Nous savions avant

« NOUS SAVIONS AVANT… »

Nous savions avant l’épisode du COVID que de nombreuses personnes, et en particulier des enfants et des familles, étaient confinées A L’ANNEE.

Nous savions que de nombreuses famille vivent dans une seule pièce ; à l’hôtel, ou dans un squat ; ou dans un bidonville.

Et c’est parfois presque pire pour celles qui sont hébergées difficilement, conflictuellement, chez des tiers.

D’autres vivent dans des garages, chez des « vendeurs de sommeil »…

Nous savions avant le confinement que de nombreux groupes humains, groupes sociaux, familles et enfants précaires, ne sont pas visibles depuis l’espace public.

Elles ne sortent pas ; elles ne partent pas en vacances .

Et même dans les quartiers et cités, cela fait belle lurette que les enfants ne jouent plus joyeusement dans les espaces publics.

Nous savions avant le confinement que de nombreuses familles, n’ont plus personne parmi leurs membres, qui travaillent à l’extérieur et de manière durable.

L’emploi de qualité n’a jamais existé pour les adultes précaires. Ceux ci connaissent des situations invraisemblables, comme travailler sans salaire, au noir, avec l’identité de tiers. De travailler à temps plein pour un demi salaire ; de travailler rarement ; de travailler loin. De travailler deux heures par jour … sans garantie, ni avantages.

Nous savions avant le confinement que les Institutions vont mal.

Ce n’est pas seulement en telle période que les portes des CCAS et des Maisons des Solidarités sont fermées, ou entrouvertes, ou filtrées, ou déplacées par téléphone….

Nous savions avant le confinement que les Maisons de la Culture et les Conservatoires, sont souvent vides ; en tout cas vides des enfants et familles qui en auraient le plus de goût.

Nous savions avant le confinement que de nombreux enfants suivent leur scolarité avec distance,

… même quand ils sont « physiquement » présents en classe :

  • Il subissent cette « distance sociale », car on ignore tout de leur réalité de vie dans les écoles et les collèges ;
  • Ils subissent cette distance relationnelle, car ils ont peu de liens de qualité et de relations de confiance avec les enseignants et les éducateurs
  • Ils subissent cette distance affective; car cette scolarité ne les engage pas ; ne les enrichit pas ; ne les « nourrit » pas ; ne les attache pas. Ils ne conçoivent pour elle que crainte et intérêt raisonné , sans aucune passion .

Nous savions avant le confinement que nous vivions dans une Société de la distanciations sociale.

Nous savions le vide de la vie publique, de la vie culturelle, politique et sociale de nos rues, de nos quartiers, de nos Cités.

Ce que le confinement nous a appris c’est de saisir une fois de plus l’extraordinaire disparité, et inégalité au sein de la population et des familles.

Il en est des confinements, comme toutes les nécessités de la vie qui nous sont imposées.

Dans les milieux favorisés, tout est aventure, tout est récréation,

tout est changement, y compris le confinement.

Même les drames sociaux trouvent le moyen d’enrichir au moins personnellement, à l’intérieur pour soi même ce que l’on est et ce que l’on peut faire au Monde.

Il est des familles aisées, que le confinement a relié ; il est des milieux sociaux pour lesquels le confinement a été une source d’occasions d’exprimer réussites sociales, et personnelles.

A l’inverse pour les enfants et familles précaires, toute aventure , tout changement, constituent une perte.

Tout arrêt est abandon. Toute fermeture est exclusion.

On ne déconfinera pas pour elles , ce qui était déjà confiné.

A Intermèdes-Robinson, nous travaillons depuis longtemps hors de tous les murs ; hors de toutes les institutions.

Nous pratiquons depuis longtemps, la proximité sociale :

  • Dans la proximité géographique, car c’est nous qui prenons sur nous, de rejoindre nos publics ; les enfants et familles, directement dans les quartiers , les bidonvilles, et les hôtels sociaux, ou dans les quartiers prioritaires
  • dans la proximité relationnelle qui nous permet d’établir des relations qui durent avec ceux pour qui tout est fragile.
  • Dans la proximité affective, car ceux qui sont cachés nous sont chers ; ceux qui ont été ignorés, nous éblouissent , chaque jour
  • Dans la proximité culturelle, car la véritable culture qui compte ce n’est pas la culture morte, c’est celle que nous faisons et que nous ferons ensemble à partir des diversités et origines, les plus incroyables,
  • Dans la proximité politique ; car on ne peut pas se tenir aux côtés de ceux et celles qui subissent toutes les violences sociales, administratives, éducatives, politiques et policières, sans nous sentir nous aussi concernés et sans les ressentir (même atténuées ) pour nous mêmes.

(texte écrit pour Terrain d’Eveil – Enfance et musique- Juin 2020)

Samedi 20 juin

Atelier des Balladins

Avec les enfants, on a passé un très bel après-midi à l’hôtel Balladins aujourd’hui. On a réalisé des fleurs en frottant la laine plongée dans l’eau et le savon sur du papier à bulles. L’activité a eu beaucoup de succès entre les enfants qui avaient envie de créer quelque chose et de le ramener à la maison. A côté, un coin lecture avec des enfants qui pratiquaient et s’intéressaient aux histoires. L’ambiance a été très festive tout au cours de l’atelier … mais surtout à la fin ! pour fêter l’anniversaire de Rayan on avait amené des bonbons à distribuer au moment du gouter avec les madeleines et la grenadine. On a chanté tous ensemble « joyeux anniversaire » et Rayan s’est occupé de la distribution.

A la semaine prochaine !

Chiara

Vendredi 19 juin

Atelier du bidonville d’Antony Pôle

Au bidonville d’Antony Pole aujourd’hui, c’est Olympiades et confection de crêpes ! Eh oui, Chiara est revenue d’Italie il n’y a même pas 24 heures qu’elle a déjà envie de faire et surtout manger des crêpes avec les enfants du bidonville !

La pluie nous est tombée dessus en début d’atelier, nous nous sommes donc réfugiés sous une cabane qu’un habitant a bien voulu nous prêter pour mener à bien notre atelier crêpes. Cassiana est restée pendant tout l’atelier et nous a prêté main forte pour remplir les crêpes de délicieuse confiture. Les filles reviennent de l’école arrive à point pour le goûter !

En fin d’atelier, un rayon de soleil nous permet de sauter un peu à la corde. Allez, à la semaine prochaine !

Atelier du deuxième bidonville d’Antony Pôle

Aujourd’hui, nous avons commencé l’atelier par du badminton et du coloriage. Les enfants ont colorié les dessins que nous avions imprimés avant que la pluie s’invite sur notre atelier. Les dessins étant trempés, nous avons continué l’atelier avec des jeux collectifs : du foot, de la pétanque, du badminton.

Le soleil est revenu pile au moment du goûter, nous avons donc pu prendre un goûter tous ensemble dans le calme et sous les rayons du soleil.

Jeudi 18 juin

Atelier de Massy

Ce jeudi, à Massy, les ateliers créatifs sont à l’honneur : Katy à la laine bouillie accueille une dizaine d’enfants très enthousiastes qui créent leur propre fleur en laine. Maïté et Marie ont installé un atelier peinture et pochoirs à côté, et les enfants peignent durant tout l’atelier. De son côté, Antonio joue au mikado et enseigne l’art du pédalos aux enfants les plus énergiques du jour.

Nous clôturons l’atelier par un bon goûter autour des tables, les enfants adorent la grenadine et reprennent plusieurs fois du gâteau. A la semaine prochaine !

Atelier de la Villa Saint Martin

Nous sommes allés à la Villa St Martin. Nous avons attendu la sortie de l’école des enfants et Mariama est allée les chercher pour qu’ils viennent participer aux activités.

Nous avons commencé par faire des jeux de société avec les premiers enfants, nous avons joué au UNO et au Mikado.

Lorsque les autres enfants sont arrivés, certains ont voulu faire des parties de pétanque pendant que d’autres se sont défoulés sur le terrain de foot.

Nous avons ensuite pris un goûter tous ensemble avant que les premières gouttes de pluies arrivent.

Mercredi 17 juin

Atelier de Bel-Air

Aujourd’hui, nous sommes allés à Bel-air. Nous avons proposé deux ateliers manuels : du feutrage pour les plus grands, ils ont pu créer de belles fleurs qu’ils ont ramenées à la maison et du coloriage pour les plus petits. Les enfants étaient très contents. Les plus jeunes ont également pu essayer le feutrage avec Katy après avoir fini leur coloriage. 

Nous avons fini en prenant un super goûter tous ensemble : pain + confiture et du jus de pomme.

Atelier de Saint Eloi

Au quartier de Saint-Eloi aujourd’hui, Maïté a réunit les enfants autour d’un « Quoi de neuf ? ». Comment s’est passé le ramadan et la fête de l’Aïd pendant le confinement pour vous les enfants ? Une longue discussion s’amorce, puis on enchaîne sur un atelier philosophie autour d’une question d’actualité : le racisme et les violences policières, suite à l’affaire George Floyd aux États-Unis. Les enfants s’expriment beaucoup et lèvent le poing, cette histoire laisse beaucoup de marques. On s’apaise ensuite sur les tapis avec un moment de yoga, pour se détendre après toutes les histoires entendues.

En parallèle, Marie et Keratu sont parties faire un tour du quartier avec une dizaine d’enfants munis de leur carnet de croquis et de crayons de couleurs bariolés. C’est en fait une séance d’observation du quartier qui se trame ! On croque les trou dans le béton, on y imagine des formes, on voit des montagnes et des oiseaux, même des sirènes dans le béton. Tout ceci pour préparer le prochain atelier de « flacking ». C’est une pratique de street-art qui consiste à « réparer » les aspérités dans les chemins bétonnés, les routes.

On termine par un goûter avec une trentaine d’enfants réunis sur les tapis !