“S’offrir quand tout se vend” (Miss.Tic)

Il y a quelques dizaines années encore, Bourdieu affirmait que ce n’était plus le sexe , mais l’affectif qui était devenu “pornographique”, ou l’objet d’un réel “tabou” dans notre société.

Oser s’attacher, oser en parler semble en effet, être une chose devenue terriblement périlleuse ou difficile. Les travailleurs sociaux eux mêmes, dont le travail est pourtant la relation ont souvent le plus grand mal à s’exprimer sur ce sujet qu’ils ressentent comme “risqué”, “glissant”, interdit.

On peut pourtant, plus légitimement encore s’interroger sur ce qu’il advient des “attachements ” inassumés, refoulés, niés et des dégâts qu’ils infligent sur les capacités humaines les plus fondamentales. L’incapacité de réagir, de s’indigner, ce que l’on appelle “la soumission à l’autorité”, l’absence d’esprit critique mise en lumière par l’expérience du “jeu de la mort” qui s’est déroulé en 2010… apparaît bien en lien avec l’analphabétisme émotionnel, l’absence de toute éducation affective ou groupale.

Symétriquement  , nous pourrions nous demander si aujourd’hui le véritable Tabou moderne ne recouvrirait pas la question du “Social”. Faire du social semble ainsi être devenu bien plus suspect que “faire des affaires” ou faire “de la politique (politicienne)”. Un soupçon d’illégitimité recouvre ainsi l’initiative sociale et ceux qui s’y lancent s’exposent inévitablement à bien des alléas.

Le social, ainsi refoulé,  est toujours en danger d’être renvoyé ou réduit du côté de l’humanitaire ou du sécuritaire. Ce qui fait tout son sens, à savoir son éventuel pouvoir de transformation individuelle, ou groupale … semble devenu obscène, et à dissimuler à tout prix.

A Robinson, nous produisons des patates, des rires et du changement. C’est comme cela; c’est tous les jours, qu’il vente ou fasse soleil. C’est un travail, c’est une pratique, c’est du partage.

C’est de l’affectif, c’est de l’engagement, c’est du social et quand on commence,  on n’oublie plus.

C’est tellement vrai que ceux qui sont passés par nos classes, nos écoles, nos chantiers, nos assos , nos ateliers… recréent, reproduisent et essaiment.

Autour de nous les ateliers, les initiatives sociales se multiplient: Chilly, Saint Etienne, Paris, Die, etc. Réaction en chaîne.

 Lundi, à Buno

Ce lundi férié à Buno, notre “neuf” de Pâques, c’était Journée Plantation. Nous nous sommes tous retrouvés: volontaires de Lire C Partir, de Moulin Galant, des groupes de parents de Chilly, d’Intermèdes bien sûr pour une nouvelle “journée plantation”.

A plus de 30, en une “journée éclair”, nous avons retourné un second terrain et aussi vite, l’avons ensemencé.

Le repas préparé en partie sur place,  était mémorable, en grande table, ambiance “château”. Une journée de plus à travailler ensemble de tous horizons, tous âges, et tant d’autres encore. Une journée de plus à s’installer à Buno…

   Samedi au Chantier de Pédagogie Sociale

Samedi, le chantier de Pédagogie sociale s’est réuni à l’EFPP. Nous avons partagé nos événements petits et grands, échangé sur les évolutions de nos projets, de nos actions; les nôtres, également.

Nous nous sommes autoformés entre nous, comme à l’accoutumée.  Andrea a commencé à nous parler et nous raconter Freire (ce sera à poursuivre). Nous avons réfléchi sur le premier programme de formation  ”Pédagogie sociale” à Buno, lors de la session de deux jours qui se déroulera en Aout.  Sur l’intitulé “Pédagogie sociale, dans la classe, Pédagogie Freinet dans la rue?”, cette première action de formation, avec l’ICEM, le Chantier et Intermèdes Robinson sera “expérimentale”. Après cela , vers quoi irons nous? Cycles de formations? Et pourquoi pas nos propres diplômes?

Et, puis à Longjumeau, ça continue… Avec :

Samedi à la villa St Martin

Cet après-midi, avec moins de chaleur, on goûte des petits gâteaux que l’on a fait dans l’atelier cuisine. Sur les tapis, on dessine des personnages et paysages imaginaires. En fin d’atelier, le conseil de quartier offre la richesse de notre parole .

Vendredi à la rocade

 

 

 

 

 

 

Avec un bon petit soleil est un léger vent frais, Yuna accompagne Sylvie, une maman, à organiser une partie de pétanque avec d’autres maman mais aussi Patrice et Franck. Les tapis sont prêt à accueillir les enfants. Pas beaucoup d’enfants aujourd’hui, le goûter se déroule sans soucis.

Jeudi

Au jardin de Saulx

Temps gris et vent frais au terrain de l’équerre cet après-midi. Les orties n’ont qu’à bien se tenir, la chasse est commencée. De longues racines/lianes sont arrachées. Certaines feuilles sont récupérées pour en faire de la soupe ! Jean-Jacques nous à ramené des Topinambours. Nous les plantons directement dans le terrain. Un peu d’arrosage et de désherbage par ci par là et la journée est déjà terminée.

 

 

 

 

 

Plus à Massy, à Wissou  

 

 

 

 

 

 

Passage devant le camp de Massy dans l’espoir d’y voir encore quelques familles mais malheureusement entre trois camion de CRS nous avons pu voir que plus rien ne s’y trouvait. Direction camp de Wissous. Arrivés sur les lieux, environ 10 familles s’y trouvent. Beaucoup de visages familiers.  L’ambiance est cependant assez tendue avec des enfants agités et l’arrivée concomitante de la police. Les ateliers tapis se déroulent dans l’agitation mais plutôt bien.

 

 

 

 

 

 

 

Quartier: Atelier couture 

14h, les mamans arrivent dans la joie et la bonne humeur. Beaucoup de monde , l’ambiance est donc à son comble.  La démonstration et l’apprentissage(petit tablier) commence rapidement . Nous finissons une demie heure avant l’atelier au skate parc en discutant des projets à venir pour l’atelier couture devenu officiel depuis cet après midi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au skate park 

Malgré le froid et le vent, l’atelier s’est quand même bien déroulé avec le renouvellement de l’atelier tricot, animé par une maman. Nous avons tenté la sortie de notre pancarte mobile d’information pour informer des sorties, ateliers adultes (tricot, pétanque…)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi

Au jardin de Saulx 

Un bon petit groupe aujourd’hui au jardin où certains font des semis d’aubergines et de courgettes dans des petites barquettes et des semis d’haricots et de blette en pleine terre pendant qu’Hager et Zohra éclaircissent les radis et les salades.  On arrose aussi un peu les plants dans la serre qui n’a pas bénéficié de l’orage d’hier soir avant de prendre un bon goûter avec du vrai thé à la menthe préparé par Zohra venue avec ses deux petites filles.

 

 

 

 

 

 

KroniKs des Robinsons de DIE

 

Et oui, vous le saviez peut être: Mélody et Robin sont allés vivre à DIE (Drôme); même que là bas est né leur petit “Lou”.

 

Nos amis se sont également mis à promouvoir… les ateliers de rue. Et donc l’association INTERMEDES Robinson est heureuse de présenter ici , la PREMIERE KRONIK DES ROBINSONS DE DIE

 

Samedi 30 mars 2012,  mon premier atelier de rue accompagné de mon enfant, Lou âgé de 2 mois à Die dans la Drôme.
Pour vous décrire le décor : quelques barres d’immeubles d’ Hlm  coincées entre l’Intermarché et le Lidl où vivent une majorité de familles issue de milieu populaire à la périphérie de cette petite ville de Provence.

 

J’ai rendez vous à 14h30 avec l’autre personne qui anime l’atelier mais je viens avant pour appréhender les lieux. Et j’entends des voix d’enfants s’écrier “C’est quand qu’elle arrive Marianne” . Le message est clair ils nous attendent depuis un moment.
IL fait beau, nous commençons à nous installer sur les nattes et à disposer le matériel afin de confectionner des monstres en tissus.  Deux enfants de 5 ans créent des monstres cyclopes.

 

Pour deux petites filles pousser ma vieille poussette est une activité en soi. Des femmes s’approchent pour voir mon enfant ; le lien se crée.
Une dizaine d’enfants sont présents pour l’atelier. Aux fenêtres quelques têtes apparaîsent, intriguées par ce bruissement inhabituel.  Nous prenons le goûter et nous nous disons au revoir et à la semaine prochaine avec la certitude de passer un agréable moment la prochaine fois.