patte pour préparer de bons plats et aménager le nouvel espace au mieux. Les bonnes odeurs sont vite là.