Il avait ce besoin de faire rire…
Essais d’empathie II
Sourire perpétuel aux lèvres, visage d’ange, il apparaît toujours dans nos locaux, comme une rafale de vent.
Le ton est enjoué, l’air est sempiternellement espiègle. Le rôle, interprété par Iwad est toujours le même: il sème de la joie et de la bonne humeur partout où il passe.
Une joie qui fait peur
D’où lui vient une telle vocation? De sa famille bien entendu et de son passé, de son histoire marquée par l’exil , l’errance partagée avec ses parents et le nomadisme d’hôtel en hôtel.
Quand vous ne pouvez pas avoir de racines , quand vous ne pouvez rien accumuler , posséder , détenir et transmettre, il ne vous reste que vous même et la tête que vous faites.
Le sourire aide à passer inaperçu.
Il est un passeport, un titre de passage, une recommandation, une aide évidente pour se faire accepter ou bien représenter sa famille.
Le sourire qui masque
Mais Iwad a grandi: il est toujours à l’hôtel, et maintenant au collège pour la 3ème année.
Sa maman est décédée l’année précédente, mais le sourire reste là, toujours inscrit, toujours imprimé sur un visage encore et toujours enfantin.
Le rire sonne creux; le sourire se fige et paraît faux. Le besoin perpétuel d’Iwad d’être en mouvement, son incapacité à se poser , à être là, juste avec nous… tout cela apparait maintenant pour ce que c’est : une agitation perpétuelle, une tentative effrénée de ne jamais avoir un moment pour penser ou rêver.
Au collège, le jeune clown paraît de plus en plus tendu, et même quelques fois menaçant. Faute d’être compris par ses pairs , supporté par ses camarades, il apparaît comme décalé, à contretemps. Dorénavant, on le rejette, on l’exclue .
Le sourire qui mord
Derrière le sourire, la mâchoire d’Iwad se crispe; entre larmes et fureur, il est quelques fois envahi d’une envie irrépressible de crier, de tout interrompre.
Pour échapper à cette menace, il est tenté de fuguer, de s’éclipser, de disparaître.
Nous ne connaissons qu’une manière de mettre fin à l’errance d’Iwad. Nous ne connaissons qu’une manière de faire cesser son cirque, sa comédie, les faux semblants dans lesquels il se perd lui même.
Cette seule manière c’est de faire travailler Iwad; de lui donner une mission; de le recruter.
Il fauit que nous le prenions dans notre équipe; le prendre parmi nous , pour qu’il devienne notre reporter, notre journaliste, notre apprenti vidéaste.
Le sourire qui crie
Le mettre sur scène, le mettre face à la caméra ; c’est la seule façon qu’il semble y avoir pour le poser et l’enraciner.
A ce moment là, le voici qui s’anime d’une joie qui ne paraît pas fausse; son sourire s’illumine d’une lueur qui ne semble pas contrefaite. Il devient plus présent.
Peut-être pourra t il dès lors cesser de raconter des blagues; et à la fois, raconter des histoires, raconter son Histoire et enfin exprimer le cri qui l’étouffe.
Gouter solidaire et distribution alimentaire au Bidonville du Rond Point de Wissous et Massy Opel
Depuis deux générations déjà, les roms vivants en squat et en bidonvilles continuent de mener leur parcours de vie itinéraire et témoignent d’un fort besoin et envie d’intégration et de acceptations de la nouvelle culture.
Depuis des nombreuses années nous allons à la rencontre de ces familles qui continuent de nous surprendre et de entreprendre par leur courage, innovation et joie de vie des actions sociales et économiques qui leur à permis de survivre en milieu hostile.
Ils s’agit de ces familles là, qui continuent à nous fréquenter et qui un long parcours d’expulsions, ont la force d’y parvenir par tout les moyens.
Nous de même, continuons de faire face à la crise sanitaire et à garder les liens, très étroits d’ailleurs, que nous avons avec ces personnes, en leurs venant en aide alimentaire et avec des actions éducatives et ludiques auprès de plus jeunes.
Des distributions alimentaires réguliers et en fonctions des besoin de chaque foyer, mais aussi des des produits d’hygiène et produits pour bébés, auprès des familles.
Nous avons pu aussi récupérer 760 portions de plats cuisinés et 150 kg de fruits de la part de l’école élémentaire Pasteur de Chilly-Mazarin et des Collèges de Massy, qui ont pu permettre à plusieurs dizaines de familles à partager ces repas.
Un grand gouter solidaire à lieu à la fin de chaque séance de distribution avec l’ensemble des enfants, un moment convivial qui nous permets de partager avec eux des fruits et des petits portions de fromage.
A plus!
Nicolae
Jeudi 12 novembre
Distributions alimentaires et goûter solidaire dans les bidonvilles d’Antony et Chilly-Mazarin
Aujourd’hui, nous avons livré près de 400 kg de nourriture, boissons et produits d’hygiène sur deux bidonvilles de notre secteur : Antonypôle, situé à Antony, et comptant près de 80 habitations, et le bidonville dit « du cimetière », situé à Chilly-Mazarin, comptant 11 habitations.
Les familles étaient nombreuses et impatientes, nous avons donc organisé une file d’attente pour faciliter la distribution. Outre la nourriture, nous remarquons que les couches sont très demandées, car il y a beaucoup de bébés sur le bidonville d’Antonypôle.
Après la distribution, nous offrons aux enfants un « goûter solidaire ». En effet, par respect du confinement, nous avons cessé nos ateliers. Nous souhaitons donc leur témoigner une présence et une attention particulière, en conservant le moment si important du goûter. Au menu, une nouvelle formule bien équilibrée : pommes, fromages frais, jus de pomme.
« Pourquoi on ne fait pas les jeux ? » : les enfants sont en demande de plus d’ateliers, ils et elles ont hâte de reprendre… Et nous aussi !
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Goûter solidaire à Massy
Nous avons retrouvé nos habitués, Amine et Najet.
Amine est en classe de maternelle, nous avons beaucoup échangé et nous a dit qu’il « adoooore l’association ». Nous avons senti que ce moment de partage lui avait permit de s’aérer avec sa maman, de parler et de rigoler. Najet est une jeune femme vivant avec un handicap mental et qui aime beaucoup nous retrouver, son vocabulaire est limité, mais nous savons comment échanger avec elle à travers des phrases simples qu’elle comprend et nous arrivons même à rigoler ensemble!
Notre table de goûter était magnifique avec des lanternes faites à l’association. Amine les a trouvé tellement jolies, qu’il m’a demandé en chuchotant à mon oreille s’il pouvait en amener une chez lui. Je lui ai donc offert une lanterne qui fait le lien entre notre temps de partage et sa maison. Sa maman a beaucoup discuté avec nous et a été très touchée de ce beau cadeau qui égaillera les soirées d’hiver à la maison. De nombreux enfants sont venus autour de notre belle table, nous avons pris des nouvelles de chacun d’entre eux et des parents aussi. L’occasion pour nous d’apporter un peu de chaleur humaine et de faire fonctionner la solidarité!
Maite
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Facilitation éducative et confection de lanternes
Nous avons accueilli GALEB âgé de 11 ans et sa maman Wadda.
Cet enfant est né en France à Orsay mais revient du Yemen où il a passé toute sa vie. Il nous a montré son carnet de santé très bien complété et il était ravi que l’on échange ensemble. Il a cherché des v^vêtements pour lui et aussi pour sa maman, nous l’avons guidé pour choisir les tailles. Il a trouvé des pull chaud! Marie a pu finalisé la procédure de test d’entrée en cellule d’accueil. Un grand chemin parcouru pour cet enfant plein d’énergie! Nous avons réussi à nous comprendre malgré la barrière de la langue qui à force d’efforts, nous avons réussi à dépasser. Leur vie est difficile car ils vivent dans un habitat précaire. Pour égayer leur journée, nous avons peint et joué. Georgy, jeune adulte lourdement handicapé mentalement et physiquement, a pu peindre avec nous avec l’aide de sa maman. Cela a permi à sa maman de partager un moment de complicité et de joie avec son fils. Georgy ne peut pratiquement pas parler à cause de son handicap et parle géorgien, mais nous savons susciter sa curiosité et il est ravi que nous lui apprenions des mots en français. Il a ri et a exprimé sa joie à notre contact. Modou a pu s’occuper d’une démarche administrative dont cette famille avait besoin. Une aide indispensable pour la régularisation de leur situation administrative. Nous nous sommes aussi beaucoup occupé de Mohamed, âgé de 20 ans vivant avec une déficience mentale. Il vit à l’hôtel social avec sa maman. Timothé, stagiaire Éducateur Spécialisé réalise des démarches administratives pour son insertion. Sans orientation, nous lui permettons de se socialiser, d’apprendre des nouvelles choses et de grandir!
Marie et Maite
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Vendredi 13 novembre
Distributions alimentaires et goûter solidaire à l’hôtel social « Welcome »
Aujourd’hui, avec deux camions bien remplis, on est parti en direction de l’hôtel social « Welcome » (ancien Balladin), afin de distribuer de la nourriture, des produits hygiéniques et des produits pour bébé.
Comme d’habitude, nous sommes très bien accueillies par les familles de l’hôtel, qui attendaient avec impatience notre arrivée.
Les enfants les plus petits, qui ne vont pas encore à l’école, avaient hâte que nous installions nos tapis afin de profiter des derniers rayons de soleil… et de partager un bon gouter à base de fruits et fromage!
Un peu de musique nous accompagnait pendant la distribution et le goûter, dans l’idée de créer une ambiance festive, positive, de remonter un peu le moral des personnes, touchées par le contexte actuel très difficile.
Les enfants sortant de l’école nous ont rejoints vers la fin de l’après-midi, pour profiter aussi du gouter et de la musique. Cependant, ils étaient déçus de ne pas pouvoir faire des jeux et des activités ensemble.
Nous nous sommes dit au revoir en gardant en tête les souvenirs des ateliers passés, et en espérant de pouvoir recommencer le plus tôt possible.
Francesca.
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Goûter solidaire à Saint-Eloi
Comme mercredi dernier était férié, nous décidons de venir faire notre goûter solidaire à Saint-Eloi aujourd’hui.
Babe me dit « mais où vous étiez mercredi ?? Les enfants ils ont criés parce que vous étiez pas là ». Je lui explique que l’équipe ne travaille jamais les jours fériés, et que par conséquent nous sommes là aujourd’hui, vendredi.
Nous passons d’un quartier déserté façon western, à une tablée chaleureuse et conviviale, entourés par une dizaine de nos enfants habitués : Babe, Jeneba, Samy, Cardiatou, Cheiks, Abdou, Dominique, Assata, ainsi qu’une maman et son fils qui ne connaissaient pas nos ateliers de rue. Je remarque que la prochaine fois, quelques tapis seraient nécessaires pour faire asseoir les enfants les plus petits. Les enfants nous réclament aussi de prendre l’enceinte, et la machine à barbe à papa.
Au menu de notre goûter solidaire : brochettes de pomme-poire confectionnées avec amour par Alex et Laura, gâteau sans huile de palme, et fromages « de la cantine » comme nous fait remarquer Babe. Et effectivement, nous les avons récupérés de la cantine de l’école Pasteur de Chilly-Mazarin ! Le tout arrosé de chocolat chaud préparé par Hassan, que nous remercions beaucoup.
On se dit au revoir à la lueur des lanternes qu’Isabelle nous a apprit à faire hier ; effectivement, ces lanternes apportent beaucoup de beauté et de chaleur à l’atmosphère de l’atelier. Merci Isabelle !
Marie
SAMEDI
Goûter solidaire à Bel-Air
Au jardin de Bel-Air aujourd’hui, nous accueillons une trentaine d’enfants à venir faire et manger des crêpes avec nous, dans le cadre de notre goûter solidaire.
Nous passons une superbe après-midi, je demande aux enfants ce qu’ils veulent devenir plus tard : cuisinière, footballeur, médecin, vétérinaire, pizzaiolo (pour manger souvent de la pizza). Ceux qui ont envie doivent faire des fiches de chaque métier pour la semaine prochaine, afin de voir ce qui est valorisant pour eux dans ce métier.
Finalement, nous nous retrouvons à trente sur les tapis à déguster des crêpes au nutella faites par Mariam, Marwa et tartinée par leurs copines.
J’appelle Zorha pour qu’elle vienne nous filer un coup de main et qu’elle prenne le goûter avec nous, mais elle est déjà prise. Une prochaine fois j’espère !
14.11.20 Distribution et goûter solidaire au à l’hôtel social le Parthénon
Les enfants étaient ravis de nous retrouver pour un goûter super équilibré : brochettes de fruits frais (pommes et poires), clémentines et fromage. Le chocolat chaud nous a réchauffé. Nous avons discuté et beaucoup rigolé. La distribution a permis de donner des couches et du lait pour bébé et une belle diversité d’aliments.
Maite
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