Xavier Boucherau, éducateur et penseur du social , dans “les non dits du travail social” (Eres 2012) distingue le déni et la répression.
Robinsons et Rom’binsons au Festival Jeunes Pousses
La répression on connaît bien et elle n’est pas nouvelle; de tout temps les pauvres, les exclus, les classes populaires, les fous ont connu la répression. La répression c’est terrible, mais en quelque sorte on peut la combattre, en prendre conscience, s’organiser, la contrer. Bref on peut exister face à la répression et continuer à être. Il en va autrement du déni. Le déni refuse le droit d’existence aux problèmes que l’on ne veut ni voir, ni supporter. le déni empêche toute appropriation, toute recherche de sens, toute recherche de solution… Le déni fonctionne par l’aveuglement vis à vis des violences économiques, sociales et politiques qui pourtant se renforcent chaque jour. Le déni empêche de penser la différence, l’étranger, le voisin, l’enfant, le jeune, celui qui est “d’apparence musulmane” , le collectif l’a communauté. Le déni ne supporte que l’individualisation, la mise en cause personnelle et la supposée nature: les gênes, le schizophrène, le terroriste sont mauvais par nature. Le déni interdit de penser. Nous autres initiateurs sociaux, partageons le déni des personnes et des groupes auprès de qui nous travaillons. On ne les voit pas, on ne veut pas les voir, on ne veut rien en savoir. On les expulse, on les pénalise, on voudrait supprimer jusqu’à toute trace de leur existence. Nous autres initiateurs sociaux, nous nous heurtons au silence de ceux qui acceptent trop facilement les interdits de penser . Mais rien qu’en levant juste un coin de ce déni général, en permettant de s’exprimer un tant soit peu , ce et ceux qui sont déniés, … nous découvrons que nous sommes traités de la même façon. “Notre caravane” au festival Jeunes Pousses Nous partageons le déni, pour mieux le combattre, mais nous le subissons aussi quand ce déni devient déni de l’importance, de la durée, et de la valeur du travail effectué. Quand ce déni touche , par exemple, nos amis de TRACES , quand ce déni aboutit à empêcher l’ouverture d’une structure petite enfance dans le quartier sud, quand ce déni empêche les associations citoyennes, locales, porteuses d’expression d’accéder au moindre local, ou aux droits collectifs les plus élémentaires. Nous appelons à nous libérer DU DENI et à regarder la vie en face. Car le DENI attaque la capacité d’être et achève ainsi le processus de ”prolétarisation”. Après avoir perdu le pouvoir de produire, travailler, transformer, après avoir perdu le pouvoir d’habiter , le “prolétaire” perd encore une chose bien plus précieuse: le pouvoir d’exister. S’ensuivent dépressions, violences, racisme, et aliénation. Contre le déni, il n’y a qu’une solution, c’est celle de s’engager, totalement, comme personne et comme acteur social: “… J’en appelle à une éthique de l’implication , c’est à dire de l’engagement émotionnel assumé (…) les affects au service de la théorie. (…) Les gens que j’ai rencontrés me touchent c’ets indéniable leurs souffrances résonnent en moi. Mon implication émotionnelle m’empêche t elle de poser un regard professionnel rigoureux? Je ne crois pas , je peux affirmer le contraire, la bonne distance éducative n’existe pas“.(X . Bouchereau)
Nous ne cherchons pas, nous trouvons,
… nous gagnerons car nous n’avons pas le choix.
Notre dicton de la semaine en référence à la météo peu clémente ces jours-ci:
Le temps s’abernaudit, les poules s’accroupiotent, ils va nous en venir une lampée !!
Dimanche
Nous étions bien nombreux ce dimanche (16 et un chien) , adultes et enfants et bien entendu nous devions jouer à cache cache avec les averses.
mais nous avons été efficaces, jugeons plutôt toile de serre retendue, plantations en série, maïs, tournesol, poivrons, piments , tomates ,potirons, désherbage des chemins, désherbage et sarclage des cultures.
Un grand bravo aux enfants qui avec l’aide de Gaby, ont réparé et rehaussé la table à feu et fait de la menuiserie pour rallonger notre table.
Samedi
A fond la forme ! Ce samedi entre deux nuages, nous faisons de la Zumba avec Cindy, venue spécialement pour nous montrer comment danser tout en se dépensant. Les filles sont contentes, elles se tortillent sautent, chantent, ondulent. Y’a même leur chanson préférée : « Mossa, mossa, Assim voce me mata…. » Les garçons tournent autour, et certains se lancerons, même mort de rire à la fin. Les autres, mêmes s’ils ne font pas, sont plantés devant et regardent.
De l’autre côté, un groupe fait des pancartes pour le respect des bacs de plantations,
d’autres jouent sur nos éternels tapis.
Mais la pluie nous rattrape, et après quelques gouttes dans le coup pendant la Zumba, voici que le ciel nous tombe sur la tête pendant le goûter ! Sauve qui peut !
Vendredi
Au jardin de Chilly
Ouf, on échappe à la pluie et nous profitons du soleil cet après-midi au potager de Chilly. Enfants et adultes se mélangent et s’associent pour jardiner. Samuel, éducateur de la Résidence Soleil voisine du jardin vient nous prêter main forte avec son groupe.
Ainsi, ils plantent des oignons, les enfants sèment quand à eux des carottes et des poireaux. Pour le reste nous enlevons de nombreux pissenlits du terrain puis installons de nombreux écriteaux où sont indiqués le nom des plantes.
La rocade :
Petit groupe, le calme…. A la Rocade ca change car d’habitude, y’a toujours une méga ambiance. Mais des jeux de société dans le calme, ça fait du bien de temps en temps.
Quand le groupe du jardin nous rejoint, l’ambiance monte d’un cran !
Tout le monde monte sur le tourniquet pour faire un tour.
Les mamans aujourd’hui se font discrètes. On distribue des flyers pour l’initiation zumba de demain et sur le compte rendu du conseil d’administration.
Jeudi
Massy :
Entre le froid et les belles éclaircies, les enfants nous ont accueilli avec excitation. Nous avons commencé par la corde pour enchainer sur les Kapla et les dessins. Au goûter, il y avait du chocolat chaud avec des céréales, ce qui à clairement plus.
Bref, une belle matinée !
Couture à la Villa Saint Martin :
Houda est au rendez-vous et motive son amie Zora à venir nous rejoindre sur le terrain de foot, juste devant chez elle. Super, car Zora, c’est une de nos mamans qui savent déjà coudre et peut montrer aux autres. On s’entraine à mettre le fil, remplir et mettre la canette. On fait des points droits, en zigzags, on essaye la marche arrière mais à plusieurs reprises, le fil se casse ou fait des nœuds au dos du tissu. On avait eu le même problème avec Rabia, notre autre couturière la semaine dernière. C’est un vrai casse-tête, on reprend tout, on regarde la notice, tout semble pourtant à sa place. On a même resserré les vis de la canette… On recommence, des fois ça marche et les points sont nickels et des fois non, et pourtant on fait toujours la même chose. En tout cas, on a quand même passé un bon moment. La semaine prochaine Houda vient avec un ourlet de pantalon à faire et nous avons prévu de mettre en place un classeur avec des fiches techniques ; Houda se charge de les trouver sur internet et d’approvisionner le classeur au fur et à mesure !
Zora a terminé le tablier commencé il y a 2 semaines, et, Kéliane qqui passait par là, pose pour la photo !
La croix breton :
Nous n’étions pas nombreux pour cet atelier mais les rayons de soleil nous ont remis du baume au cœur !!! Adem et Liesse ont fait un mini film des activités tandis que les habituées Sarah et Iman faisaient un puzzle. Un peu plus tard les enfants qui regardaient l’atelier couture à la villa saint martin nous ont rejoins.
Au jardin de Saulx
On apprécie enfin de bénéficier du soleil cet après-midi après un début de semaine pluvieux. On commence par nettoyer la table à feu, puis nous plantons quelques pieds de mélisse que Hacen nous a donné. On repique également de nombreux plants de salade.Certains désherbent méticuleusement autour des jeunes plants de légumes.
On termine par une récolte d’oseille et de radis.
Mercredi
Moulin Galant :
La boue était de retour sur le camp de Moulin Galant. Les enfants étaient pourtant nombreux à venir construire des parcours de billes, et nous avons pu faire de nouveau, connaissance avec des enfants arrivés tout droit de Roumanie. Nous avons terminé l’atelier en sautant à la corde néanmoins, l’averse nous a vite fais fuir, nous n’avons même pas pu nous installer pour le goûter.
Jardin de Saulx :
Un temps pluvieux nous accueille cet après-midi au jardin de Saulx, et nous avons le droit parfois à d’impressionnantes averses de pluie. Mais cela n’entame pas la motivation des apprentis jardiniers. Chaque enfant s’occupe d’une activité en particulier, parfois seul ou en binôme voire trinôme. On plante du Basilic, on met en place des bordures, on arrose sous la serre, on désherbe avec différents outils, on bêche. Nous nous mettons à labri sous la serre pour prendre le goûter car la pluie ne nous lâchera pas de l’après-midi.
Il y a un an ou presque déjà…
Nous inaugurions la crèche des Robinsons , là où elle pouvait surgir, dans une roulotte Et nous écrivions: “Faire du quartier une crèche ouverte et libre La question de la Crèche du quartier ET des Robinsons est une question tout à fait centrale et typique des difficultés sociales que nous connaissons. L’immense dificulté pour des acteurs sociaux associés, en partant du bas à pouvoir réunir les moyens concrets d’ouvrir une structure dont nul ne nie le besoin. D’où viennent tant d’obstacles et d’impuissances. Cette difficulté pour l’association à ouvrir la crèche malgré les soutiens est révélateur à la fois d’un problème social, d’un problème de la ville et d’un problème des crèches en général. Ces structures sont en risque en effet de standardisation , d’éloignement des besoins sociaux, de la prise en compte de la réalité des familles… Bref elles se marchandisent. Ce samedi nous avons voulu ouvrir symboliquement cette crèche des Robinsons et du quartier. Ainsi cette crèche était elle à sa place: au coeur du quartier, parmi les enfants, parmi les adultes, parmi les artistes, parmi les parents et tous les âges. Cette crèche symbolique exprime à la fois un problème social qu’il faudra bien résoudre, mais aussi un problème pédagogique: le besoin d’une pédagogie de la friche qui prenne en compte ceux qui sont mis de côté, qui s’ouvre sur le monde et la réalité sociale. Crèche en friche, crèche nomade… Elle n’a plus fini de hanter le quartier. L’imaginaire social redonne espoir aux gens dans leurs capacités à produire, à habiter, à exister. C’est le propre même de la Pédagogie Sociale, conceptualisée par la pédagogue polonaise , Radlinska, qui a défini dans la pédagogie sociale, une “pédagogie avec toute sa personne”, “comprenant toute la vie humaine dans toutes les phases d’âges et se basant sur différentes formes d’associations et de dispositifs locaux”. C’est une pédagogie “de l’expérience de vie”. Et nous étions très nombreux ce samedi autour de ce symbole de la Crèche , dans un quartier qui souffre. Familles du quartier, mais aussi amis de toute part, artistes. Autour de la petite caravane “Crèche des Robinsons”, se sont empressés petits et grands pour la visiter.“