A l’heure de la gouvernance, du management, du pilotage de projets , de l’éloignement et de la prise d’altitude de tout pouvoir et tout projet…nous préférons être « rase mottes ». Ni se tenir dans le bureau du travailleur social, prisonnier de la structure qui le « protège » de son public.   Non pas même, se camper dans la verticalité de l’éducateur de prévention, qui reste mobile, et qui souvent s’échappe.

Nous préférons être « rase mottes », ras la terre, ras le béton, sur le gazon, sur le tapis, dans le quartier, en pied de caravane ou d’immeuble, fixes, … enracinés.

Chaque métier se définit par une posture: le cadre social vole de réunions en réunions, le  travailleur social « accueille », « accompagne », « rencontre »,  mais reste le plus souvent dans ses murs.  S’il en est ainsi la posture du pédagogue c’est au sol, à hauteur d’enfants, de chats , de chiens, de rats.

Sur leurs tapis colorés, les pédagogues sociaux ressemblent à des scribes accroupis,  des fidèles en prière, des bouées colorées dans une marée urbaine.

Ce qui est formidable, quand on est petit, c’est qu’on est AU DESSUS DE TOUT, à force d’en être en dessous.   Les conflits policiers, sécuritaires, ou insécuritaires, les manoeuvres, les enrôlements, les idéologies, les calculs politiciens … tout cela nous passe loin,  au dessus. Tout cela semble bien déraciné et éloigné d’une réalité sociale, complexe, multiple plurielle et déroutante, dans laquelle nous nous ancrons et que nous efforçons de déchiffrer.

De l’ancre à l’encre, du défrichage au déchiffrage,  nous nous intéressons à toutes  les traces: des trace spersonnelles, des traces collectives, des traces de vie, de chagrins et d’histoires. Des traces de rage et de colère. Des traces pour dire j’existe. Des créations, des graines semées à tout vent.

Bien entendu, à Robinson,  « les Razmottes » , savent aussi , en toute occasion, casser et bêcher les mottes, ou  les retourner pour les jardins, les cultures …et les récoltes!

Samedi à la Villa St Martin:

Les filles font la queue pour avoir une athebas dans les cheveux,

 tandis qu’un petit groupe nous prépare des cookies.

 Quelques enfants du camp de Massy nous rejoignent en compagnie de Scilla. Ces derniers s’installent devant l’atelier perles. Des toutes petites jouent a la poupée et d’autres dessinent des fleurs.

Vendredi

La rocade :

Nous sommes passés entre les goutte cette après midi. Benjamin propose un jeu avec la corde pendant qu’Aline discute avec une maman qui continue un collier, commencé auparavant. Les filles font des scoubidous entre deux tours de tourniquets, et des garçons font des perles en parlant de leur maîtres ou leur professeurs.

Jardin de Chilly-Mazarin

Cet après-midi un groupe intergénérationnel se rend au jardin : enfants, ados et adultes se retrouvent pour nettoyer le terrain où nous n’étions pas revenus depuis 15 jours. De nombreuses feuilles sont tombées et nous les avons ramassées. Aussi, de nombreux bulbes ont été plantés, il faudra alors attendre Février-Mars pour les voir fleurir. Le travail de taille sur les arbustes à continué et l’ensemble des végétaux du fond du jardin ont été taillés. Nous y voyons plus clair désormais. Enfin, les enfants profitent du parc pour aller y voir les animaux.

JEUDI

Wissous

L’atelier se déroule dans la calme, quelques enfants ou ados ont envie d’écrire quelques lignes dans leur cahier. D’autres viennent proposer de goûter leur préparation à la dinette. D’autres préfèrent colorier et jouer au croque carottes.

Jardin de Saulx

Nous bénéficions de quelques brèves éclaircies cet après-midi à l’équerre. Nous nettoyons et continuons de désherber la parcelle qui sera expréssement retournée la semaine prochaine.

Pour se réchauffer on continue de découper du bois à l’aide de scies et de plus ou moins grands sécateurs.

Skate park

Aujourd’hui l’atelier met un peu de temps à démarrer. Il n’y a pas beaucoup d’enfants, nous décidons donc d’aller à leur rencontre à la villa st Martin.

Quelques uns nous rejoignent et nous ne seront pas moins d’une vingtaine au moment du gouter. L’atelier athebas continu tandis que d’autre jouent à des jeux de sociétés, font des coloriages, lisent des contes.

 

MERCREDI

Moulin Galant  :

Aujourd’hui  Anaïs et Aline ont proposé un atelier Athebas pour les enfants du camp de Moulin Galant. Il s’agit de tissus qu’on enroule autour d’une mèche de cheveux pour en faire une jolie tresse colorée.

Nous avons ramené de grands classeurs avec des photos et textes de nos kroniks pour les montrer aux enfants.

Bien sur, ils ont également coloriés et joué comme à l’habitude.

Jardin de Saulx

Un bon groupe d’enfants se rend cet après-midi au terrain pour préparer le début du chantier qui aura lieu la semaine prochaine. On délimite une future parcelle qui sera retournée à l’aide de piquets et de ficelles. Chaque enfant fait sa part de travail. Ensuite nous ratissons et désherbons la parcelle, pour la nettoyer un peu avant l’accueil de la motobineuse qui se chargera de la retourner. Un peu de taille et de coupe de bois est également au programme.

KroniKs des Robinsons de DIE

La météo est humide aujourd’hui, et vers treize heures, je pars pleine d’espoir car il y a une éclaircie. Mais à quatorze heures, quelques gouttes se mettent à tomber. Rien de dramatique et j’ai le temps de visiter la cabane que les enfants ont construite « près de l’autoroute » (la départementale qui passe derrière les bâtiments) : quelques planches récupérées à la scierie voisine, un couvercle de gazinière posée sur une bûche en guise de table et un « arbre de Noël » (un arbuste mort décoré de détritus). Simple et chaleureux. Les enfants me racontent que Mehdi, treize ans, les a aidés dans la construction. Naïssa m’explique qu’il y a une liste des personnes qui peuvent entrer et elle me demande d’ajouter mon nom.
Aïe… La pluie tombe drue et nous devons nous réfugier à l’intérieur. Cassandra a repéré que les feutres commencent à fatiguer et voudrait en acheter des neufs mais je pense que nous avons encore largement de quoi faire et je lui sors une boite pleine de gros crayons en excellent état. Aussitôt nous commençons à dessiner. Il y a huit enfants et deux adultes dans cette pièce minuscule, mais nous avons maintenant l’habitude de ne pas nous marcher sur les pieds.
J’ai apporté mon ordinateur et nous pouvons visionner le petit film que Cassandra a fait il y a trois semaines. Nous allons même le regarder plusieurs fois, le commenter et parfois chercher à comprendre pourquoi nous avons ce résultat. Cassandra n’est pas la seule à accrocher et je sens que je tiens peut-être là un fil conducteur dans l’action avec les enfants. Nous avons refait quelques essais de films mais nous ne sommes pas arrivés à importer ça sur le logiciel de montage. Il va falloir trouver de l’aide parce que je n’ai pas les compétences en informatique…
Je ne sais plus trop comment nous nous sommes mis à faire de la musique. Alin, bénévole à la radio locale, est allé chercher son micro et nous nous sommes même enregistrés ! Et nous pouvons nous permettre de faire beaucoup de bruit puisqu’il n’y a pas de voisin… Les enfants eux-mêmes trouvaient que c’était trop fort !
Après le goûter, la séance a fini en chahutage. Personne n’est pressé de rentrer à la maison.