Collège: arrêtons le mépris social
Le drame de Conflans et maintenant celui de Nice, semblent avoir eu pour effet de provoquer un déchainement d’opinions et de jugements sociaux , principalement dirigés à la fois contre la population musulmane, les jeunes des cités… et les collégiens et lycéens.
Un climat social qui invite « à se lâcher »
Est il seulement possible d’évoquer l’effet de ce déferlement sur une population de culture musulmane, et déjà fraichement visée par les discours les plus récents concernant “le séparatisme” du président Macron?
Est ce qu’on peut parler de l’effet réel, palpable à la fois du drame, et de son traitement médiatique et national sur la population la plus large possible qui s’est trouvée ainsi visée, sondée, questionnée?
Il règne aujourd’hui, de notre observation dans les quartiers populaires, une véritable forme de dépression , consécutive à ce meurtre. C’est un peu comme une double peine; d’une part les individus et les familles sont elles mêmes choquées et touchées par cette tragédie; mais par ailleurs , elles se sentent également d’une manière tout autant irrépressible qu’irrationnelle, associées à ce crime.
C’est le propre d’un événement tragique, érigé en évènement national, ou en moment de “bascule politique et social”, d’assigner les groupes sociaux à des identités figées , et monolithiques.
Nos identités sont assignées
Ainsi, face au drame, face au caractère horrible de celui-ci , nous voici tous sommés d’appartenir à un camp et à un seul. Nous voici aujourd’hui tous réduits à un seul choix dont on minimise les enjeux.
Il ne s’agit pas en effet seulement de condamner un acte ou un crime (ce qui nous mettrait facilement tous d’accord) mais d’approuver un camp dans une lutte supposée de cultures et de civilisations, contre un autre. Ce n’est pas la même histoire.
Les choses sont quasiment aussi caricaturales; ou bien on serait pour la lumière ou bien pour l’obscurité; ou bien pour la civilisation, ou bien pour la barbarie .
Et la conséquence de cela, c’est qu’on ne saurait plus être critique face à des institutions éducatives, politiques et sociales, qu’il faudrait au contraire protéger de toutes nos forces, contre les ténèbres.
Devoir se taire au nom de la liberté d’expression
Une nouvelle fois, ce sera certainement au nom de la défense de la liberté de penser et de s’exprimer qu’on va interdire particulièrement aux jeunes et aux adolescents des quartiers populaires , de porter la moindre critique vis à vis des institutions et en particulier sur l’institution scolaire, désormais victime et à protéger.
On nous l’a assez dit, on l’a assez lu, il serait temps pour les enfants et adolescents des quartiers populaires de cesser de résister à l’institution scolaire. Il faudrait restaurer l’autorité absolue des enseignants puisqu’il est établi que ce sont justement ces derniers qui sont chargés d’extirper les racines de l’obscurantisme et de la barbarie chez leurs élèves, en même temps que toutes les attitudes erronées que ces derniers ont hérité de leur mauvais milieu.
Le fantasme « d’en finir »
On en vient à fournir une justification morale, un objectif politique honorable à ce qui relève d’un véritable fantasme d’éradication et de soumission des groupes sociaux, déjà les plus scolairement stigmatisés.
Il fut un temps où les enfants de milieu populaire pouvaient revendiquer un meilleur traitement scolaire, et une meilleure estime pour leurs memebres, de la part des institutions, pour leur propre classe sociale.
Il s’agissait de faire évoluer l’institution scolaire par des réformes pédagogiques pour permettre aux enfants de milieu populaire d’y être reconnus et de s’y élever ensemble.
Or, depuis la toute fin du XXème siècle, on a mis en pièce l’espérance de réformer l’école et l’institution scolaire pour qu’elle devienne un instrument de progression sociale et collective.
A la place nous avons eu les politiques et la rhétorique de “l’Egalité des chances”, depuis les années 2000. Dès lors, on ne pouvait plus représenter la promotion des enfants et des jeunes de milieu populaire, que d’un point de vue strictement individuel.
Il s’agit depuis lors de s’élever, pour certains jeunes issus de milieu populaire, et de réussir, non pas grâce à leur milieu, mais malgré lui. Le discours sur l’égalité des chances ou la réussite scolaire des enfants des quartiers, repose tout entier sur l’idée que ces mêmes enfants doivent d’abord guérir de leur propre milieu , comme d’une sale maladie.
Il semble acquis que la réussite de quelques uns , ne se fera pas grâce aux apports culturels de leur milieu, la fréquentation de leur famille, ou de leurs voisins, mais en concurrence avec eux , malgré eux et contre eux.
Le collège, lieu de stigmatisation
Il n’est pas anodin que le drame de Conflans concerne, vise et bouleverse l’institution particulière du Collège.
C’est en effet aujourd’hui cet échelon de l’institution scolaire , le plus sensible à la tentation de revenir aux schémas pédagogiques les plus archaïques en matière d’autoritarisme scolaire.
Les relations profs / élèves s’y trouvent de plus en plus standardisées, rigidifiées et soumises à un incessant recours à la discipline et aux sanctions. Quel prof , par exemple, peut encore se sentir le droit de se laisser tutoyer par ses élèves au collège? Celui ci ne tarderait pas à se retrouver en butte , non pas à ses élèves ou aux parents de ces derniers, … mais à ses collègues et bien entendu à sa hiérarchie.
Des règles et des interdits pour tout
Les collégiens, soumis à des cascades de règlements, qui concernent chaque cours, chaque lieu du collège, peuvent compter sur la vigilance et la surveillance totalitaire de leur “Pronote”, pour tenir le compte de leurs manquements ; tout comme les parents informés de toute chose, électroniquement, sur tout et à distance , qui n’auront ainsi plus le droit de plaider l’ignorance ou de chercher des excuses à leurs nombreux manquements de “suivi”.
Ce sont ces collégiens qui sont aujourd’hui au centre de tous les soupçons, de toutes les peurs et de tous les fantasmes.
Ces mêmes collégiens, issus des milieux populaires, après avoir été livrés à eux mêmes , pendant des mois durant et à la suite du confinement, se retrouvent aujourd’hui masqués à longueur de journée, sommés de se taire et de venir soutenir une institution qui majoritairement quoi qu’on en dise, les rejette , les humilie et les maltraite à longueur d’année.
Il est malheureusement à craindre que la haine et la colère ne cesseront pas sur ordre ou sous la répression à laquelle on se prépare.
On se prépare de nouveaux drames, qui vont à leur tour alimenter la « machine à broyer la jeunesse ».
SAMEDI 31/10/2020
Intervention sociale au bidonville du rond-point de Chilly
Aujourd’hui avec Jeanne et Alexandre nous allons passer la journée avec les enfants du bidonville du rond-point, qui nous ont beaucoup manqués. Les enfants sont tout excités quand je sors le maquillage d’Halloween.
Je remarque une grande patience et une envie d’être connecté avec chaque adulte de l’association.
Je prend des nouvelles des enfants qui attendent encore leurs résultats du CASNAV ; ils ont tous très hâte d’aller à l’école.
En ces temps de confinement, nous leur annonçons aussi que nous ne serons plus en mesure de venir faire des ateliers comme avant, et que le temps des distributions alimentaires est sûrement revenu.
Nous finissons par un grand goûter et une distribution surprise de bonbons. Nous avons tous hâte de revenir. A tout bientôt.
Veille sociale à l’hotel du Parthenon
Aujourd’hui avec Maïté, Francesca et Alex, nous sommes allé rendre visite au familles du Parthénon.
Bien que la période actuelle ne soit pas simple, les enfants étaient tous très contents. Un peu de musique nous a accompagné, histoire de remonter un peu le moral de tout le monde. Nous faisons tout de même quelques jeux d’exterieurs nous permettant de respecter les mesures sanitairesPour finir on a partagé un bon goûter et on a distribué des bonbons pour tous les enfants. C’est quand même Halloween aujourd’hui!
On espère pouvoir bientôt recommencer à jouer tous ensemble. A bientôt!
Francesca.
« L’Effroyable Distribution d’Halloween ! »
Cette après midi nous voilà en route chargé d’une cargaison en or :
Plus de 150 paquets de bonbons confectionnés par nos soins a destination des hotels Astoria à Massy, Balladin à chilly, et le bidonville de l’Opel! Les enfants étaient surexcités ces derniers jours à l’idée de la soirée d’Halloween qui arrivaient.
Aussi pour s’assurer que chacun auraient des bonbons et pour garder le lien avec nos familles, nous avons fait le tour de ces trois lieux pour distribuer un sachet par familles! C’est également l’occasion de distribuer les précieuses autorisations de sortie que beaucoup nous demandent depuis plusieurs jours ainsi que de donner aux familles une information fiable sur les précautions sanitaires liées au re-confinement.
Mercredi 28/10/2020
Nous avons fait des attrapes rêves! L’occasion de se centrer sur une réalisation qui demande attention, concentration et minutie. Idéal pour se détendre, se vider un peu la tête et s’entraider.
Tout le monde a réussi à finir son œuvre et nous nous sommes motivés quand les difficultés se faisaient sentir. L’occasion de démontrer que c’est grâce à l’entraide qu’on peut y arriver.
De son côté Marie a poursuivi le street art et le deuxième grand arbre qui marque l’arrivée dans le quartier a été décoré ce qui donne un aspect très accueillant dès l’arrivée dans le quartier.
Chrismael s’est emparé du panneau « Quoi de neuf? » comme pour signifier que le temps était venu de discuter! Nous nous sommes saisi du petit temps qu’il nous restait pour réaliser cet atelier de parole avec Rayan et Simon. Le sujet dont les enfants avaient envie de parler était la situation sanitaire et les prochaines annonce du gouvernement à ce sujet. Un quoi de neuf autour de l’actualité en somme!
Nous avons pris un super goûter chaleureux et nous nous sommes dit à vendredi pour la sortie accrobranche.
Maite
Mardi 27/10/2020
Un atelier pluvieux mais heureux! Rosie et Francesca ont animé un atelier masques Halloween, en montant différentes formes les unes avec les autres, en ajoutant des matières puis en les peignant. Les enfants ont adoré cette activité.
De mon côté j’ai beaucoup joué avec Nicolas, qui avait besoin d’attention et d’autres enfants se sont joint à nous pour jouer au jeu du foulard puis à un, deux, trois soleil, à tomate ketchup puis à poissons, pécheurs. Autant de petits jeux qui nous rassemble, nous font rire et nous permettent d’échanger.
Thomas a comme à son habitude pris des belles photos et a fait profité les enfants de son appareil photo.
Un bon goûter nous a rassemblé et réchauffé.
A mardi prochain!
Maite