Se préparer à ce que les choses n’arrivent pas

Se préparer à ce que les choses n’arrivent pas

Nous vivons au sein d’une société qui nous voudrait toujours préparés et entraînés en amont et en prévision vis à vis de tout ce qui peut arriver.

L’anticipation est une vertu comme toute attitude visant au contrôle a priori de toutes les situations qui peuvent survenir.

Toute une classe sociale , qui n’a pas vraiment connu de crises (que celles ci soient personnelles, familiales ou collectives), vit ainsi dans la perpétuelle construction et la préparation de son succès et de sa réussite.

A l’inverse, nous sommes quant à nous au contact d’une autre société, d’un autre groupe d’un autre peuple. Celui ci est né et a grandi en situation de crises multiples.

Non seulement ce groupe là ne se prépare pas à ce qui pourrait arriver; non seulement, il n’est pas dans la même dynamique de maâitrise et d’anticipation, mais, au contraire, il a développé une culture et des habitus inverses.

C’est que, très tôt dans la vie des enfants et jeunes précaires, il a fallu se préparer à une autre réalité que les « opportunités en tout genre ».

Il a fallu apprendre à se prévenir de la déception.

Il a fallu à se prémunir contre le désespoir.

En un mot , en une phrase, il a fallu se préparer à ce que les choses n’arrivent pas !

Et c’est tout un travail; c’est toute une occupation de se tenir prêt et à tout moment que ce à quoi on s’attend, que ce que l’on espère ou que l’on redoute – c’est égal- soit annulé et n’ait pas lieu.

Et ainsi, nous vivons avec tous ces enfants et tous ces jeunes, toutes ces familles qui sont toujours prêtes au malheur, au désastre , à l’abandon et à l’annulation de tout.

Il n’était pas étonnant qu’à l’occasion de l’épisode du confinement et du COVID, ce même groupe d’enfants et de jeunes sur-réagisse à la fermeture des établissements scolaires et de toutes les structures sociales et éducatives.

C’était presque évident ! A tel point qu’il ne fallait pas trop leur en compter sur les inepties et les sirènes de l’école à la maison et de continuité éducative.

A d’autres !

Il n’est pas de continuité quand on ne connaît que des ruptures . On ne se prépare à aucune reprise.

On se précipite au contraire pour enterrer le peu dont on se souvenait ; on se force à oublier ce qui avait lieu avant et qui est destiné à reprendre.

On vit chaque jour comme si tout allait finir.

Pour cette population, la continuité était tout autant impossible que le confinement .

Il n’est pas de confinement pour ceux qui vivent toujours enfermés.

Le pouvoir peut enrager; il peut se désespérer .

Le confinement du peuple est impossible!

SUR LE FRONT

DES BRIEFINGS EN PLEIN AIR

Depuis le début de la crise et du confinement, nous travaillons en équipe réduite. Pour autant, nous avons bien besoin de nous coordonner.

Nous avons donc inventé le briefing en extérieur , à 1 m de distance comme il se doit.

Il ya fort à faire: planifier les expéditions d’approvisionnement à la banque alimentaire ou chez d’autres fournisseurs; s’organiser pour les distributions; répartir les marchandises; régler les problèmes et les demandes, etc.

Heureusement, il fait toujours beau !

LES TABLETTES SONT ARRIVEES

Grâce à notre partenaire , la Voix de l’Enfant et le projet Demain de Sezane, nous avons commandé et nous commençons à configurer une série de tablettes , directement branchées sur 4 G

Nous allons cnfier ces tablettes à certains DES TRES NOMBREUX enfants et jeunes qui ne peuvent pas accéder aux contenus de « devoirs » et de cours sur Internet.

En effet la fracture numérique est en train de devenir un goufre dans lequel tombe de plus en plus de jeunes et essentiellement des adolescents en situation de précarité d’âge collège.

Nous savons qu’il ne suffit pas de rpêter de stablettes, nous avons qu’il faut également y ajouter uen foule d’actions: connecter, accompagner, expliquer, vérifier, rassurer, motiver, encourager , … recommencer ! Sans quoi tout ce qui est annoncé ou mis en oeuvre… tombe à l’eau!

Au Jardin

Grâce aux bénévoles, certaines de nos actions de terrain continuent et se poursuivent. La nature, elle n’est pas en confinement !

Et le Jardin de Bel Air doit recevoir ses premières plantations printanières.

C’est chose faite , grâce, en particulier à Joran , qui assure en plus la liaison avec le jardin de Saulx (où la serre arrachée par la tempête de Janvier) a été aussi réparée !

2ème semaine de confinement : Les Robinsons… confinés mais toujours reliés !

Nous achevons notre deuxième semaine de distribution sur les hôtels et bidonvilles de la région. Depuis mardi, de nombreux bénévoles viennent nous aider à décharger, et trier les denrées. Ceux-ci sont également présents dans notre local, pour une aide aux personnes qui ont besoin de notre photocopieur ou d’internet.

Au sein du local, beaucoup de gens sont en demande d’attestations qui ne peuvent pas imprimer chez eux. Nous essayons également d’informer au mieux tout le monde sur les restrictions de déplacements.
Une autre partie du temps est consacrée aux familles qui ont besoin d’effectuer des tirages papier des devoirs pour leurs enfants. Ils peuvent accéder à internet chez nous ce qui leur permet un suivi scolaire minimum.
Nous avons réduit nos collectes à la banque alimentaire à deux passages cette semaine, mardi et jeudi matin. Le reste du temps, nous le consacrons, au tri et à la distribution (dans notre local de manière ponctuelle, mais surtout en extérieur).
Nous avons pu également acheter un stock très important de produits divers, pour tout âge, pour nourrissons et tout-petits : lait, couches, petits-pots, lingettes, produits d’hygiène, etc…

Nous avons également pu racheter des produits d’hygiène pour toute la famille.

Les dons en nature commencent à affluer : yaourts, produits pour bébé, légumes, salades, tomates bio, et produits frais provenant d’invendus de Rungis.
Nous avons commencé également à démarcher auprès des grandes surfaces de la région pour essayer d’organiser des collectes, mais les restrictions dues au confinement et les rayons qui se vident posent des problèmes.
Nous avons également sollicité quelques sociétés de Rungis pour pouvoir récupérer des produits frais consommables mais destinés à la destruction. Ce qui n’est pas vendable peut être tout à fait consommable.

De mardi à vendredi, toutes les après-midi ont été consacrées à de la distribution alimentaire, de produits d’hygiène et de produits pour bébé auprès des familles de l’hôtel Welcomotel et Parthénon de Chilly-Mazarin, de l’Hôtel Astoria de Massy, l’Hôtel du Golf de Savigny-sur-Orge et auprès des familles vivant dans les bidonvilles de Massy, Champlan et Antony.

Entre les distributions dans notre local et les distributions directes sur les lieux d’hébergement, nous avons pu dépanner cette semaine, entre 250 et 300 familles en denrées alimentaires et en produits divers !!

Quelques photos des distributions effectuées au Welcomotel et au Parthénon de Chilly-Mazarin…