Il faudrait de nouveaux mots pour nommer les différentes facettes d’un phénomène aussi fort, aussi global et aussi envahissant que la question de la précarité
Il est en effet gênant d’employer le même terme pour désigner l’expérience de vie du Rom en bidonville, de l’étudiant désargenté, du cadre inquiet de son avenir, de l’enfant sans attaches et de celui qui a peur de vieillir.
Un seul mot c’est se payer de mots , c’est prendre le risque de ne rien dire lorsque ce que l’on dit est trop large et trop ample.
Moins de mots , ce n’est pourtant pas possible, car il faut bien un mot pour désigner ce qui il y a l’oeuvre derrière toutes ces situations comme réalité sociale invasive.
Plus de mots, ce serait une erreur. Car cela interdirait de considérer les relations entre les phénomènes et les expériences.
Il faudra donc un mot et un seul; mais un mot pour dire tant de choses:
- La désorientation: le précaire est égaré dans un pays sans carte, dans une histoire qui s’invente à chaque minute. Il n’ a ni plan, ni boussole, ni repère. Il n’a pas d’ancêtre à suivre, pas de famille qui l’environne et qui lui fasse un petit nid douillet. Le précaire est sans doublure.
- La peur, bien entendu, la peur de tous les moments à venir en commençant par le présent qui nous échappe, puis l’avenir proche qui concentre tous les risques, et enfin le lointain qu’on ne préfère même plus se représenter.
Et toujours le même mot, pour exprimer encore l’inconfort, la gêne, la pénibilité.
Car la précarité c’est ce qui nous résiste de plus en plus, dans un monde où nous sommes censés avoir contrôle sur tout. C’est ce sur quoi nous n’avons pas prise, c’est ce qui est trop complexe, ce qui ne s’arrête jamais, ce qui revient toujours.
Les travailleurs sociaux, les éducateurs,comme les élus et les hauts fonctionnaires; tous ont horreur d’être confrontés à la précarité et aux publics qui la mettent en scène. Il n’ y a rien de gratifiant en effet à retirer de cette situation à part de la difficulté et de l’échec.
La précarité est en effet la face noire de ce travail social positif et lumineux qu’on voudrait imposer partout. Celui qui fonctionne avec des protocoles, des dispositifs sophistiqués ; celui qui marche à coups de projets. Celui que l’on met en place à force de réformes.
La Précarité c’est tout ce qui taille cet utilitarisme là en pièces ; c’est le cauchemar de l’ingénieur qui pensait avoir tout prévu; le cauchemar du technicien qui n’ plus d’outils efficaces; le cauchemar du bénévole qui voit les situations lui résister.
La seule manière de connaître la précarité et de pouvoir travailler un peu avec elle, c’est de la subir. Il n’y pas d’autre voie, pas d’autre chemin possible. On comprend que les candidats ne se bousculent pas; que les expérimentations nécessaires ne voient pas le jour. On comprend qu’on s’évertue toujours et toujours dans la voie contraire , celle qui nous éloigne de tout pouvoir d’action: elle est tellement plus confortable.
Et sur le terrain, nous voyons les mêmes erreurs être reproduites sans fin. Tel prestataire censé travailler sur l’insertion des jeunes précaires en bidonvilles, s’est cassé le cou et a préféré plier bagage? Déjà on cherche un clone à mettre sur les mêmes rails, avec les mêmes consignes, les mêmes objectifs , et sans doute les mêmes résultats.
Et surtout , nous subissons nous aussi (car nous sommes côte à côte avec les précaires), ce que la précarité inspire, à savoir le dédain, la mise à distance, le déni.
A nous qui travaillons avec ceux qui ne vont plus nulle part on vient donner des leçons:
- « -Vous devriez leur apprendre les bonnes manières« , disent certains…
- Tandis que d’autres ajoutent: « –C’est à cause des gens comme vous que les précaires ne sont pas aimés , car vous avez le toupet de les prendre comme ils sont »
On a le droit de s’occuper de la précarité; juste il faudrait la prier de crier moins fort, d’être moins visible, de faire moins de bruit.
Curieusement à une époque où pourtant on se saoule de mots pompeux comme « Eradication » (des bidonvilles, de la misère et de la pauvreté) , personne ne se donne comme objectif de travailler aux sources des problèmes, sur les causes et les racines des maux. La radicalité a mauvaise presse.
Et pourtant qu’on se le dise, avec la précarité , avec la précarisation, si il y a une chose qui ne servira à rien , c’est bien de « Faire du social mondain ».
Dimanche
Cette colonie, qui fût une 1ère pour la majorité d’entre eux a été source d’expériences et sentiments nouveaux.
Ils en redemandent!
Samedi
Port aux cerises
Pour le dernier jour de la semaine Nicolae, Laura, Lionel et Raphael ont accompagné à peu près 60 parents et enfants à la piscine à vague. Nous nous sommes donnez rendez vous à la gare de Chilly Mazarin à 9h30 direction Juvisy ! 20 min de train et à peu près 45 min de marche entre la gare et la base de loisir. Une longue marche que nous avons passé à discuter et à se rencontrer.
Arrivé à la piscine nous apprenons que le champion de France de judo a double reprise nous donnera un cours vers 15h !!! Quelle magnifique surprise !
Après avoir appris cette bonne nouvelle nous nous installons pour prendre le pic nique, chacun partage ses chips et ses boissons presque de manière automatique, tout le monde propose de gouter ce qu’il a ramené, et les mamans demandent plusieurs fois aux enfants s’ils ont bien mangé et s’ils sont sûr de ne plus avoir faim.
Les enfants finissent de manger bien avant les adultes, peut être que le toboggan gigantesque qui se trouve devant nous y est pour quelque chose ??
Raphael fini de manger et avant même qu’il fasse signe aux enfants qu’il a fini, ceux la sont déjà sur le chemin pour se rendre au toboggan. Et la commence une séance de glisse à toute vitesse !!!
Puis nous décidons avec Laura, Lionel et les enfants de nous jeter à la piscine ! Nicolae reste à l’extérieur comme les maitres-nageurs pour s’assurer de la sécurité de tout ce petit monde. Bientôt les mamans et les papas nous rejoignent et s’amuse avec leurs enfants et ceux des autres ! Un beau moment de jeux et de partage qui traversaient les générations.
Après s’être baigné pendant 2h, nous nous présentons à la tente dédiée au cours de judo. Nous sommes accueillis par le champion de France de judo poids léger à double reprises. Impressionnants !!
Sous les consignes du champion nous nous échauffons, nous apprenons à tomber, et à se positionner sur nos appuis. Il nous livre même une de ses prises favorites, qu’il a utilisé en championnat.
Puis « maté » (qui veux dire stop en japonais). Nous nous saluons, et nous remercions chaleureusement le champion qui nous offres de petits cadeaux, comme un T-shirt, une gourde et une petite lampe de la fédération française de judo. Nous prenons une photo ensemble et nous disons aurevoir.
Il nous restait un peu moins d’une heure avant le gouter et il faisait assez chaud, du coup… PISCINE ! Au programme éclaboussades, volley dans l’eau, et combat de water-judo !! Trop trop cool !
A 16h00 environs nous sortons de l’eau, les enfants sentant la fin de la journée, tentent de se faire oublier dans la piscine. Mais les Robinsons sont vigilants, dommage pour ceux qui voulaient rester toute la nuit à jouer dans l’eau.
C’est un mal pour un bien puisqu’au final, nous avions bien faim ! L’estomac rempli nous partons nous changer, pour repartir en direction de la gare.
A la fin de la journée les enfants nous ont dit « aujourd’hui c’était les VRAIES vacances pour de vrai, on pourra revenir demain ? » Nous en avons déduit que cela leurs avaient vraiment beaucoup plus.
Aven Savore
Aujourd’hui est un jour important pour la troupe puisque c’est le jour on l’on enregistre notre tube « EDERLEZI » ! On alterne entre la salle de danse avec Dusko où l’on repet et le studio avec Abdel, chacun va y chanter sa partie ! Une fois dans la boite, il ne restera plus qu’à mixer et égaliser et le tour sera joué !
Vendredi
Soirée conviviale et atelier Bel Air
15h, nous installons un barnum, nous allumons nos trépiers à gaz juste à côté de notre jardin. C’est partis nous commençons la cuisine pour le soir, accompagné de quelques habitantes du quartier venu nous prêter mains fortes pour l’occasion. Lionel se bat avec le vent pour faire des ateliers avec les enfants, du coup solution B, les feuilles sont scotchées à la table pour dessiner, une petite enfance est installée, le tir à l’arc fonctionne bien malgré le vent, puisqu’il est mis à l’abri derrière le barnum.
18h le reste de l’équipe arrive, Mariama et Eloïse refont un tour du quartier pour inviter les habitants à nous rejoindre.
19h la fête bat sont pleins une quinzaine d’enfants de Saint Eloi, un quartier de Chilly nous rejoignent. C’est vraiment super de les voir ici et de rapprocher des jeunes issus de Chilly et de Longjumeau.
La soirée continue nous servons les merguez et les frites en musique, c’est l’affluence.
Tout le monde passe un agréable moment. Nous sommes vraiment ravis notre soirée est bien réussi !
Champlan
Aujourd’hui c’est vendredi, et comme chaque vendredi on va à Champlan !
On installe l’atelier de peinture, de petite enfance, et de bracelets brésiliens.
Les enfants sont nombreux surtout les tout petits ! A la fin lors du rangement tout le monde donne un coup de main !
Jeudi
Massy
A Massy aujourd’hui nous sommes parties à 4 Kledjona, Abdel, Geanina, et Raphael. A notre arrivé quelques enfants nous attendaient déjà. Et quand nous les avons vu sauter de joie à la vue du camion, nous avons compris que l’ateliers serais très joyeux !
Nous avons donc installé nos tapis, quelques tables et une tente pour nous protéger de la pluie, par précaution. Et ça n’a pas manqué après une heure passer à s’amuser à faire des tours de magie, à jouer à la petite enfance, ou à dessiner avec des formes géométriques. La pluie c’est invité dans notre atelier. (À croire qu’elle nous enviait de nous amuser autant). En 10 secondes nous avions ranger tout sous la tente, y compris nous-même.
Et cela tombais plutôt bien puisqu’il était l’heure de notre atelier philo ! La question du jour pour le faire chez vous : « à quoi ça sert de donner ? »
A faire plaisir, à se faire des amis, à aider, où encore à se faire plaisir… d’après les enfants du quartier de Massy.
Puis nous avons pris le gouter : petit gâteaux, grenadine et bonne humeur !
Skate Park
Nous avons pu commencer nos activités malgré le temps houleux et enclin à la pluie.
Les tapis en place et les jeux de la petite enfance ont permis à quelques enfants et une maman, de peindre puis de jouer.
L’activité « jeu de quilles et pétanques a rassemblé suffisamment d’adeptes et de compétiteurs pour pratiquer « parties après parties » à un rythme infernal !
Mercredi
Saint Eloi
Aujourd’hui nous sommes partis direction St Eloi ! Le camion chargé de différentes activités pour les enfants.
Nous arrivons et déchargeons les activités prévues :
conception de vitraux avec des briques de cire, des feuilles et de l’huile.
Un parcours d’équilibre sur la slackline.
Un petit coin jeux de salon avec différents jeux de société.
Ainsi qu’un coin petite enfance avec différents jeux.
Les activités se sont lancées au gré de l’arrivé des enfants. Au début nous étions une petite dizaine, mais après 20 minutes nous sommes passé à plus de 30 !
Les enfants ont beaucoup apprécié passer du temps ensemble autours des ateliers que nous leur avons proposés. Ainsi que les jeux collectifs que nous avons fait avant de prendre le gouter !
A noter les « pitch » à la pomme ne font pas l’unanimité ! Mais heureusement grâce à la grenadine et les jus que nous avions ramené, nous nous sommes fait pardonner.
Nous reviendrons en septembre à St Eloi pour préparer la fête d’Halloween dans le quartier !!
Baladin
Quelle chaleur aujourd’hui au Baladin ! On fait le tour des chambres ou tout le monde fait la sieste ! Mais les enfants sont très contents de nous voir et accourent dans la bibliothèque ! On commence par raconter une histoire avec le Kamishibai, c’est l’histoire de la carotte géante, que les enfants connaissent déjà, et du coup ils font les gestes et interagissent beaucoup avec le conte. Puis on s’installe et on se raconte plusieurs histoires, jusqu’à ce que pris de bougeotte, on décide d’aller jouer au poisson pécheur dehors. Puis on se met en cercle pour prendre le gouter et on se dit « bonne vacances !» Car c’est le dernier atelier avant la rentrée.
Bondoufle
Nous avons préparé des ateliers destinés aux enfants de Bondoufles.
L’un sur le thème de la petite enfance avec ses jeux d’assemblage, de légo, de dinettes par terre sur de grands tapis colorés.
L’autres activité s’est déroulée assis autour d’un grand cadre chassis, sur lequel les enfants de tout âge ont tenté de peindre sur tissu. L’activité nécessitant une certaine stabilité car il s’agit d’un travail de reproduction qui doit être fait avec minutie s’est rapidement soldé par des difficultés à appliquer avec la gutta sur le support très particulier de la soie.
Un atelier peinture sur feuille s’est rapidement mis en place à côté, car le nombre d’enfants était vraiment important.
Bel Air
Aujourd’hui nous sommes allées au jardin bel air dans le quartier de Longjumeau.
Nous avons pu recruter quelques petites mains d’enfant qui nous ont été fort utiles pour désherber et soigner le jardin.
Vu la chaleur qu’il a fait ces derniers jours les plantes avaient besoins de beaucoup d’eau ; nous avons donc passé un long moment à arroser les plantes.
Cette journée s’est terminée autour d’un bon goûter avec toutes l’équipe, où nous avons pu passer un bon moment convivial à s’hydrater et à manger tout en profitant du beau temps.