La Précarité est irréversibilité
En Pédagogie sociale, nous donnons raison à B. Ravon, qui distingue la vulnérabilité de la précarité en définissant l’une, comme réversible, et l’autre, comme « irréversible ». Nous allons même plus loin, à l’observation, au contact des effets de la précarité des groupes, familles et enfants avec lesquels nous vivons. Nous allons plus loin en observant les effets de cette même précarité en quelque sorte sur nous mêmes, puisque cette précarité est également une caractéristique de nos moyens d’action, et souvent de nos statuts personnels.
L’irréversibilité ne nous semble pas seulement une caractéristique de la précarité; elle nous apparaît même comme son identité, sa marque de fabrique. Nous voyons et définissons la précarité comme l’effet d’une pente sur un wagon; le sens du mouvement ne fait aucun doute. Par soi même, on ne peut que la descendre . Il faut une énergie motrice spécifique et externe (à produire), pour la remonter.
Cette irréversibilité de la précarité , nous la voyons tous les jours à l’oeuvre; elle remet dehors ceux qu’on croyait à l’abri, au chômage, celui dont on pensait qu’il avait retrouvé un emploi; elle terrasse celui qu’on croyait mieux portant. Elle conduit à faire disparaître celui qui avait amorcé des démarches et des projets.
Depuis les structures sociales et éducatives classiques, on ne s’en aperçoit pas toujours. Tant mieux d’une certaine manière car cela deviendrait sans doute trop désespérant pour les acteurs engagés. Mais même si on ne prend pas conscience du « caractère précaire », du travail réalisé par la structure et l’institution, cette réalité se rappellera toujours d’une manière ou d’une autre: perte d’autorité, légitimité , usure, burn-out, perte de sens et de motivation.
Le désir de l’illusion
Certes il existe encore cet entêtement à penser le travail éducatif et social, à la manière de la fin des contes de fées, des: « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Il y a une longue tradition dans des services très différents de pratiquer l’euphémisme quand on avoue ne pas savoir ce que sont devenus les gens. »ils ont trouvé à s’organiser par eux mêmes »; « nous les avons adressés à un autre service »; « ils ont trouvé du soutien dans une famille éloignée »; « on leur a trouvé une solution d’hébergement » (3 nuits à l’hôtel, à 50 km); « il a trouvé un stage ».
Tant qu’on continuera à penser la précarité sous la forme de quelque chose de réversible: un obstacle, une difficulté d’accès, un manque d’orientation ou d’information, un défaut ou retard d’accompagnement, on ne pourra pas agir réellement sur les destins et la dynamique des situations. Tant qu’on focalisera la réflexion du point de vue de l’opérateur, du dispositif du réseau, on se privera également de toute chance de redresser la barre.
Implacabilité
Mais nul n’est obligé de s’illusionner ou de renoncer à voir. A l’inverse , la réalité nous renforce et il est essentiel pour les acteurs sociaux de prendre la mesure des problématiques auxquelles ils s’affrontent; il est essentiel de perdre ses illusions, de se confronter à quelque chose de dur, mais de vrai. En Pédagogie sociale, nous ressentons souvent, que nous soyons stagiaires, bénévoles, professionnels ou volontaires , ce sentiment fort de « C’est là où nous devons être ». Cette certitude, que même si la réalité est implacable, même si nous nous heurtons à des déterminismes puissants , nous agissons au moins, au bon endroit.
Quand des bénévoles, stagiaires et permanents de notre association choisissent de passer la dernière nuit sur un camp, avant l’expulsion, pour rester auprès des enfants, ils passent à la pratique de notre « théorie des moments ». Ils vivent ce moment avec les enfants et les adultes et même si la réalité ne se pliera pas à ce que nous voudrions, chacun s’en retrouvera durablement modifié.
Face à l’implacabilité qui rattrape les gens , qui rattrape les enfants, qui les maintient dans des carcans souvent violents , nous ne savons opposer qu’une seule chose: être intraitables. Ne renoncer à rien, continuer à semer, cultiver, contenir , sécuriser , promettre, construire et reconstruire.
Nous mesurons les gouffres et les déséquilibres face à la force des violences culturelles, sociales, économiques, administratives et éducatives. Nous y répondons par la proximité et le partage, la puissance des mots et la richesse des langues. C’est cette capacité à partager un bout du destin, un bout de la vie de l’autre qui un moment ou un autre parvient à les transformer.
Inconditionnalité
En Pédagogie sociale, contre l’irréversibilité, nous pratiquons l’inconditionnalité. Seule l’inconditionnalité, qu’elle soit du don, de la proximité, de la durée ou de l’accueil est en mesure de fournir une énergie suffisante pour retourner la précarité. Seule l’inconditionnalité peut couvrir des actions et des interventions suffisamment générales, durables et globales pour agir en même temps sur tout ce qui met en échec le travail social et éducatif classique.
Nul regret
« L’avenir les regrette », chantait Allain Leprest. L’avenir, en effet, regrettera tous ces enfants, ces jeunes et ces familles qui resteront en marge. Mais il y a aussi des avenirs promis, obligatoires, sans idées et sans perspectives, qu’il ne faut pas regretter . Il y a des avenirs sans issue qui devraient nous inviter à chercher des chemins de traverse. Il y a des avenirs trop écrits que personne n’aura envie de lire. Et puis il y a des présents, des instants, des actuels, pour qui nous sommes. Il convient d’y vivre.
SAMEDI
Atelier des hôtels
Se trouvaient aujourd’hui, aux hôtels Kevin, Marion B, Marion W, Aurélie, Iasmina (et Carolina) et Lucille.
Nous avions rdv au Parthénon afin d’établir un atelier dans une salle de l’hôtel que nous attendions depuis plusieurs semaines. Arrivés sur place, malgré la petite taille de la salle nous avons installé la petite enfance, un coin jeux de société et enfin un atelier pâte à sel autour d’une table.
Alice Marion et Iasmina sont allées chercher Mam et les autres enfants afin de les prévenir de notre arrivée, nous avons retrouvé des enfants tels qu’Elie, Moussa, Sikou , Youssef, Mam, David etc.
Quelques mamans sont restées à nos côtés, heureuses de découvrir nos ateliers sur place et partager un moment dans le Parthénon. Nous avons fêté l’anniversaire de David pendant le temps du goûter et avons donné les œufs qui restaient de la chasse aux œufs de la veille, pour le plus grand bonheur des enfants.
VENDREDI
Atelier de la Villa Saint-Martin
Aujourd’hui nous sommes allés à la Villa Saint Martin. Il y avait sur place une trentaine d’enfants. Nous avons proposé de faire un parcours avec plusieurs étapes comme une course en sac, un tunnel, un jeu d’équilibre et un jeu d’adresse. En plus nous avons fait une glissade sur la pente et de la slack-line. Et pour finir nous avons fait un béret. Les enfants ont bien aimé et se sont bien amusé.
Pour Pâques nous avons proposé de réunir l’atelier de la rocade à la VSM pour faire une grande chasse aux œufs. Tous les enfants sont allés chercher les œufs afin de partager tous ensemble ce moment convivial sous le soleil.
Atelier de la Rocade
Aujourd’hui à la Rocade, nous avons fait un atelier théâtre , une activité déguisement et maquillage qui s’est vite transformée en danse et échanges au soleil sur les tapis avec les enfants. L’atelier jeux de société a très bien marché, les enfants étaient nombreux.
Vers 16H nous sommes descendus avec tous les enfants rejoindre l’autre équipe d’Intermèdes pour faire la chasse aux œufs et un grand goûter très convivial et joyeux. Nous étions accompagné de Thomas qui a encore surement pris de magnifiques photos, et également de Helena et Judith qui ont joué du violon et pris des vidéos des enfants et de Mecles en train de danser.
Une journée un peu magique avec les enfants !
JEUDI
Atelier de Massy
A Massy aujourd’hui il y avait les enfants que nous avons l’habitude de voir chaque semaine et que nous étions heureux de revoir mais aussi pas mal de nouveaux. Il y avait aussi les mamans qui s’assoient avec nous sur les tapis et qui prennent du temps entre elles pour discuter.
Un atelier peinture collective, une activité petite enfance, des jeux collectifs et des jeux de société. Pendant l’atelier nous avons accroché les peintures dans le parc pour que tout le monde puisse voire. Un agréable goûter tous ensemble.
Un atelier à Massy comme nous les aimons !
Atelier du Skate Parc
Arrivés au skate Park à 14h30, nous avons mis en place des ateliers maquillage, peintures et petite enfance, ainsi qu’un tour du monde au basket. Durant l’atelier nous avons pu avoir des moments privilégiés avec les enfants et avons pu discuter de sujets qui leurs tenaient à cœur. Nous avons terminé par le goûter au cours duquel d’autres enfants que nous ne connaissions pas encore nous ont rejoints accompagnés par des parents.
Tournoi de Football
Aujourd’hui nous avons fait du foot en salle dans le cadre du tournoi Robinson dans le gymnase Linder, il y eu plus d’une trentaine de participants. Nous avons fait cinq équipes composées chacune d’enfants d’horizons divers (bidonville et quartiers de Longjumeau et de Saint Éloi). Les enfants ont pu faire connaissance et jouer ensemble sans forcément se connaitre et pour un moment vivre l’expérience commune d’un travail en équipe, en acceptant les différences de chacun. Chaque équipe a joué deux matchs dans une bonne ambiance. Les vainqueurs ont gagné un trophée et tous les enfants ont reçu une médaille individuelle. Nous avons terminé par un goûter bien mérité!
MERCREDI
Atelier de Saint-Eloi
Nous étions 10 de l’association présents sur cet atelier de Saint Eloi. Sous le soleil nous avons proposé des minis-jeux qui occupaient tout l’espace, un parcours en coopération, fabrication de comètes et plusieurs petits jeux d’adresse en plus de notre coin petite enfance habituel. Il y avait beaucoup d’enfants, dont le groupe des Vacances-Familles partis au cinéma le matin.
Il y avait beaucoup d’ambiance dans le quartier et les enfants étaient heureux de participer à nos propositions de jeux.
Pour finir nous avons fait le conseil de quartier et le goûter, cela s’est passé dans la bonne humeur et tout le monde a participé.
Atelier de Morangis
A Morangis, se trouvaient aujourd’hui Abdel, Marion, Laura et Lucille. Nous ont accompagnés Hafsatou, Anna, Gabriela, Hussein, Yaelle, Sira et Sagida.
Sur place, nous avons installé la petite enfance où nous ont rejoint 3 enfants entre 1 et 5 ans. Hussein nous a rejoint aussi, nous avons fait du coloriage, des jeux d’assemblage, de la dinette et lu des livres.
De leur côté, Aven Savore ont répété (sans Dusko) à l’aide du cajon. Ils ont chanté et dansé, afin de faire la répétition habituelle de la troupe, mais cette fois-ci en extérieur.
Atelier du Jardin
Aujourd’hui nous sommes partis pour une nouvelle séance de jardinage au potager des Robinsons.
On passe à Epinay pour récupérer quelques enfants et nous partons ensuite au jardin pour planter les courgettes et les potirons.
Eric prend les graines et il sème derrière Nicolae qui trace les rangées après les passages du motoculteur dirigé par Daniel et des enfants Delphin, Rasvan et Alex qui cassent les mottes de terre avec les fourches et les bêches. On arrive à faire 5 rangées pour 85 pieds de courgettes. Sous la serre tout pousse bien, nous allons cueillir des radis et les éclaircir en même temps. On arrose avant de partir et on n’oublie pas non plus de prendre notre petit goûter bien mérité.
MARDI
Atelier de Fançais
Aujourd’hui, il y avait 20 mamans à l’atelier FLE, c’était beaucoup. Nous avons commencé par parler de la CAF et des demandes que nous pouvions y faire, comment se comporter, comment se présenter et comment agir face aux problèmes. Nous avons fait ça sous une forme de jeux de rôle.
Puis les mamans avaient envie de discuter, de l’éducation de leurs enfants. Comment se comporter avec eux quand une chose nous met en colère, quand nous perdons nos moyens. Plusieurs questions sont venues: est ce qu’il faut punir ? A quoi ça sert ? Comment?
Les mamans avaient surtout besoin de discuter, parler et échanger, avec nous mais également avec les autres mamans, un espace libre ou nous pouvons nous exprimer.
C’était un moment très particulier, nous avons énormément apprécié.