Philosophie de la déscolarisation
La plupart des problématiques sociales sont mal comprises, car nous les identifions naturellement à un « état ».
Telle est la notion de « Déscolarisation »; nous nous figurons que la déscolarisation serait la situation (que nous jugeons anormale) d’un enfant qui n’est pas scolarisé.
La vison statique des problématiques sociales
Plutôt que de nous intéresser à l’enchaînement des causalités qui sont à l’origine de cette situation, notre manière habituelle de penser nous conduit plutôt à nous focaliser sur le phénomène de la déscolarisation.
Dès lors, nous allons entreprendre d’y remédier; et en matière de déscolarisation, en tant qu’acteur social, nous allons entreprendre des démarches pour mettre fin à cet état. Nous nous disons avec évidence: « Puisque l’enfant est déscolarisé, la solution c’est de le Re-scolariser ».
Dès lors, nous allons bien entendu, l’accompagner en vue de son inscription, de son orientation, et de la fréquentation scolaire.
Il est étonnant que nous soyons de plus en plus portés à une telle vision « fixiste » des problèmes sociaux.
Perte de la compréhension dynamique de « processus social »
Nous sommes en train de perdre une notion, pourtant élémentaire , qui est celle d’un processus.
La déscolarisation comme tout problème social, n’est pas un état mais un résultat; c’est à dire un processus.
Une problématique sociale n’est jamais fixée sur une ligne temporelle, mais au contraire, elle est toujours un devenir qui implique des tensions et des forces contradictoires.
Pour le dire simplement, la déscolarisation est une dynamique qui agit sans arrêt.
Même si je scolarise l’enfant, il demeurera des forces actives qui le pousseront à sa déscolarisation.
Il y aura des problèmes de fréquentation scolaire, d’exclusion en interne, d’auto exclusion de la part des enfants, de la famille ou des proches , qui, si on n’y prend pas garde, pousseront l’enfant re-scolarisé à se retrouver très vite , déscolarisé de nouveau.
C’est que nous n’avons pas suffisamment pris en compte le processus en cause.
Deux processus contradictoires interagissent toujours
Pour tout enfant , la « scolarisation » et la « déscolarisation » sont des processus présents et concommittents.
La scolarisation suppose l’adhésion à une vision des apprentissages formalisée, c’est à dire à l’acceptation que les apprentissages valent pour eux mêmes et qu’ils constituent leur propre finalité.
La déscolarisation renvoie elle à des forces d’adaptation à la vie concrète et immédiate sans finalité et repose sur la vision d’apprentissages informels, c’est à dire qui visent au delà d’eux mêmes, une adaptation à la vie présente et à venir.
L’enfant précaire, même scolarisé reste sujet à la déscolarisation; celle ci le pousse à la non fréquentation scolaire, à la rupture de scolarité et à la difficulté de trouver du sens au sein de sa vie à la scolarisation elle même.
On peut être en classe sans être à sa place
Pour le dire autrement , un enfant même en classe peut être totalement déscolarisé dans son esprit. Il peut être là sans être là comme un collégien peut tout à fait sécher un cours tout en restant dans l’établissement sous couvert d’un retard entre deux cours ou d’un passage à l’infirmerie, ou à la « Vie scolaire ».
On peut être en classe et ne pas y être et ne rien y apprendre de ce qui était prévu, sauf à apprendre justement à « ne pas être vraiment à sa place ».
Les conséquences de cette réalité sont essentielles si on veut vraiment , en tant qu’acteur social, produire du changement, de l’évolution des situations, c’est à dire de la rupture.
Quels enseignements tire-t-on de cette réalité en Pédagogie sociale?
En Pédagogie sociale , nous sommes amenés à porter un regard différent sur les problématiques sociales qui nous convoquent.
- Nous considérons qu’elles sont a-temporelles, c’est à dire non-événementielles et durables. Nous pensons que notre travail, par exemple de « scolarisation » ne se termine pas au seuil de l’Ecole, mais qu’il continue, plus tard, pour donner du sens à cette situation, bien après l’inscription.
- Nous prenons en compte le processus inverse de chaque problématique sociale, sans perdre toute notre énergie sur sa solution « logique ». Par exemple, nous savons que les tendances à la déscolarisation, correspondent chez les enfants à des urgences de vie qu’il faut prendre en compte et auxquelles il faut aussi porter remède: problèmes alimentaires, sanitaires, physiologiques, psychologiques, administratifs, politiques à prendre en charge; sans quoi, si nous ne les prenons pas en compte , l’ensemble de ces problèmes reviendront en force pour retourner à l’état initial de « non intégration ».
- Nous savons l’importance d’apporter à côté de ce qui est formel , une véritable attention , un intérêt et une implication dans tout ce qui est informel. Pour le dire autrement, notre manière de travailler « à la scolarisation » des enfants précaires (en bidonvilles, en squats, mal logés, hébergés, déplacés etc) , commencera par une action directe et immédiate dans leur environnement et dans l’apport de nombre de savoirs et ressources « informelles » (éveil culturel, relationnel, sensori-moteur, social, esthétique et politique).
- Nous n’avons pas une vision statique et figée de la réalité, mais la vision complexe d’un présent « qui dure » et indéterminé, dans lequel des forces contraires et contradictoires doivent toujours être prises en compte. Pour le dire simplement, tout enfant même bien scolarisé est également en voie de déscolarisation, c’est à dire qu’il se construit une identité en dehors de l’institution, qu’il acquiert des « savoirs imprévus » , et qu’il se construit donc, à la fois grâce à ce qui est mis en œuvre pour lui, mais aussi par opposition et réaction à ces influences.
- Nous ne travaillons par par « intentions », et nous nous méfions des méthodologies d’intervention basées et téléguidées depuis des « objectifs ». Nous savons que l’hyperintentionnalité produit des faux changements, c’est à dire des améliorations « cosmétiques » ou ponctuelles, mais qu’elle ne permet pas de véritable transformation sociale. Pour le dire plus simplement, ce qui nous semble important, par exemple, dans la situation de déscolarisation, ce n’est pas d’amener l’enfant à l’école, mais de lui donner de bonnes raisons pour y aller.
Autant dire que cette manière de voir les choses, la seule qui nous paraisse de nature à produire des effets de transformation sociale , ne peut être mise en œuvre que par un acteur conscient de lui même, comme de la société et du monde qui l’entoure , et qui ne peut être que l’ingénieur de sa propre activité.
Théorie de l’Acteur autonome
Or , force est de constater qu’aujourd’hui « les Écoles de Travail » social, les formations d’enseignants ne produisent pas ou plus de tels acteurs- ingénieurs, mais tout au mieux, de simples exécutants ou encore, des « techniciens », dépendants d’une vision du Monde, idéologisée et non questionnée.
De fait, nous accueillons et accueillerons de moins en moins de stagiaires « travailleurs sociaux » et nous réalisons que nous sommes amenés à créer et à produire par nous mêmes , les formations au Social et à l’Éducation, qui font défaut.
Et pendant ce temps là au jardin…
Nous en parlons trop peu , mais il faut savoir que le jardin de Bel-Air et des Robinsons, vit et accueille son public toutes les semaines et plusieurs fois par semaine.
Actuellement, le jardin fait « peau neuve »; les cultures finissantes laissent place au soin de la terre et des parcelles.
Le jardin, se fait épure, il se nettoie, il prend sa forme d’hiver.
Les allées seront bientôt enrichies de BRF (« Bois Raméal Fragmenté »)
MARDI 3 NOVEMBRE
Goûter solidaire et distribution au bidonville d’Antony Pôle
Aujourd’hui les enfants étaient comme à leur habitude très contents de nous voir! Nous avons pris un bon goûter tous ensemble sur les tapis, nous avons pris des nouvelles les uns des autres, nous leur avons expliqué que nous allions à présent, compte tenu de la situation sanitaire, faire des grands goûter et des distributions de denrées alimentaire et d’hygiène.
Aujourd’hui nous avons distribué de la farine, des croques monsieur, des gâteaux et du jus de fruit. Nous avons aussi distribué des produits d’hygiène.
Maite
MARDI 4 NOVEMBRE
Aujourd’hui à St Eloi, nous avons pris des nouvelles les uns des autres grâce à notre atelier « Quoi de neuf? », Lassana et Fusseni ainsi que Bakari leur petit frère sont enfin revenus sur les ateliers. Fusseni a perdu sa dent de lait sur l’atelier et a voulu parler de ses vacances. Nous avons parlé de l’école, des nouvelles règles dues au confinement, de l’hommage au professeur Samuel Paty, mais nous avons aussi parlé de la cantine, des heures de colles et des cours. Avec un deuxième groupe composé de Saiba, Zaid Oumou, Kadidja nous avons fait connaissance et ils ont parlé de ce qu’ils font à l’école, de leur maître d’école et puis Kadidja a trouvé des petits escargots et même des champignons juste à côté de nous! Nous avons observé la nature autour de nous. Grazzi et Hassan ont lancé un chocolat chaud super convivial, les enfants l’on trouvé trooooop bon! Rosie a préparé des carnets pour que les enfants puisse dessiner ou écrire pendant ce temps de confinement. Les enfants étaient très contents d’avoir en leur possession un beau carnet où ils pourront s’exprimer! L’occasion pour Rosie de proposer à Cheik et à Abdou de se rendre individuellement à la MJC pour poser afin que Rosie dessine leur portrait. Un moment très privilégié qu’ils ont hâte de vivre prochainement. Marie avec Lassana ont poursuivit le street art. Les arbres sont magnifiques, tous avec un style différent.
Nous avons aussi distribué des vêtements super jolis et nous nous sommes dit à mercredi prochain.
Maite
Goûter solidaire et distribution à l’hôtel Astoria, les bidonvilles Opel et Champlan
Aujourd’hui on est prêts de nouveau à se rendre sur les bidonvilles environnants ou nous avons tissé des belles relations avec les enfants et parents que nous avons l’habitude de fréquenter lors de nos ateliers socio-éducatifs et de médiations auprès des derniers. Nous sommes de nouveaux dans uns situation qui nous oblige d’être au plus près des personnes accompagnés. Des distributions alimentaires et des goûters conviviaux et très apprécié par les tout petits qui nous permettent de rester en contact et prendre des nouvelles avec les familles en cette période de confinement. Nous avons pu distribuer tout en respectant les gestes barrière et dans la bonne humeur et la convivialité des denrées alimentaires de première besoin et autres de environs 8,5 kg de aliments, fruits secs, légumes, boisons, conserves, fruits, gâteaux et plats cuisiné pour le plus grand bonheur de tout le monde. Nous étions sur le lieux d’activité habituel a l’hôtel Astoria auprès des personnes vivants en hôtel social. Ensuite notre distribution a continué sur le bidonville de Massy Opel et ensuite a Champlan auprès des familles roms et roumains en situation de grande précarité alimentaire et de santé. Nous avons pu nous rendre compte des besoins des personnes et des requêtes éventuelles pour les prochaines distribution. Des produits d hygiène et des produits pour les bébés ont pu aussi être distribués. A la fin de notre distribution on leur dit a bientôt en attente de se revoir pour une prochaine discussion et distribution. A plus
JEUDI 5 NOVEMBRE
Goûter solidaire et distribution aux bidonvilles du cimetière et du rond-point, à Chilly-Mazarin
Aujourd’hui nous avons fait une distribution alimentaire aux bidonvilles du Rond Point et du Cimetière.
Nous sommes arrivés avec deux camions bien chargés. On a amené de la nourriture, mais aussi des produits d’hygiène et pour les bébés: du lait en poudre, du savon, des serviettes hygiéniques, des couches de toutes les tailles…
Pendant que les adultes faisaient la queue pour la distribution, Timothée et Jeanne ont mis en place un bon goûter pour les enfants avec des gâteaux et du chocolat bien chaud, qui réchauffe avec le temps qui est de plus en plus froid. Les enfants sont très excités, ils font des pirouettes et ils ont hâte que les jeux reviennent.
Tous le monde était très content de notre présence, de la récolte et de la distribution.
Nous nous sommes dit au revoir avec la promesse de se revoir bientôt, en espérant qu’on puisse revenir vite à nos activités.
Francesca
VENDREDI 6 NOVEMBRE
Goûter solidaire et distribution au Welcome Hôtel
Nous partons aujourd’hui en force au Welcome Hôtel afin de distribuer un goûter solidaire équilibrés aux enfants de l’hôtel. Hafsatou, Thimothée et Anita servent à chaque enfant du fromage, un fruit et une part de gâteau, arrosé d’un délicieux jus d’orange bio.
De l’autre côté, nous distribuons avec le reste de l’équipe de l’alimentation (8,5 kg par sac) ainsi que des produits d’hygiène pour adultes et bébés, du lait maternelle, et enfin les habituelles attestations de déplacement.
Samedi 7 Novembre
Gouter solidaire et distribution des denrées alimentaires à Parthénon Hôtel
En cette période de confinement suite à la crise sanitaire causé par le virus du COVID-19, les Robinsons, continuent de se lancer dans les distributions alimentaires et les gouters solidaires auprès des familles précaires en démunis pour aider les familles a faire face aux besoins vitaux.
C’est dans un contexte aussi particulier que nous décidons de mettre ne place des actions sociales et alimentaires pour garder le contact avec les familles et gagner leur confiance.
Nous avons pu mettre ne place une distributions qui à permis a toutes les familles de bénéficier des paniers alimentaires et produits d’hygiène et pour les bébés, pour leurs plus grand bonheur. une distributions qui à eu lieu dans le calme, le respect et dans la bonne humeur.
Cependant les quelques trentaine d’enfants ont pu avoir un goûter composé des fruit, fruits secs et fromage, pour permettre aux 65 mères de familles de participer a la distribution alimentaire.
Nous partons en se disant « à bientôt », , car nous y serons là , la semaine prochaine.
A plus !