Je n’ai pas quitté mes parents, ce sont eux qui m’ont quitté
On a interrogé souvent cette volonté exprimée en pédagogie sociale de « sortir des institutions » et de « sortir des murs ».
Bien souvent au cours des stages, au cours des formations, des professionnels pourtant engagés expriment leur désarroi.
Rentrer ou sortir? Il faut choisir
Faut – il forcément quitter les institutions? Et que faire si on y reste? Est ce que rien ne serait possible?
Et surtout une autre question implacable, arrive: » Et si on ne peut pas quitter l’institution, que faire alors? »
Les questions rationalisent , relativisent, ouvrent des possibles. Oui il y a toujours des petits interstices et des petits espaces de liberté même dans l’institution la plus enfermante.
Malgré ces bonnes paroles, le malaise ne s’envole pas.
Peut on « changer de l’intérieur »?
Il y a dorénavant une ligne de fracture . Et cette fracture s’opère justement sur ce refus de « faire fracture ». Il faudrait rester dans les institutions pour qu’elles changent de l’intérieur.
Affirmer une rupture, ce serait peu ou prou insultant sur tous ceux qui y restent et qui disent ne pas en avoir le choix.
On reprocherait dès lors au pédagogue social, sa radicalité , son refus de se compromettre, de rechercher des solutions moyennes ou praticables.
On se met alors rechercher des « licornes bleues ». Il y aurait peut être des voies, des pratiques, des moyens de concilier à la fois l’institution et sa rupture; il pourrait y avoir des niches, des poches , des exceptions.
Le mirage des petits espaces de liberté
On se met volontiers à raisonner de manière spatiale. Tout ne serait que question de territoires et de petits espaces , où le « jeu » serait possible.
C’est ignorer que le changement, en pédagogie ne vient pas de l’espace , mais du Temps.
Nous ne croyons guère aux possibilités à long terme des « petits territoires » et des lieux d’exception; mais par contre, nous croyons aux moments d’exception, à des moments de vie particuliers où ce qui est impossible d’habitude, inenvisageable, peut être dit ou vécu.
Ne vivons nous pas une de ces périodes de déconstruction, où de nouvelles perspectives s’ouvrent en même temps que se déconstruisent des certitudes et des habitudes?
Pour autant ces moments exceptionnels, ne durent pas; ce sont des moments de rupture, et de transitions, qui nous ouvrent des voies.
Et puis, comme un coup de tonnerre…
Mais voilà que tout ce débat entre « partir » et « rester » qui créait tellement de clivage, qui usait tant d’énergie, semble aujourd’hui, à l’occasion de la crise révélée par le COVID 19, prendre une nouvelle tournure.
Et si ce n’était pas nous qui devions quitter les institutions? Ne serait ce pas plutôt les institutions qui nous quittent, qui s’effacent, qui s’estompent, qui effritent?
On annule tout, on ne recommence rien
Nous rencontrons de fait, de tous les âges et dans toutes les situations, un public de plus en plus nombreux, dont les institutions ne s’occupent plus et ne cherchent plus à s’occuper.
» Il n’y aura pas de fête d’école cette année avec le COVID, dit la petite fille; l’année dernière c’était à cause de la canicule ».
Petite anecdote, petit détail , et c’est aussi une illustration de la facilité avec laquelle tout ce qui est institutionnel , s’annule, se résilie , se remet à une éventuelle date ultérieure, ou à des jours meilleurs, …qui ne reviennent jamais.
Les institutions nous quittent
Ce ne sont pas nous qui quittons les institutions, ce sont les institutions qui nous quittent. Elles se figent, se paralysent ou simplement disparaissent dans le paysage et la vie des gens.
Et nous sommes dans la stupeur, c’est un peu comme l’effondrement de l’URSS qui n’est pas venu de la révolte de ses peuples, mais d’une volonté d’auto-dissolution de son élite.
Que faire de l’abandon?
Les acteurs sociaux vont de plus en plus se sentir comme un jeune de 18 ans qui n’aurait pas eu besoin de quitter ses parents , car ce seraient ses parents qui auraient quitté et vendu le domicile et qui l’auraient laissé là, « du jour au lendemain ».
Chercherons nous les fantômes?
Nous accrocherons -nous aux vestiges?
Courrons nous après les ombres des institutions et des collectivités?
Nous renfermerons nous uniquement sur le foyer, « le privé »?
Ou, bien au contraire, dans un élan créatif, saurons nous produire d’autres centralités , d’autres légitimités ?
Ce Mardi 25 mai, nous recevons une très grosse livraison de lait maternisé Blédilait ! Deux palettes offertes, par la Voix de l’enfant qui augmentent nos distributions de la semaine !
MERCRDI 20 MAI 2020:
Aujourd’hui, nous sommes allés faire un atelier à BelAir. Il y avait 8 enfants. On a commencé par faire de la peinture puis on a accroché leurs dessins sur le mûr.
Ensuite on a fait des jeux un peu plus sportifs : du pédalo, des jeux avec le ballon. Les enfants étaient contents.
Après, nous avons pris un goûter tous ensemble en leur précisant qu’on reviendrai la semaine prochaine.
VENDREDI 22 MAI 2020
Soleil, bonne humeur, peinture et parcours du combattant au programme de ce magnifique vendredi sur le bidonville d’Anthony Pôle ! Après pratiquement deux mois et demi de confinement, les enfants sont ravis de nous retrouver autour des ateliers que nous proposons.
Abdel et Marie se sont occupés de l’atelier peinture, qui a eu un succès fou. Laris, Giulia, Nicoletta, nos habitués et moins habitués sont au rendez-vous pour magnifier leurs feuilles blanches. Nous peignions tous ensemble sur le thème du printemps, ou « primavara » en roumain.
Quant à Kati et Sophie, elles ont mené à bien un parcours du combattant endiablé. Echasses, cerceaux, gobelets remplis d’eau, tous les défis ont été revelé par nos enfants plein d’énergie, avide de jeux et de création.
Un atelier réussi, et un goûter réussi avec un lavage de main obligatoire. Les tapis sont disposés au sol par les enfants, et les cookies et la grenadine servis par Ana-Maria et Laris. Bravo à tous !
Marie M.
SAMEDI 29 MAI 2020
Atelier parthénon : le premier atelier après le confinement ça c’est très bien passe on est venu avec plusieurs proposition d’atelier au enfants la peinture qui a super bien marché et qui a ramené beaucoup d’enfants ayant participer à cette atelier.
Atelier jeux collectifs : Nous avons fait plusieurs jeux avec le ballon : passes, tour du monde, et nous avons fini par un foot collectif.
Grand jeux : Puissance 4 ( quelques enfants ont participé à ce jeu, nous avons bien pris le temps à leurs expliquer les règles du jeu ).
Cette journée se finit avec un grand gouter collectif.