Kronik – de Ruxandra
JO 2024 et la guerre contre les indésirables
À chaque fois qu’on se promène à Paris, qu’on allume la télé ou les réseaux sociaux, on est bombardés par des pubs des Jeux Olympiques qui auront lieu cet été. On est appelés à célébrer ce moment de fête, à participer aux efforts de donner une bonne impression aux touristes et de se réjouir de la belle ville qu’on habite.
Paris, c’est élégant, c’est romantique, ça chante à l’accordéon et ça brille de mille feux et ça mange des plats sophistiqués avec une vue sur la Tour Eiffel. Mais, pour ses habitants les plus précaires, Paris et ses environs sont loin de « la vie en rose » qu’on pourrait imaginer. Pour ceux qui vivent sous des ponts et au bord des autoroutes, la vie est dure, et la tentative de mettre cette réalité sous le tapis la rend encore plus dure.
Dans le monde associatif, les JO représentent une raison d’inquiétude plutôt que de célébration. Avec la région parisienne au centre de l’attention et la pression de montrer une image aseptisée de Paris, les autorités publiques font une campagne de nettoyage social qui alarme les populations précaires et les acteurs associatifs qui les accompagnent.
Chez Intermèdes Robinson, on travaille auprès de la communauté rome, dont une grande partie habite dans des campements informels qu’on appelle des platz, et des migrants venus de nombreux pays. Ils habitent dans des cabanes improvisées au bord des autoroutes, dans des forêts ou zones industrielles, loin des yeux des Parisiens, et encore moins des touristes.
En plus de l’isolement, des conditions de vie difficiles et des difficultés de subvenir à leurs besoins vitaux, ils vivent sous la menace permanente des expulsions. Celles-ci arrivent souvent du jour au lendemain, sans que la procédure légale soit respectée et accompagnées des violences policières. Les expulsions ont toujours représenté l’une des sources d’inquiétude principales pour ces populations, mais la situation s’est empirée progressivement avec les JO qui auront lieu cet été. Pour la période d’avril 2023 et mai 2024, les expulsions ont augmenté de 38% par rapport à la période 2021-2023, selon le collectif « Le revers de la médaille ».
Les populations en situation de précarité sont réduites à leur condition d’« indésirables » et marginalisées de plus en plus, en se faisant chasser de leurs lieux de vie sans qu’on leur propose d’alternative.
En plus de représenter une atteinte au bien-être des familles, ces expulsions effacent le travail que nous réalisons auprès des institutions locales. En obligeant les familles à quitter la commune où ont été effectuées les démarches comme la domiciliation et l’inscription à l’école, on les éloigne encore plus du système de droit commun et on empêche leur insertion. L’errance les éloigne également des associations comme la nôtre. L’aller vers devient compliqué lorsqu’on ne peut plus retrouver les familles accompagnées au même endroit, ni dans le territoire prévu pour nos actions.
La menace permanente des expulsions contribue aussi au trauma et à la logique de survie qui les gardent dans le cercle vicieux de la précarité. Quand les bulldozers arrivent devant chez soi et que les cabanes sont mâchées et recrachées par des énormes (et coûteuses) machines devant ses yeux, quand leurs affaires et parfois des documents indispensables doivent être laissés derrière dans les débris, quand on doit tout reconstruire du zéro sur un autre terrain en sachant qu’on peut se faire expulser à nouveau à tout moment, comment peut-on parler de scolarisation, du travail et d’insertion en général ?
Les expulsions ne sont pas seulement inhumaines, mais aussi inefficaces dans leur but de « nettoyer » la ville. Comme les familles expulsées n’ont pas d’alternative de logement, leur seule solution c’est de s’installer sur un autre terrain. Et des parcelles de terrain libres, il y en aura toujours. Ils s’installent souvent à quelques centaines de mètres du bidonville expulsé, et on a déjà vu la création et la destruction de trois bidonvilles dans un rayon d’un kilomètre en quelques mois. Nous sommes persuadés que les efforts d’invisibiliser les populations « indésirables » ne font qu’agrandir le problème et que la seule solution est l’intégration, en passant par l’écoute, l’accompagnement et le respect de droits de l’homme.
Mardi 9 juillet 2024
Hôtel social Parthénon.
Trois intervenants y sont partis, accompagnés par Momo. Nous avons eu un effectif de 40 enfants.
Comme toujours, ncertaines mamans viennent de temps à autre surveiller leurs petits.
Zinora et Vinciane ont fait un tour des chambres pour aller chercher les enfants, puis ont proposé des activités aux plus jeunes, notamment des jeux libres et des constructions.
Alphonse a joué avec les garçons aux jeux de société qui sont toujours demandés : UNO et Puissance 4.
Cela a permis d’occuper ceux qui sont d’habitudes les plus agités et a permis aux plus petits d’être plus tranquilles.
Nous avons fini par un goûter sous une bonne musique et le nettoyage des locaux.
Mercredi 10 juillet 2024
Hôtel social Astoria de Massy
Aujourd’hui, nous avons organisé nos ateliers à Astoria, bénéficiant d’un temps ensoleillé et de la présence de 21 enfants. Nous avons passé un après-midi exceptionnel.
Corina et Shirley ont animé la petite enfance, incluant notamment la piscine à balles et d’autres jeux qui ont permis aux enfants de s’amuser et de passer un moment agréable.
Unique et Beniamin étaient en charge des jeux de course et de la balle au prisonnier, engageant les enfants dans des activités dynamiques et divertissantes.
Jeanne a supervisé l’atelier créatif, offrant aux enfants l’opportunité d’exprimer leur créativité à travers divers imaginations artistiques.
À 16h35, nous avons pris le goûter avec les enfants, moment qui s’est déroulé de manière très agréable.
L’ensemble de la journée a été un véritable succès, tant pour les enfants que pour les intervenants.
Jardin de Bel-Air de Longjumeau
Nous sommes allé à deux au jardin : Reza et Maya ; 15 enfants sont passés nous voir . Nous avons commencé par faire un gros arrosage avec les enfants. Avec quatre d’entre eux, nous avons repiqué des salades. Maya et quelques enfants ont cueilli des herbes pour faire des infusions. Nous avons aussi fait du désherbage. On a fini par un goûter avec des brugnons, des melons et des gâteaux .
Jeudi 11 juillet 2024
Welcom’Hôtel
Aujourd’hui, sous un ciel couvert, nous avons fait un bel atelier au Welcom’hôtel. Zinora et Corina ont accompagné les plus petits avec des kaplas, des petits personnages ou encore des instruments de musique. Ces ateliers ont attiré beaucoup d’enfants, surtout au début. Zinora en a profité pour improviser un temps de danse avec une partie des enfants.
Beniamin s’est occupé des activités de jeux collectifs avec du football, du tennis et un chamboule-tout. Les enfants étaient au rendez-vous sur ces différents jeux.
Blandine était aux jeux de société : dominos, jeux de cartes… Les enfants ont pu participer à différents jeux, en créant différentes règles de jeu.
Vinciane a animé l’atelier créatif avec des craies grasses pour un support feuille et des grosses craies pour dessiner sur le sol. Si, au début de l’atelier les enfants ne sont pas venus tout de suite, ils ont fini par être enthousiastes en faisant aussi bien des dessins au sol que des dessins sur feuille. Même les plus grands, qui se sont plaints de ne pas avoir de jeux pour eux, se sont pris au jeu, et ont fini par faire des parties de morpions au sol. Un enfant m’a demandé la peinture pour une prochaine fois.
Pour finir, nous avons partagé un goûter en musique et dans la bonne humeur, ce goûter s’est bien passé avec au menu du sirop de pêche, de la brioche avec de la confiture maison ainsi que du quatre-quarts.
Vendredi 12 juillet 2024
Platz de la N20 à Massy
Aujourd’hui, c’est une belle journée ; on est parti sur le bidonville N20, avec un nouveau bénévole Mateo. Zinora avec sa bonne humeur a animé les ateliers Petite enfance avec des Lego, des nombreuses figurines et des lettres en mousse. Corina a fait un atelier créatif (dessin), Beniamin et Matteo un atelier avec des jeux de société : UNO et puissance 4
Zinora comme à son habitude a mis de la musique et a dansé avec les enfants. Ils étaient contents de l’avoir, parce qu’elle n’était pas venue la semaine dernière. À la fin, on a pris un goûter avec des gâteaux au chocolat, du quatre-quarts et du jus.
Platz de Villebon-sur-Yvette
Nous sommes restées de 16h a 18h au bidonville de Villebon-sur-Yvette, où les enfants étaient très accueillants, et excités de nous voir arriver avec tous les jeux : boxe animée par Jeanne, peinture et paillettes animé par Unique et atelier petite enfance “sensorielle” avec des petits jeux d’eau, de mousse et de bulles animé par Vinciane. Très gros succès pour tous ces ateliers, les enfants font de tout, et il y en a de plus en plus au fil de l’après midi, ainsi que des adultes, par exemple Rovana qui n hésite pas a boxer et à peindre avec les enfants.
Au goûter, gâteaux à la figue et pastèque, onze enfants le partagent et nous avec !
Samedi 13 juillet 2024
Quartier Saint-Éloi à Chilly-Mazarin
Aujourd’hui on sent que l’été est là il fait chauuud !
Nous nous sommes donc positionnés à l’ombre pour proposer nos ateliers :
– Un atelier créatif et manuel, avec de la pâte à modeler faite maison, à base de farine, colorant alimentaire, huile, eau, et produit vaisselle ;
– Un atelier pour se défouler, un combat 2 par 2 en chaussettes sur tapis au sol, le but était de réussir à attraper de son adversaire, fou rire assuré !
Et comme d’habitude, pour nos petits bouts un atelier d’éveil de petite enfance.
Les enfant sont de plus en plus nombreux, nous en sommes ravis, merci à tous pour ce bon moment partagé.
Jardin Bel-Air de Longjumeau
Reza est allé seul au jardin . Huit enfants et deux parents sont passés et nous avons fait des cueillettes, de menthe, de fraise et de radis. Nous avons pris le goûter : ananas, pêches et gâteaux.