Ivan Akimov (des Kesaj Tchave) faisait remarquer qu’il croyait bien repérer une certaine unité, une certaine cohérence dans la manière dont tous les tziganes d’Europe élèvent leurs enfants. Il ajoutait que pour sa part il considérait une telle pédagogie comme particulièrement efficace, car elle permet usuellement d’amener ces enfants à devenir des adultes débrouillards, adaptables à toutes situations, et souvent capables de “rebondir” lors des pires conditions.
Pour notre part, en Pédagogie Sociale, nous constatons combien nos propres principes d’intervention conviennent parfaitement à ces groupes et cette population.
S’interroger sur une pédagogie tzigane c’est opérer un renversement total; nous parlons là de groupes discriminés et stigmatisés au contraire de manière très fréquente sur le plan de la protection, de l’enfance , ou qui sont vus comme un ensemble de “mauvais parents” incapables d’assumer justement leurs responsabilités éducatives.
Ce renversement de la stigmatisation vers l’analyse, voire la valorisation, c’est justement ce qui permet, à nous, acteurs sociaux engagé auprès de ces familles, de rendre compte d’aptitudes remarquables de la part de la plupart de ces enfants et de ce qui leur permet d’adhérer si facilement à nos actions.
S’il faut mettre en évidence quelques points essentiels, des principes élémentaires de cette Pédagogie tzigane, il faut que ceux ci soient peu nombreux pour s’adapter à l’incroyable variété des situations de vie, des options personnelles ou familiales, comme des particularités nationales qui traversent ce groupe.
Qu’allons nous retrouver, en effet, de commun chez les Gitanos espagnols et les tziganes slovaques ou roumains?
1- Un accueil communautaire de la petite enfance
Premier élément: l’enfant à sa naissance est accueilli par toute une communauté. Cet accueil communautaire est essentiel. Il matérialise à la fois une attente, une attention et de réelles capacités de coéducation du milieu d’accueil. Par ailleurs chez les tziganes, comme les Rroms, les parents sont jeunes et parfois très jeunes. Ils ont à la fois une distance d’âge faible avec leurs enfants et leurs propres parents. Par ailleurs étant jeunes, quand les choses peuvent fonctionner correctement, ils bénéficient d’un soutien efficace de la famille, à commencer des grands parents. Même s’il est caractérisé aussi par cette dimension, cet accueil communautaire va d’ailleurs plus loin que la simple famille élargie. Il y a toujours des alliés , des autres, des tiers avec qui on peut vivre au quotidien.
Cet accueil communautaire doit être considéré du point de vue de la sécurité affective qu’il réalise; les jeunes enfants rroms sont le plus souvent au coeur d’une prise en charge collective et de soins permanents. Ils ne sont pas exclus de la vie quotidienne dans toutes ses dimensions. Au contraire ils participent à tous le événements et moments de vie du groupe. Ils sont également constamment au contact d’enfants de tous âges.
2- Reconnaître l’enfant tzigane comme auteur de sa vie
Second élément: l’enfant est reconnu comme auteur de sa vie. Cela pourrait paraître juste “phraseux”, déclaratif si ce n’était pas justement sur ce point que buttent si souvent les professionnels de l’éducation quand ils ont affaire aux enfants tziganes. Des enfants souvent volontaires, pleins d’initiative, qui viennent par eux mêmes, rarement opposants… mais qui peuvent tout aussi bien renoncer par eux mêmes de revenir du jour au lendemain. C’est ce qui contrevient le plus avec notre vision et notre culture professionnelle de “protection de l’enfance”. Cette prééminence de la volonté de l’enfant dans des domaines où il n’est pas censé être compétent peut bien entendu être discuté. Mais pour autant, quelle avancée , quel changement vis à vis de notre société qui peine tant à garantir de véritables droits effectifs, aux enfants qui ne s’épuisent pas dans les droits des adultes à “les protéger”!
3- L’accès rapide à une identité sociale
Troisième élément: une identité populaire et collective précoce. Les enfants tziganes grandissent vite. Ce n’est pas pour eux les adolescences interminables ou les destins de “Tanguy’. En général, sauf à vivre au milieu d’une famille isolée, ils acquièrent assez vite une véritable identité collective, commune et partagée avec des autres. L’accès à cette culture n’est assujetti à aucune compétence exigible particulièrement. C’est un droit assez universel.
De même les enfants tziganes comme les jeunes adultes se reconnaissent et s’identifient en lien avec un milieu populaire, dont ils adoptent les valeurs: l’importance primordiale de l’autonomie, l’attirance pour le mariage jeune, l’émulation au sein du groupe pour acquérir des biens essentiels ou de prestige.
Le fait qu’ils ne s’engluent pas dans une période de vie intermédiaire, interminable au statut complexe, comme l’adolescence , leur permet d’assumer plus jeunes de véritables choix et concourt paradoxalement à les rendre peu angoissés. Ce qui nous frappe toujours chez ces jeunes, c’est cette capacité à limiter le tracas et le souci, à l’immédiat; à refuser de redoubler la violence sociale du présent, par la crainte de l’avenir.
Dans notre association, nous estimons que nous avons beaucoup appris de cette pédagogie tzigane . Nous trouvons beaucoup de sens à nous instruire de ceux qui, de tout temps, ont été déclarés ignorants, et à suivre des enseignements de ceux qui ont été si longtemps esclavagisés.
Les éléments que nous en distinguons, que nous en retirons viennent nourrir cette pédagogie sociale que nous développons pour tous.
DIMANCHE
LE JARDIN
Aujourd’hui nous nous rendons comme chaque dimanche au Jardin, sauf que pour cette fois, on ira à pied. Un groupe d’enfant nous rejoint en vélo, et 2 familles plus tard en voiture. Une fois arrivé, les enfants ont déjà lancé le feu, et on attaque la cuisson des merguez. Après le déjeuner on attaque la cueillette des haricots sous un soleil de plomb. Le enfants se sont mis bille en tête de construire une cabane avec les palettes, mais finalement ils n’iront pas jusqu’au bout, faute de temps.
On les mets en bottes pour les distribuer à chacun, puis on finit la journée dans la fraicheur des arbres, à discuter, a part Mario, qui ne peut pas s’empêcher de travailler !
SAMEDI
VILLA SAINT MARTIN
Aujourd’hui, c’est en bus et sous un soleil écrasant que nous nous rendons à la villa St Martin. Alors que nous installons les ateliers à l’ombre des arbres, les enfants commencent à arriver de tous les coins du quartier.
Certains viennent pour s’essayer à la Slake-line, d’autre pour se faire maquiller, d’autre encore pour les coloriages, la petite enfance, ou le foot. Un groupe de Robinson à vélo viens nous voir: ils ont des problèmes de freins On les aide comme on peut mais, sans les outils, les réparations ne sont que temporaires. On se donne rendez-vous la semaine prochaine avec plus de matériel pour réparer ça de manière plus durable.
Avec Eddy qui nous a rejoint entre temps, on pose quelques free-style et on fait du Beat-box. Le temps file et on se rassemble pour le conseil de quartier. Un groupe d’enfants proposent de faire des olympiades style Kolantha, on réfléchit à comment les mettre en place.
L’atelier se termine avec un goûter aux saveurs exotiques, puisqu’on a ramené des sirops gout mandarine, fruit de la passion, et noix de coco.
VENDREDI
LA ROCADE
Nous sommes arrivés à la Rocade pour installer les ateliers de rue que nous avions préparés :
*Petite Enfance
*Puissance 4 et Billard hollandais
*Décorations en papiers
*Espaces adultes (café, thé et petits gâteaux)
* Fresques artistiques avec peinture, gel et paillettes
Une partie de l’équipe est allée inviter des enfants et des parents à nous rejoindre.
A la “Petite enfance”, Iasmina a installé un bel espace. Puis elle a démarré un jeu de rôles, de famille avec la dînette, les poupées, les constructions et les fauteuils pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
L’atelier “Décorations papier” s’est associé à l’espace adulte étant donné que les adultes étaient intéressés. Pour les grands jeux, les enfants étaient libres d’y aller quand ils voulaient et ont apprécié.
Pour les fresques artistiques les enfants, Simena et Sandra ont écrit sur le thème, “AVEN SAVORE” et sur la deuxième VENEZ TOUS !!! Puis les enfants les ont décorés avec de la peinture, du gel, des paillette, des tampons…. Ils se sont également servis de leurs doigt et de leurs mains
Vers la fin afin de se défouler Les enfants et Iasmina ont fait un chat sur la roue qui tourne.
Nous avons fini avec une “Assemblée des Présents” où chaque enfant a partagé ses impressions et ses idées. Après tout ça, nous avons goûté.
JEUDI
MASSY
Les personnes présentes : Loreleï, Sandra, Aurélie, Arnaud, Sophie et Iasmina.
Nous sommes allés à Massy pour installer l’atelier. Nous avons aménagé l’espace pour les mamans, avec du thé et des biscuits. Nous avons aussi mis en place l’espace petite enfance avec dinette, poupées, jeux de construction. Pour les plus grands, nous avions les billards en bois et le puissance 4 géant.
Loreleï a préparé une grande affiche pour une œuvre collective de collage de graines et poudres en tout genre.
Iasmina et Aurélie se sont mises à la recherche d’enfants pour les inviter.
Nous avons eu la visite de Franck qui passait par là avec son chien. Nous avons fait connaissance autour d’une tasse de thé. Il est musicien et intéressé pour jouer lors de nos soirées, ou même pour montrer le saxophone aux enfants sur l’atelier de Massy.
Enfin, avant le goûter, nous avons fait notre petit conseil de quartier.
Jardin de Saulx-les-Chartreux
Aujourd’hui nous sommes de nouveaux parti pour une après-midi, en compagnie des enfants et de Franck et Jessica mais aussi avec Sébastien qui vient de l’association FRIENDS, de Thaïlande. Cette ONG y réalise un travail nécessaire dans la prévention, et d’accès à la formation et à l’éducation des enfants.
Dès notre arrivée au jardin nous nous sommes répartis les tâches : et c’est ainsi que Nicolae après avoir fait le tour des plantations au jardin pour Sébastien et ensuite avec lui et Andrea et Armando vont se mettre à cueillir les haricots.
Cependant, Jessica et Franck ont pu arroser sous la serre car sur le terrain la pluie a fait son travail.
Andrei et Roni avec Alex ont ramassé les mauvaises herbes et ont désherbé la petite parcelle de fruits rouges.
Puis c’est le tour des salades pour les ramasser et quelques poivrons avant de finir et prendre le goûter.
A bientôt !
Atelier du Skate park
Aujourd’hui alors que nous nous approchons du skate Park avec le matériel, nous remarquons avec étonnement qu’il n’y a personne ! Ni dans les rue, ni dans l’herbe, ni dans le stade, ni sur les bancs ! On installe tout de même le matériel et on fait un tour du quartier, personne ! On finit par regarder l’heure, et on se rend compte qu’on est parti avec près de ¾ d’heure d’avance ! Et effectivement petit a petit les enfants et les familles commence à affluer ! Sur les tapis, on joue avec la dinette, on prépare un dazibao avec les horaires des ateliers de la rentrée, et Lunna écrit un article pour le journal des Robinsons où elle raconte ses vacances à l’association. Sur le stade, on enchaine les parties de foot. Les enfants tiennent absolument à battre les adultes, du coup on fait les grands contre les petits. Les enfants finissent par gagner, mais on se demande si les adultes ne l’on pas un peu fait exprès. On se rassemble ensuite tous pour le gouter, et on discute de ce qu’on a fait pendant les vacances. Beaucoup d’enfants du quartier disent s’ennuyer et ne pas faire grand choses à part les ateliers de Robinson.
MERCREDI
Jardin de Saulx-les-Chartreux :
Nous sommes arrivées au jardin et nous avons préparé la débroussailleuse. Nous avons commencé à couper l’herbe devant la serre et autour.
Dans un deuxième temps nous avons arrosé les plants avec l’aide d’enfants qui montaient les seaux d’eau grâce à la poulie. Dehors, il faisait chaud et nos tomates avaient soif et “nous avons pu accéder à leur requête” , s’exclame Dusko, en rigolant.
Puis le temps passe vite et on arrive à la fin de notre séance de jardinage et avant de nettoyer et ranger le matériel on va vite prendre notre goûter.
A bientôt !
Bondoufle
C’est une équipe 100% féminine qui part pour les activités de ce mercredi après-midi. Les animatrices présentes aujourd’hui se sont réparties les différents ateliers : Lorelei et Najamie mèneront la création de cartes, Laura animera l’atelier des mamans, Iasmina et Simena joueront au puissance 4 géant et Sandra et Inès s’occuperont de l’espace petite enfance.
Une fois arrivés à Bondoufle, les enfants nous accueillent avec leurs sourires et leur bonne humeur, ils sont une vingtaine. Les filles surtout, viennent nous faire des bisous et discuter avec nous. Rapidement, Laura prend en main les présentations. En cercle, chacun dis son nom et tout le monde lui crie : « Bonjour … ! ». Laura organise ensuite un jeu « chat chien » avant de mettre en place les ateliers. L’humeur est joyeuse et les enfants sont assez calmes.
L’atelier de Lorelei et Najamie, la création de carte, plaît beaucoup aux petites filles.
Le puissance 4 géant, avec Laura et Simena rassemble aussi quelques enfants, bien qu’ils n’aient pas totalement compris le but du jeu.
Sandra et Inès ont accueillis les plus petits à l’atelier petite enfance, mais aussi des grands qui jouaient au Kappla.
Vers 16h, on range tout et on prend le goûter, pour un départ à 16h30.