Rendre constamment des comptes et n’être responsable de rien

 

Jamais nous n’avons été tant sommés de rendre, pour tout et à tout propos, des comptes dans le cadre de notre travail.

Nous devons d’abord rendre quantité de comptes sous une forme préventive, comme des garanties ou des précautions. Il s’agit là de la litanie interminable de nos précautions à agir, de nos renoncements à entreprendre, de nos doutes à parler ou communiquer.

Puis viennent le comptes que nous rendons dans le cours même de nos actions: indicateurs, compteurs divers, attestations, contrats, documents en tout genre; ce sont des traces que nous empilons et accumulons. L’action  ne semble plus valoir que pour la trace qu’on peut en retirer. Elle seule semble en effet compter. Un peu comme ces familles qui faute de véritables loisirs ou activités à faire ensemble, se fabriquent des souvenirs, des photos et des vidéos lors d’un événement ponctuel… Ainsi dans le social il semble parfois que le présent ne vaille que pour le passé qu’il représente que dans un après coup d’où on l’évaluera.

Enfin viendra le temps de rendre des comptes , de fournir des bilans, des statistiques, des rapports et des comptes rendus à n’en plus finir; ces éléments on les produit rarement parce qu’on se questionne; on les écrit rarement pour comprendre et pour connaître les mystères de notre travail encours. Non , nous les écrivons seulement pour avoir un avenir , ou encore moins: un présent qui continue. Nous ne remplissons pas ces compte srendus avec la joie de celui qui exprime quelque chose qui n’a pas été dit, qui écriot quelque chose qui n’a pas encore été lu. Non nous l’écrivons pour que notre interlocuteur lointain, notre tutelle n’y trouve que ce qu’il recherche, que ce qu’il veut y voir.

Mieux nous écrivons non pas ce qui manque mais ce qui ne doit pas manquer; nous y écrivons le smots obligatoires. Nous devons faire un sans faute. Tous le stermes, tous les chiffres attendus doivent y figurer, sinon, il n’y aura aucune suite.

Ainsi faisons nous dans le social, ainsi faisons nous dans l’éducation en général, nous rendons de plus en plus de comptes sur ce que nous faisons de moins en moins.

Ainsi dans l’enseignement, où le temps des apprentissages et des découvertes est de plus en plus remplacé par celui de la préparation à l’évaluation. L’évaluation , le rendre compte sont totalitaires.

Mais pourquoi alors avec tout ce contrôle, toutes ces évaluations, tout ce rendre compte , nous découvrons toujours et immanquablement qu’il n’ya  jamais de responsable? Jamais de responsables à rien; chacun fait son boulot, sa procédure, mais les situations retent insolubles. On se plaint, on se révolte, on se rebelle, mais … il n’y a  pas de responsable.

Les responsables ont fui au tempos du rendre compte; curieusement, il est même prévu non pas qu’un responsable garantisse un droit ou un projet mais directement qu’on trouve une compensation.

C’est l’ère des droits opposables ; vous n’aurez pas votre droit mais peut être et pourquoi pas , sa compensation.

A Robinson, nous cherchons à être responsables de ce que nous faisons. Faut il être fou!  Nous visons le faire, l’agir, nous visons la réalisation, sans perdre toute notre énergie à définir les conséquences du non agir.

Dimanche: Nous avons des amis

Une belle journée d’hiver, sèche et froide, au terrain pour notre troupe.  En ce moment,  le ,plus simple, le plus facile est de répandre le BRF qui nous a été livré et qui nous aide à lutter contre les herbes folles et à aménager notre terrain. Il est beau en hiver! Le feu nous a donné du fil à retordre mais les merguez furent cuites.

Puis nous avons rejoint à Palaiseau, nos amis de l’ASFR et tant de familles et d’enfants des campements Rroms que nous connaissons! Un beau moment avec nos amis de cette association, si présente, si constante, si efficace.

SAMEDI :

Au verger de Chilly :

Aujourd’hui nous sommes allés au verger de Chilly Mazarin pour la première fois depuis son inauguration . Pour cette occasion nous avons mis en place plusieurs ateliers.

Pour commencer, la confection de mangeoires pour les oiseaux. A l’aide de bouteilles en plastiques et d’une maquette, les enfants ont créé et peint leur propre mangeoire. Ensuite, nous avons étalé du BRF sur l’entrée du jardin ainsi que sur les arbres fruitiers et les plantations récentes. 2 familles de Chilly sont venues nous prêter main forte pendant l’atelier. Nous avons ensuite pris le goûter ensemble.

3 membres des ateliers de rue de Paris XVIII sont venus nous voir au travail!

A la Villa St Martin :

Ce samedi, un atelier capoeïra est proposé aux enfants par Aline. De la cuisine de rue aussi : un petit groupe nous prépare donc des petits sablés que nous avons dégustés au goûter.

Pendant ce temps, d’autres font des jeux de société sur le tapis tel que « haly gali », « triominos ». Les enfants vont et viennent sur les différents ateliers. Des jeux de ballon sont organisés par les enfants.

  

Nous étions exceptionnellement très nombreux : 10 membres des ateliers de rue de Paris Porte Montmartre sont venus voir comment nous travaillions ensemble au quartier.

VENDREDI:

Au jardin de Chilly:

Plusieurs activités sont au programme cet après-midi.

 

On commence par scier quelques longues bûches de bois qui nous serviront à entretenir le feu lors des froids dimanches d’hiver.

 

 

Les haies de buis ont besoin d’un peu de taille à l’aide de cisailles. Quelques fleurs et plantes sèches sont coupées au sécateur et les feuilles sont balayées.

Enfin, notre parcelle réservée aux légumes est bêchée et soigneusement retournée. Enfin nous terminons la journée autour d’un thé qui nous réchauffe.

                                                    

JEUDI :

Wissous : 

On est revenu trempé mais on s’est bien amusé ! Et puis, on a ramené Madalin avec nous ; c’est son premier jour de service civique aujourd’hui !

Le petit Samuel s’est assis avec la dinette et a goûté tous les fruits, légumes ou objets à sa portée. Avant la pluie, quelques garçons ont griffonné des coloriages après s’être dépensé à courir après le ballon avec Souad. Roberto, avec son bras dans le plâtre, attendait Aline avec impatience pour qu’elle joue à Croque-Carotte avec lui. On s’est dépêché de prendre le goûter  pour que chacun rentre se mettre au chaud.

 

 

Jardin de Saulx :

Cet après-midi nous nous rendons en petit comité à l’équerre, mais nous sommes efficaces. La serre est retendue et quelques trous sont bouchés. Le BRF continue à être étalé, cette fois-ci sur les fraisiers, il faut dire que nous commençons à être rodés en ce qui concerne cette activité. Nous continuons par un nettoyage du buisson de lavande à l’aide d’un sécateur et on délimite une parcelle avec quelques piquets de châtaigner. L’après-midi ce termine dans le bonheur et nous bénéficions même de quelques éclaircies.

 

Skatepark :

Notre bénévole Ramona était de retour !  Nous avons joué au foot sur le terrain à côté pendant tout l’atelier ! Corinne, une maman s’est assise pour discuter avec Aline. Aujourd’hui, elle n’avait pas envie de jouer, mais elle a quand même accompagné ses enfants.

 

Croix-Breton :

Aujourd’hui à la Croix Breton,  un petit groupe a fait connaissance. Nous nous sommes retrouvés autour de plusieurs jeux. Uno,Halli galli étaient de la partie tandis que certains faisaient des coloriages. Nous avons ensuite, chassé le crocodile grâce aux enfants qui étaient très motivés à l’idée de l’attraper. Nous avons ensuite dégusté un bon chocolat chaud qui nous a bien réchauffés !

 

MERCREDI :

Moulin Galant :

Aujourd’hui à l’atelier de Moulin Galant, nous avons commencé par faire des dessins et des jeux de société (le jeu de l’arbre). La dînette et les légos sont aussi présents. Nous avons passé une demi-heure, une heure sur ces jeux et ensuite nous avons fait de la motricité. Contine de la ronde de l’ours en romi, la brouette, et autres chansons.

 

 

 

Parallèlement un atelier foot à été organisé sur un terrain près du camp. Une partie s’est adonné à un match de foot tandis que d’autres (les tous petits) ont fait des petits jeux (tomate, dauphin dauphine, chat, petit foot) avant de tous se rejoindre sur le goûté.
 

Jardin de Saulx :

Arrivés au jardin, nous avons fait deux groupes afin de se répartir le travail. Un premier groupe s’est occupé de ranger la serre en utilisant les étagères métalliques que nous avons apportées ; pendant ce temps, l’autre groupe a mis du BRF dans une brouette pour en mettre aux pieds des arbres. Le groupe de la serre a ensuite rejoint le groupe BRF pour lui prêter main forte.

Un petit temps de repos bien mérité pour faire de la balançoire ! Puis nous avons pris le goûter tous ensemble autour de la grande table avant de repartir.

 

 

 

 

« Il y a quelque temps, certains docteurs et sociologues promulguèrent un ordre d’après lequel toutes les petites filles devaient avoir les cheveux coupés court. Je veux dire, bien entendu, toutes les petites filles dont les parents étaient pauvres. Les petites filles riches ont bien des habitudes insalubres, mais ce n’est pas de sitôt que les docteurs s’y opposeront par la force. Or le motif de cette intervention était que les pauvres sont empilés dans des réduits crasseux, si nauséabonds et étouffants qu’on ne peut leur permettre d’avoir des cheveux, parce que ces cheveux abriteraient des poux. Donc les docteurs proposent de supprimer les cheveux. Ils ne semblent pas avoir jamais songé à supprimer les poux. 

Quand une tyrannie crapuleuse écrase les hommes dans la crasse, si bien que leurs cheveux mêmes sont sales, il serait long et pénible de couper les têtes des tyrans ; il est plus facile de couper les cheveux des esclaves. De même, s’il arrive un jour que des enfants pauvres soient tourmentés par des maux de dents, il sera facile d’arracher toutes les dents des pauvres. Si leurs ongles sont d’une saleté répugnante, on leur arrachera les ongles. Si leur nez sont indécemment morveux, on leur coupera le nez.
Je pars des cheveux d’une petite fille. Cela, je sais que c’est bon dans l’absolu. Quelque mal qu’il y ait ailleurs, la fierté qu’éprouve une mère de la beauté de sa fille est une chose bonne. C’est une de ces tendresses impérissables qui sont les pierres de touche de toutes les époques et de toutes les cultures. Si d’autres choses sont contraires cela, qu’elles disparaissent. Si les propriétaires et les lois sont contre cela, que les propriétaires et les lois disparaissent. Avec la chevelure rousse d’une gamine des rues, mettons le feu toute la civilisation moderne. Puisqu’une fille doit avoir les cheveux longs, il faut qu’elle les ait propres ; puisqu’elle doit avoir les cheveux propres, il ne faut pas qu’elle ait une maison sale ; puisqu’elle ne doit pas avoir une maison sale, il faut que sa mère soit libre et qu’elle ait des loisirs ; puisque sa mère doit être libre, il ne faut pas qu’elle ait un propriétaire usurier ; puisqu’elle ne doit pas avoir un propriétaire usurier, il faut redistribuer la propriété ; puisqu’il faut redistribuer la propriété nous ferons une révolution. »

Gilbert Keith Chersterton. (1874-1936).