Elle avait ce besoin urgent de décrocher…
ESSAIS D’EMPATHIE III
Des accrochages impossibles
Elle avait besoin urgent de décrocher parce qu’elle avait toujours grandi dans l’urgence. L’urgence de courir, l’urgence d’errer, de chercher des solutions, des opportunités et des rencontres.
Et c’était cela qui l’avait sauvé.
Mais le pli était pris, l’habitude profondément inscrite; il fallait toujours zapper, courir ailleurs… Quoi qu’il arrive , il y avait toujours ce refus de se sentir captée, cette impossibilité à s’inscrire totalement dans un moment jugé insupportable. Un refus de toute passivité , de toute tranquillité qui exclue aussi la possibilité d’attention. On n’en a ni le temps, ni la sécurité, ni les moyens.
Se poser, c’était se perdre, risquer de plonger d’un seul coup dans de sombres pensées qu’on abrite , mais dont on n’a qu’une fugace conscience.
Si fuir nous sauve parfois, il n’en reste pas moins que l’on se peut se trouver, par la suite, condamné à fuir pour toujours.
On paie cher ce qui nous sauve
Le propre des réflexes de survie c’est qu’ils coûtent cher à la longue, à tous ceux qui ont eu le génie de les inventer.
Ce qui a fait diversion pendant l’enfance; ce qui nous a sauvé de profondes dépressions; ce qui nous a distrait du vide, ou du sentiment d’abandon, deviendra plus tard une pente irrésistible.
Comment se remettre à la vie ordinaire, s’en contenter, s’en passionner quand on a échappé à des circonstances extraordinaires qu’il aurait d’abord fallu avoir le temps d’exprimer et d’expliquer?
Ce qui est sans recours est sans retour
La capacité de s’abstraire, la possibilité de fuir, quand elles ont été salvatrices au cœur d’une situation de grande solitude, viennent ensuite faire obstacle à toute relation possible, à toute capacité concrète à bâtir quoi que ce soit.
Elle avait ce besoin irrépressible de décrocher; tout était bon, aller aux toilettes pour la vingtième fois de la journée, se saisir du téléphone, disparaître dans un couloir, se cacher dans un escalier, emprunter le sens inverse du trajet, ou s’asseoir juste dans un coin pour se cacher.
S’évanouir
Elle avait ce besoin irrépressible de disparaître, sans doute pour ne pas avoir à se perdre à nouveau dans une vie devenue trop grande, un avenir trop différent , un environnement dont on connait tous les codes , mais auquel on restera pour toujours étranger.
Apprendre dans la passivité, à ce compte, devient vite exténuant ; la moindre tâche à faire apparait comme une montagne insurmontable.
On comprend vite trop vite, pour avoir encore le temps d’apprendre… Il y a eu une désynchronisation au cœur même de sa présence au monde et aux choses.
Fuguer pour s’en sortir
Dans de telles circonstances, avec toute cette aptitude et cette inaptitude, la seule manière d’évoluer, de changer, de se dépasser, de sortir de l’impasse, et bien c’est de s’exprimer de tout son corps , que ce soit dans la danse, le sport, ou les performances artistiques.
Ceux qui ne peuvent pas se former, doivent se dépasser; ils doivent littéralement se performer, se fixer d’autres buts, d’autres objectifs et viser les étoiles , pour échapper à la boue des souvenirs, qui collent à la peau.
Et pendant ce temps là , au jardin
Voici quelques nouvelles du jardin et quelques images aussi.
Sous la conduite de Cyrile, le jardin a pris ses habits d’hiver. Grâce à une nouvelle livraison de BRF, les chemins sont redessinés.
La terre , légèrement retournée , est prête pour une nouvelle saison .
Même en hiver, le jardin reste un jardin de couleurs, un espace agréable à voir, vivre et habiter, familier des enfants et adultes du quartier.
MARDI 17 NOVEMBRE 2020
Distribution et goûter solidaire au bidonville du rond-point
Nous partons avec une belle équipée au bidonville du rond-point afin de passer un moment convivial avec les parents et enfants présents, mais aussi afin de faire notre distribution alimentaire et de produits d’hygiène.
Avec Maïté, nous lavons les mains des enfants, ils nous montrent comment ils font, longtemps, en se massant les articulations. Ensuite, nous prenons tous place sur le tapis pour manger un babibel, une banane et du cake Saint-Michel au chocolat. Maïté propose des jeux, compter en français jusqu’à 20 – Lorenzo, Noris-Ionut et Darius sont à fond, ils veulent répondre à toutes les questions le plus vite possible, pour nous montrer qu’ils savent – nommer les mois de l’année et les jours de la semaine, faire la différence entre les deux. Autant de jeux amusants qui permettent de travailler les acquis scolaires.
Les adultes se joignent à nous pour discuter autour d’un chocolat chaud et d’une banane, nous revoyons même Costy et Geanina, que nous sommes toujours contents de revoir. Ils s’apprêtent à aller chercher Kevin à l’école.
En parallèle de notre goûter, la distribution suit paisiblement son cours. On recense à ce jour 29 foyers venus prendre un colis, avec une recrudescence de besoin en couches n° 4 (rien de nouveau sous le soleil, en somme).
MERCREDI 18 NOVEMBRE 2020
CLAS du mercredi matin…
Après, une brève trêve de 2 semaines (travail sur une nouvelle organisation pendant cette période de confinement et 11 novembre), notre CLAS a enfin repris.
Nos jeunes adhérents, en groupes restreints se sont succèdés.
Petits et grands étaient très heureux de se retrouver pour un moment convivial autour des apprentissages scolaires.
A la place de notre collation habituelle, nous avons offerts des gourmandises à rapporter et partager en famille.
Nous avons avancé les attrapes-rêves ce qui nous a permis de continuer notre recueil autour des peurs et des cauchemars dont les enfants parlent finalement très facilement.
Puis nous avons travaillé sur les contenus scolaires, et particulièrement, les dictées de mots.
Cuisson des œuvres d’argile des enfants de Saint-Eloi et du bidonville d’Antony Pôle, à la MJC de Morangis
Ce matin nous partons avec Rosy à la MJC de Morangis, qui nous prête gentiment son four à céramique afin de cuire les œuvres produites par les enfants de Saint-Eloi et d’Antony Pôle cet été.
Par bonheur le four est assez grand pour accueillir toutes les poteries. Il faut être vigilant à ce que le four monte bien en température – elle peut atteindre les 600° celsius avec un four basse température, 1300° celsius avec un four haute température ! Les productions d’argile mettront douze bonnes heures à cuire. Nous les récupèrerons demain matin afin de les rendre à chaque enfant.
Goûter solidaire (d’anniversaire) et Street Art à Saint Éloi
Aujourd’hui à Saint Éloi nous avons fêté l’anniversaire de Djénéba. Nous avons acheté un bon gâteau au chocolat, des bougies et des quatre-quarts.
Afin de maintenir le goûter plutôt sain, nous avons préparé des brochettes de fruits. Cependant, on ne peut pas fêter un anniversaire sans des fraises Tagada, que nous avons ainsi rajoutées aux brochettes.
Une fois arrivés sur l’atelier, nous avons préparé la « mise en scène » en installant une grande table bien décorée, des lanternes, les gâteaux et du chocolat chaud.
Les enfants étaient contents de nous voir, même s’ils ont eu un peu du mal à accrocher à l’idée de fêter tous ensemble l’anniversaire. Après un peu de gêne initiale, ils ont quand même participé, ils ont dansé et ils ont apprécié les brochettes et le gâteau.
Au même moment, Marie a continué son projet de Street Art. Nous avons pu constater avec joie que le tricot que nous avions précédemment accroché aux arbres n’a pas été dégradé. Nous avons ainsi continué à les « habiller ».
Nous avons passé un bel après-midi, en profitant du soleil et de l’ambiance festive et chaleureuse.
Francesca.
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Goûter solidaire au quartier de Bel Air
Super après-midi au quartier de Bel Air; Nous avons préparé un goûter équilibré super riche avec des pommes, des oranges, du raisin, du fromage et des croissants. Nous avons bu du jus de pomme. Les enfants étaient trop contents de passer un moment convivial avec nous.
Kévin
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MARDI 19 NOVEMBRE 2020
Distribution et goûter solidaire au bidonville d’Antony Pôle
Aujourd’hui nous sommes allés au bidonville d’Antony Pôle avec une super équipe afin de réaliser une distribution de nourriture, produits d’hygiène et pour bébés, mais surtout pour partager un bon goûter avec les enfants du platz.
Nous avons choisi de distribuer les produits en dehors du bidonville, en garant notre camion sur un parking adjacent, en évitant ainsi de gêner les personnes qui étaient en train de travailler dans le parking du bidonville.
Les habitants nous ont rejoint en très grand nombre: on a servi 48 familles! La distribution s’est déroulée sans aucun problème, tout le monde était heureux de nous voir.
En même temps, une partie de l’équipe a mis en place un bon goûter pour les enfants à l’intérieur du camp. Au menu: des pommes, des bananes, des clémentines, quelques gâteaux et du jus de pomme!
Les enfants se sont régalés, et certains parents aussi!
Nous nous sommes dit » Au revoir! » et rendez-vous la semaine prochaine!
Francesca.
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VENDREDI 20 NOVEMBRE 2020
Goûter solidaire à l’hôtel social « Welcome »
Aujourd’hui nous sommes allés à l’hôtel social Welcome pour offrir un savoureux goûter aux enfants. Nous avons profité de l’occasion pour distribuer aussi des savons, des couches et des vêtements pour bébés.
Une fois arrivés à destination, nous avons installé nos tapis sous les quelques rayons de soleil restant. Nous avons disposé les assiettes, les serviettes et les verres afin de créer une ambiance conviviale et festive.
La musique nous a accompagnés tout au long de l’après-midi. Tout le monde dansait, enfants et mamans!
Ces dernières étaient contentes de notre présence, et notamment des couches et des vêtements.
Nous avons passé un bon moment avec les enfants, et nous pensons déjà à la semaine prochaine!
Francesca.
Distribution alimentaire au bidonville des Moulins
Aujourd’hui nous allons au bidonville des Moulins à Massy afin de voir deux familles pour la scolarisation de leurs enfants, ainsi que pour soutenir une de ces deux familles qui connait actuellement une période très difficile.
Nous sommes accueillis chaleureusement dans la cabane de cette famille, et nous discutons pendant un certain temps avec eux afin de leur apporter tout notre soutien.
Nous allons ensuite frapper aux portes des autres cabanes afin d’amener une personne de chaque famille au lieu de distribution, qui se situe un peu plus loin. En effet, l’accès au bidonville est impossible en camion, et nous devons traverser la N20 en pedibus avec les habitants pour arriver jusqu’à notre camionnette. Nous approvisionnons cette semaine une dizaine de famille, qui nous remercient beaucoup.
A la semaine prochaine !
SAMEDI 21 NOVEMBRE 2020
Goûter solidaire et distribution alimentaire à l’hôtel social Parthénon
Aujourd’hui nous sommes allés à l’hôtel Parthénon pour passer l’après-midi avec les enfants.
Après s’être installés avec nos tapis, nous avons accueilli les enfants avec du jus de fruit, des oranges et des gâteaux. Ils étaient très contents, et même s’il faisait plutôt froid, ils ont profité du moment à l’air libre.
En même temps, les mamans ont bénéficié de la distribution alimentaire, des produits d’hygiène, des couches et du lait en poudre pour bébé. La distribution s’est très bien déroulée, tout le monde a respecté la file et chacun a pu recevoir tout le nécessaire.
Nous sommes tous très heureux d’avoir partager ce moment ensemble, un bon goûter et une super distribution.
Nous nous retrouverons la semaine prochaine!
Francesca.