La précarité , comme la modernité sont sans retour
On considère généralement les personnes marginalisées et les victimes en tout genre de nos systèmes comme des personnes qui seraient en défaut, ou en déficit de capacité d’adaptation aux exigences de la vie moderne.
On énumère leurs manquements : immobilisme, manque d’autonomie, désorganisation, manque de maîtrise.
On fustige la difficulté des précaires à intégrer, ou s’adapter au progrès , aux changements en cours.
Et on décline et on précise: réticences aux nouvelles technologies, réticences aux nouveaux rythmes de vie, aux exigences des emplois et de la vie moderne…
Et on méconnaît…
On méconnaît ce que la précarité doit justement à la dictature du changement perpétuel ; tout ce qu’elle doit à mille événements, à mille accidents de la vie. Le précaire est dessaisi de lui même à force de devoir s’adapter au quotidien qui lui échappe, à un présent transformé en une série d’incidents qui commandent des réponses immédiates.
Précarité, modernité et vie sociale
La précarité n’est pas inadaptation à la modernité; elle est ce qui advient à l’individu aux prises avec l’ultramodernité.
On méconnait ce que la précarité doit à la dictature de l’adaptation à la vie moderne; comment elle s’inspire exactement de la même obsession du changement continuel.
La précarité comme la modernité sont en effet caractérisées par le souci :
- De l’abandon de toute action continue ou un peu prolongée , au motif de la nécessité de s’adapter sans arrêt à tout événement, sans tri, ni hiérarchie,
- Du refus de s’engager dans quoi que ce soit de manière affective, sociale, personnelle ou collective, par peur de perdre d’imaginaires opportunités.
- De la peur de toute pensée personnelle, de toute adhésion, de toute position au motif de garder une illusoire liberté et par peur d’être utilisé.
- De l’impossible accès à la vie collective , perçue comme la négation de soi-même.
Précarité, modernité et vie relationnelle
Le précaire est plongé dans des relations sans perspective de retour : il ne peut pas envisager la réalité depuis l’autre. C’est un « tout autre », dans lequel on ne se projette plus.
Obnubilé par ce qu’il attend des autres, le précaire n’ a plus aucune idée raisonnable de qui il est pour les autres et il manque de moyens pour l’imaginer.
Il est plongé dans une vie relationnelle et affective dure, où tout acte ou tout abandon s’avèrent irréversibles . Pas moyen de faire marche arrière ou de retour quand une relation est mise à mal. Le moindre conflit devient rupture par manque de moyens d’aller plus loin. Le moindre renoncement devient échec.
Le mode de fonctionnement affectif de la précarité est le renoncement.
La relation humaine n’est plus dès lors une construction à deux ou plusieurs: une œuvre dans laquelle nous serions impliqués et libres, et dans laquelle il y aurait du mouvement, de l’évolution et de la réversibilité.
La vie affective et sociale apparaît pour la précarité, comme un parcours où la relation est toujours en danger de découvrir quelque chose chez l’autre qui y mettra fin.
Toute relation, tout lien engagé, toute tentative de construction plurielle, tout investissement des autres, se trouve en attente de révélation de sa propre rupture.
Sortir de la précarité: sortir de la dictature de l’adaptation?
En pédagogie sociale, nous travaillons à des retours possibles et à des sorties de précarité. Nous travaillons à la réversibilité des difficultés interpersonnelles comme des désastres personnels.
Au delà du changement: un avenir?
Nous cherchons à créer les moments et les situations dans lesquels tout un chacun, malgré son passé d’insécurité relationnelle et sociale, puisse envisager au delà de l’adaptation, du changement et, au delà de la modernité , … un avenir.
Le principe d’inconditionnalité qui caractérise notre pédagogie et nos actions est là pour favoriser la réversibilité, le retour, l’investissement et la durée.
L’asymétrie permet de retrouver de la réversibilité
Le principe d’asymétrie relationnelle, notre engagement pour le soin des groupes et des personnes, est destiné à permettre, inaugurer et forcer des perspectives relationnelles où la rupture ne sera plus une fatalité, inscrite à l’origine même des relations.
Précarité et dépendance
Au fond , le précaire a été privé de rencontrer et d’expérimenter de véritable relation de dépendance positive. Il ne s’autorise donc pas à revenir en arrière sur son vécu et ses échecs, à envisager des retours.
Il n’a pas pu se reposer dans une véritable relation asymétrique ou inconditionnelle.
Forcé à rendre ce qu’il n’ a pas, obligé à une symétrie des relations alors qu’il n’en a aucun moyen, il ne lui reste plus qu’à renoncer, à tout quitter, à se perdre.
La Pédagogie social travaille à renverser la précarité en vulnérabilité; c’est à dire à sortir du sens obligé de la déconstruction et de l’autoenfermement. Elle y parvient en cultivant des dépendances positives, en construisant de la communauté.
Qui formera les acteurs capables de ce travail? Quelle instance surtout prendra la mesure de ce travail nécessaire?
Mercredi: Atelier de Bondoufle
Nous avons commencé par effectuer des jeux collectifs tel que: Jacques-à-dit, ketchup tomate, 123 Soleil.
Par la suite, nous avons formé différents groupe dans lequel s’animait diverses activités (atelier petite enfance, atelier d’écriture et Iasmina a travaillé avec Cassandra sur l’écriture, l’apprentissage de la langue française et les mathématiques.
Pour conclure, nous avons fini par un gouter avec des beignets, du jambon et du sirop distribués à tout le monde.
Mercredi : anniversaire d’Isabelle
Isabelle est connue de tous à la MJC et dans l’association; elle est “une passeuse de familles et d’enfants” et grâce à elles , nombre d’entre elles participent pleinement aux activités de la MJC et d’Intermèdes.
Cette fois, c’était sa fête , son anniversaire, à elle, et pas n’importe lequel (40 ans). Ca a été une fête de lui souhaiter au cours d’un repas (qu’elle avait elle même préparé) avec tous les enfants et tout le monde au local (:-)).
Bon anniversaire, Isabelle
Mercredi: Atelier du Jardin
Aujourd’hui nous sommes parties chercher les enfants à Balainvilliers, il y avait Réynaldo, Dollar, et Alexandre.
Tout d’abord, nous avons commencé à arroser les plantes, sous la serre et sur le terrain, mais aussi dans les hauts des palettes. Cependant Antonio était en train de débroussailler l’autre côté du jardin. Les enfants attendaient très impatiemment l’arrosage des tomates car ils adorent.
Beaucoup d’énergie, plein d’envie les enfants nous surprennent toujours de leur bonne motivation.
Avant de partir, nous allons prendre comme d’habitude notre gouter et avoir les impressions de la journée passée ensemble.
A bientôt.
Jeudi: Atelier du Skate-Park
Aujourd’hui c’est sous la pluie que nous débutons l’atelier, et malgré cela nombreux sont les enfants et parents à s’arrêter jouer un peu avec nous. Certains reste même jusqu’à la fin du gouter. On a sorti l’atelier perles, et les enfants se pressent autour des boites pour confectionner leurs bracelets. Juste à coté, on fabrique tout un monde en légo et on invente des histoire de policier qui se battent avec des robots pour manger des frites.
Pour faire revenir le soleil, on chante a tue tête en esperant faire fuir les nuages, sans sucées, mais ça réchauffe au moins l’ambiance. On se rassemble tous pour prendre le goûter, et on se dit à demain pour les uns et à la semaine prochaine pour les autres quelques enfants ne veulent pas rentrer chez eux, mais finalement, la pluie finit par avoir raison de leur enthousiasme.
Jeudi: Atelier du Jardin
Ouf…Il pleut….il pleut….
Aujourd’hui nous allons quand même au jardin avec le groupe d’adultes pour essayer de faire quelques petites trucs au jardin , voire de bien mettre les tuteurs et accrocher les tomates sous la serre et puis désherber un petit peu.
La pluie ne s’arrêtera pas bientôt et nous devrions malheureusement prendre une décision. Après avoir fini sous la serre on part vers le local où nous allons prendre un bon goûter et passer un peu plus de temps ensemble !
Ciaw !
Vendredi: Atelier de Champlan
Iasmina, Mariam, Dusko, Domino et Juliette sont allé sur le bidonville de Champlan. Lors de notre arrivé nous sommes allés chercher tous les enfants chez eux. Tout le monde réuni nous avons commencé par faire des jeux collectifs, nous avons joué à chat, les souris avaient des petites queues en papier que les chats devaient attraper.
Après avoir fait quelques parties pour que tout le monde puisse être le chat une fois, nous avons installé les tapis. Nous avons installé un coin petite enfance avec de la dinette, mais notre activité principale était l’écriture et les calculs. Nous avions apporté des exercices de mathématique et d’écriture, Iasmina a aidé ceux qui ne parlaient pas français. A la fin de l’atelier nous avons tous fait des dessins sur des feuilles de brouillon.
Ensuite le gouter a été servi (des sirop, des petits biscuits et des pommes) nous avons aussi servi les maman qui étaient à côté de nous depuis le début de l’atelier, elles étaient très contentes que l’on pense à elles. Enfin nous avons tous remballé et nous sommes rentrés au local.
Vendredi: Atelier de la Rocade
C’est en petit comité que nous arrivons aujourd’hui à la Rocade. Nous installons tentes et matériel sous un ciel menaçant, à l’atmosphère pesante.
Des enfants sont déjà présents, et des mamans ne tardent pas à nous rejoindre. On discute de choses et d’autres, des attitudes étrange de certains professeurs, des dangers tout relatifs de certaines drogues et de l’absurdité des programmes de prévention. On joue au foot avec quelques enfants, au “goal à goal” et on fait des coloriages. Une troupe d’enfants envahie rapidement la tente et sa fraicheur ombragé, et s’improvise un atelier sieste. Le temps vire au gris foncé au moment du gouter et nous ne sommes qu’une dizaine à manger nos tartines. On range en vitesse juste avant que ça tombe et on se dit à la semaine prochaine !
Samedi: Atelier de Ballainvillier
Aujourd’hui on est accueillie en masse à ballainvillier, en effet, en plus des enfants habituelles, toute une bande d’adolescents nouvellement arrivés, nous accueillent avec énergie! Après avoir jouer au cow-boy et à “Jacques à dit” on chante “Jean petit qui danse” les enfants la connaissent de mieux en mieux! On installe ensuite les ateliers: de la peinture, de l’écriture, des legos, des perles.
A l’écriture, on découvre de nouveaux exercices, pour apprendre à écrire les lettre, les mots en attaché, Iasmina nous fait une rédaction en français pour nous expliquer à quel point son frère l’énerve !
Les peinture de l’atelier sont exposées sur un fil à linge et on la bonne idée d’en profiter pour sécher.
A l’atelier perles, chacun fait sont bracelet ou sont collier, sauf Andrea qui est plus intéressée par le classement des perles et le mélange des couleurs.
On commence à préparer le gouter. Les ados nous aide à le distribuer.
Puis c’est l’heure de ranger et de se dire : “La revedere !”
Samedi: Atelier de la Villa Saint Martin
Aujourd’hui tout un groupe des Robinsons se prépare d’aller passer une après-midi à la Villa pour tout une séance de jardinage avec les enfants, de désherbage mais aussi des jeux des perles et des bracelets brésiliennes avec les filles, Mariam, Marie et Laura.
Pendant que Nicolae débroussaillé, Andrei et Dominik se battait avec les mauvaises herbes et Antonio délimitait le terrain qui constitue notre parcelle.
L’heure avance vite, mais nous aussi on a presque fini et c’est alors l’heure du goûter un peu sous la pluie avant de se dire « Au revoir » !
A bientôt !
Dimanche au Jardin
Nous avons commencé la journée avec un beau soleil ! Et aprés le mauvais temps de ces derniers jours on en avait bien besoin !
Une fois installés, une partie des personnes présentes s’occupe du barbecue pour les saucisses et les merguez et l’autre partie fais la salade et met la table. Pendant ce temps les enfants jouent a faire de la balançoire, aprés tout, le soleil est avec nous, autant en profiter un peu.
Une fois le repas avalé on s’éparpille afin d’en faire le plus possible avec motivation et bonne humeur. Planté les poireaux, botter les pommes de terre, désherber le carré des aromates le travail ne manque pas.
Aprés l’effort le réconfort ! C’est l’heure du goûter et nous en profitons pour parler d’un peu de tout, actualités, familles, ou encore des choses qui nous font rire !
Comme on peut le deviner à travers ces quelques ligne l’humour et la convivialité était au rendez vous en ce dimanche sympathique
Selon le sub Galiano, les danses sont “las espresiones de los pueblos discriminizados o de las comunidades excluidas.”; nos danses sont combatives, libératrices; elles révèlent une énergie joyeuse et salvatrice.