Réinventer le commun

Qu’avons nous encore en commun?

Le commun est il ce que nous avons en commun, ou ce que nous faisons en commun?  Se base t il sur d’hypothétiques “points communs” entre nous, identités communes autant provisoires qu’artificielles, que jamais nous n’avons inventées et dans lesquelles nous sommes juste invités à nous … reconnaître? Pourtant faute de commun, la vie commune n’est plus possible et nous voyons se développer des fractures infinies.

Faute de commun, nous sommes autant assignés à la solitude qu’à l’identité: la série, la norme.  Au mieux, ce qui nous est commun dans la société que nous vivons ne relève que d’espaces que nous n’habitons pas et de relations que nous n’avons pas nouées.

Réduite à une sorte de PPCD (Plus petit commun dénominateur) , notre vie sociale, économique, politique n’en finit plus de se rétrécir et particulièrement ne nous permet plus d’accéder à ces 3 fonctions essentielles qui sont : aimer, produire et habiter ensemble.

Contre ce “commun” minimal, fragmentaire et assigné, notre association oeuvre pour le vrai sens de ce mot:  « Le commun n’est  donc pas ce que l’on a en commun, mais ce que l’on doit en commun ». (Hardt et Négri) 

Il procède d’une nécessité et non pas d’une identité commune; il s’impose par le fait que notre quotidien, notre environnement, nos vies sont inacceptables en tant que  tels et nous convoquent ensemble à leur transformation.

Selon ces mêmes auteurs, ce qui est commun a toujours 3 sens:

– Le premier sens du commun est attaché à la nature, c’est la richesse commune du monde matériel. L’air, la lumière, l’eau, la terre et ses fruits, leurs bienfaits appartiennent à tous. Nous en sommes responsables ce qui implique que nous sommes légitimes pour agir sur ces éléments. Aussi dans notre association, nous travaillons ensemble à la terre et à l’environnement.

 Un deuxième sens du commun tient aux résultats de la créativité et du travail  humain, les fruits de l’intelligence collective de la multitude. La valeur d’usage collective s’applique à ce qui est produit ensemble : « Tout étant produit par tous, appartient à tous ».  

De ce point de vue les groupes que nous composons font intelligence commune des situations, comme des solutions.  Tout ce qui est créé sur nos ateliers n’est jamais l’oeuvre dun seul c’est toujours le produit quelque part de l’atelier lui même, de tous ceux qui le composent mais aussi de tous ceux auquel il s’adresse. Ce que nous créons, nous le devons aux autres.

–  Enfin, le commun est le commun de nos différences qui résiste à la fois aux forces d’uniformisation et d’anéantissement de nos identités multiples , et à l’assignation à un “être différent” unique et défini de l’extérieur.   Ce que nous avons de commun et non pas en commun, c’est justement “notre multitude” 

A Intermèdes Robinson, pour tous les âges, en commençant pour les plus jeunes (à travers notre DAEV), pour toutes nos cultures , nos conditions, nos situations, nous cultivons du Commun et donnons du sens et de l’expérience à ce mot.

   Dimanche : Un chantier d’Hercule-s

Nous étions plutôt nombreux pour un dimanche annoncé comme pluvieux , 10 et bientôt 12. Et nous n’avons pas fait mentir notre adage: “Microclimat pour Robinsons en toutes saisons” Et nous avons joué avec les gouttes, fait chauffer nos merguez et même du café et du thé en veux tu, en voilà.

Guillaume, le créateur de notre fidèle “épouvantail” rouge, était venu pour faire pousser des fleurs à ses pieds. L’idée? Le végétaliser.

Et un beau chantier , BRF sur l’oseille et renforcement des allées, fin du débroussaillage, un arbre mal placé enlevé…  Et puis Hélène et Zohra nous ont fit leur surprise: une grosse et vielle souche d’un arbre tombé lors d’une tempête, qu’elles ont voulu déplacer… pour porter un pot de fleurs. Et on y est arrivés…à tous!

Les enfants après leur travail se sont fait leur cabane pour apprécier leur goûter.

 

SAMEDI :

La Villa St Martin :

Aujourd’hui à la Villa Saint-Martin, nous avons un problème technique avec le DAEV qui retarde son arrivée. Nous décidons alors d’aller chercher les caisses des ateliers de rues pour patienter. Une fois le camion arrivé, les enfants nous aident à le décharger. L’atelier en place, les enfants disposent des tentes pour faire des jeux de société, coloriages, ainsi qu’un espace aménagé pour les tous petits.

Dans le coin cuisine, Gisella accompagné d’un groupe d’apprentis pâtissiers prépare 2 brunies au chocolat pour le goûter.

Ensuite c’est au tour du pain d’être tartiné de confiture.

Le temps passe et  c’est l’heure de ranger, les enfants nous aident à remettre les jeux dans les caisses. C’est ensuite le conseil de quartier animé par Garance. Une fois terminé, le goûter est distribué par les enfants : chocolat, pain confiture, brownie, fruits secs.

A la piscine de Sainte Genevieve des Bois :

Le temps de l’expulsion soufflant violemment sur le camp de Moulin Galant depuis quelques temps, nous voulons partager des expériences fondamentales de vie, avec ces enfants. Et autant que nous pouvons nous mettons en place des sorties pour leur laisser le maximum de souvenirs auxquels se raccrocher…Après le petit séjour au château, c’est aujourd’hui la sortie piscine.

La fine équipe se prépare dans les vestiaires. 6 garçons tous vêtus du même maillot, acheté pour l’occasion, et d’un bonnet de bain, baleine ou dauphin et Aïda, notre seule et courageuse petite fille, dans son jolie maillot, et son bonnet otarie; tous exultent !

Une douche ultra rapide et les voilà déjà tous dans l’eau ! Les enfants alternent entre le grand toboggan, le coin de la piscine avec courant, et faire boire la tasse à Borys et Aline ! C’est tellement drôle. Les plus jeunes se relaient sur le dos des adultes qui les baladent u peu partout. Les plus téméraires iront faire trempette dans le grand bain mais l’eau parait gelée à côté de celle du petit bain. Samuel, qui nage à peine, se décidera quand même à y aller et tentera même le plongeon, imitant Aline et Benjamin. Petit à petit, les petits prennent de l’assurance aussi et nagent seuls lorsqu’ils sont portés par le courant.

Benjamin, le cousin d’Isaac, que nous ne connaissions pas est l’aîné du groupe et montre bien l’exemple. Encore un gamin très chouette ! Il veut venir nous voir tous les mercredis sur le camp… mais restera-t’il beaucoup de mercredis ?….

Après la piscine,que personne ne veut quitter, nous prenons une décision extra extra EXTRA ORDINAIRE et plus encore : exceptionnelle : aller manger au Flunch !!! Les enfants n’ont rien mangé à midi, trop pressés d’aller à la piscine.

Pour les enfants, c’est vraiment la fête ! Ils mangent à n’en plus pouvoir.

Sur le retour, dans le camion, ils nous crieront tous en coeur : “MERCI BORYS ET ALINE”! Ca nous fera chaud au coeur, justement……

VENDREDI

A la MJC-centre social de Chilly :

Nous nous rendons à Chilly-Mazarin cet après-midi pour fabriquer du savon à la MJC. Cette fois nous y allons avec une recette qui « cartonne ». Les locaux de la MJC sont vides, aucune activité n’est proposée cet après-midi et l’équipe est considérablement réduite. On nous ouvre les salles à notre arrivée ! Nous commençons donc notre fabrication de savon selon une méthodologie précise et attention à ne pas se tromper dans le dosage des ingrédients !!! A l’aide de beurre de karité, d’eau, de soude et d’huile d’olive nous fabriquons ce qui ressemble de très près à un véritable savon de Marseille.

Nous sommes tous satisfaits du résultat cet après-midi, chacun ayant pris ses précautions pour le fabriquer en enfilant des gants et des paires de lunettes pour éviter les projections éventuelles. Nous avions l’air d’un groupe de vrais chimistes !

La Rocade :

Beaucoup de garçons jouent au foot. Nous avons acheté un nouveau ballon qui restera dans le DAEV. Bien que nous soyons relativement loin de leur partie, une balle perdue arrivera droit dans la tête d’une petite. Bon, rien de grave, elle reviendra la prochaine fois. C’aurait été dommage, car nous l’avons rencontré pour la première fois hier avec sa maman et ses deux frères.

Les « footeux »sont un peu difficiles ces derniers temps. Ils ne prennent pas vraiment part à l’atelier mais sont assez violents entre eux et l’ambiance n’est pas sereine autour de nous. Nous discutons un peu avec eux pour dissiper les tensions entre eux, et aussi un peu avec nous. Notre balle toute neuve, disparaîtra un moment pour nous être rendue à la fin.

Le bac à sable est sorti pour la première fois, et petits et grands se plaisent à passer les doigts dedans.

Nous faisons le chocolat chaud avec Fatma et Sanah mais pour le thé à la menthe, c’est une autre affaire. Avec le vent, l’eau ne boue pas, et le thé n’aura pas beaucoup de goût.

 

 

JEUDI :

Wissous :

Il a fait beau ce matin à Wissous. Les enfants nous attendaient, et d’autres sont arrivés pour nous aider à installer le DAEV. Quelques activités périscolaires et du coloriage sur les tables colorées et un tapis petit enfance et un coin activités de constructions et bricolage pour les plus grands. Cozmin nous a apporté un filet et des raquettes de ping-pong que l’on a installé sur une de nos tables, il y a aussi de la corde à sauté et des échanges de frisbee. En gros, il y a eu beaucoup d’activités ce matin, et les enfants tournaient à leur bon vouloir.

A la fin tout le monde a participés au rangement et le goûter c’est déroulé dans le calme et la bonne humeur, avant de se quitter en leur déposant quelques vêtements, chaussures et couvertures.

Jardin de Saulx :

C’est sous un beau soleil mais un fort vent frais que nous arrivons à l’équerre. Nous terminons le travail de maintenance de la serre engagé la veille. A l’aide de fils de fers que nous tendons, le toit de la bâche ne retombe plus. La neige à bien fondue nous pouvons donc  terminer de tailler les ronces et bien nettoyer le terrain. Nous arrachons également quelques pieds de ronces à l’aide de bêches et de houes.

Nous subirons quelques averses de neige sur la fin et prendrons un thé chaud revigorant à l’abri sous notre serre.

 

Au Skatepark :

Bien que le soleil fasse son retour, il est accompagné d’un vent qui nous glace les os.

Les enfants nous attendent sur le chemin et nous accompagnent jusqu’au skateparck.

Une fois l’atelier installé, les enfants vont faire un basket roller. Ensuite, des enfants se joignent à l’atelier. Nous faisons du coloriage et jouons avec les legos et les poupées.

Après quoi, le groupe de sportifs nous rejoint et nous faisons une balle aux prisonniers devant l’école suivie d’une tomate et d’autres jeux, pour se réchauffer.

Deux nouvelles mamans ainsi que leurs enfants ont participé à l’atelier, malgré qu’elles soit arrivées à la fin. Elles reviendront demain !

Ce fut ensuite le temps du goûter ; jus d’orange et gâteaux.

Par contre, du côté de la Croix Breton, aucun enfant ne montrera le bout de leur nez…

MERCREDI :

Mercredi et jeudi au château de Buno :

Suite à l’annonce de l’expulsion imminente du camp de moulin galant, nous avons décidé d’organiser deux séjours au château de Buno.                                                                   Etre ensemble, partager de bons moments, apprendre à mieux se connaître sont autant de raisons pour lesquelles ce séjour c’est fait si rapidement.                                               La neige ayant fait son apparition alors que nous ne l’attendions pas, le séjour c’est vu reporter d’un jour. Nous sommes donc arrivé mercredi au château aux environ de 13h accompagnés de Armando, Alexandre, Cosmin, Samuel, Denis et Abel. Après avoir fait visiter le lieu aux enfants, nous nous sommes installés pour manger un sandwich. A la fin du repas,  nous avons fait une petite ballade dans le sous bois. C’est organisé ensuite plusieurs petits jeux, certains se sont amusés dehors tandis que d’autres ont fait des parties de baby-foot.

Le temps du gouter est vite arrivé. Un chouette moment pour se retrouver et recueillir les impressions de chacun, discuter ensemble et s’organiser pour la soirée. Pendant qu’un premier groupe d’enfants va se doucher, les autres entament la préparation du diner.

Au menu : gratin dauphinois accompagné d’escalopes de poulet pané avec en dessert  yaourts aux fruits. Nos « Rromsbinsons » nous ont dévoilé leur talent de cuisiniers ; Denis a prit l’initiative de préparer une superbe table tandis qu’Abel et Armando ont épluché les pommes de terres.

Pendant ce temps, Alex s’est occupé des escalopes panées comme un chef.

Le reste du groupe nous a ensuite rejoints et a prit le relai pour laisser aux autre le temps d’aller se doucher.

Enfin venu le temps de passer à table, nous dégustons notre repas au milieu des rires et des premières frayeurs ! Et oui il faisait nuit, et les garçons voyaient à travers les vitres des « mouvements anormaux ». Le pauvre chat de Vincent s’est vu accablé par les enfants. Il serait apparemment la réincarnation de la tante de Samuel, les enfants l’ont paraît il vu se transformer. Après ce bon repas, nous avons débarrassé puis fait la vaisselle avant de regarder un film : « nos jours heureux ». Certains l’avaient déjà vu à l’école, ils semblent avoir apprécié ce film.

Arrive le moment fatidique du coucher accompagné des premières angoisses, des bobos et rires nerveux. Il faudra un certains temps avant que tout le monde soit endormi, mais après de nombreux rappel à l’ordre et fou rires (vraiment ce soir là, il était difficile de garder son sérieux devant six bambins complètements surexcités) le silence s’est installé peu à peu pour laisser place aux premiers rêves.                                                                  Le réveil s’est fait assez rapidement et après un bon petit déjeuner nous avons entreprit le  rangement de la chambre et le nettoyage de la douche. Nous avons ensuite improvisé un grand jeu de passe devant le château. Pour le déjeuner, chacun a préparé son hamburger, les enfants se sont occupés de la préparation de A à Z. De la confection des steaks hachés en passant par la garniture, la cuisson de la viande jusqu’au passage au four, ils ont tout fait.                                                                                                                             Le temps passe si vite et il ne nous reste que quelques heures avant le départ. On rassemble les dernières affaires avant de les charger dans le camion bleu. Ainsi nous pouvons profiter pleinement des moments qu’il nous reste.                                                    Nous nous dirigeons alors vers le sous bois en vue d’un « cache-cache téléphone » géant. Les enfants adorent ce jeu que nous avons l’habitude de faire sur le camp de Moulin Galant. Nous constituons les équipes : Souad, Samuel, Dénis et Alex contre Garance, Cosmin, Abel et Armando. Pendant qu’une équipe va se cacher, les autres attendent (sans tricher !) l’appel téléphonique qui leur donnera l’aval pour venir les chercher.

Plusieurs parties ont lieu et des supers cachettes ont été trouvées.                               Nous finissons notre séjour autour d’un arbre. Chacun notre tour, nous y  gravons nos initiales, on ne sait jamais, on repassera peut être par là…     

A Moulin Galant :

Un petit groupe est parti au parc près de la rivière. Tout était sous la neige et nous avons fait des bonhommes de neige avant de commencer un cache-cache endiablé. Nous nous cachions tantôt derrière les grands arbres, tantôt derrière le toboggan, mais aussi, au bord de la rivière ou encore à l’ affût des buissons. Bientôt, l’effervescence transforme notre jeu en bataille de boules de neige.

« Pas dans le visage ! », crie Aline. Les enfants se plaisent à attaquer les adultes justement. Et vlan !

Pendant ce temps sur le camp, nous sommes peu nombreux. Nous profitons de ce petit comité pour lire des histoires, faire du coloriage, et jouer à des jeux de société tranquillement. Maria, notre nouvelle collègue en service civique est présente avec nous sur le camp. Elle parle roumain et explique aux enfants les règles des jeux que nous avons apportés et traduit aussi les histoires.

Une fois le groupe du parc rentré, nous partageons le goûter.

Jardin de Saulx :

Que de neige sur le terrain de l’équerre avec tout ce qui est tombé hier ! Ca n’a pas eu le temps de fondre. Nous nous occupons alors de la serre. Nous tendons des fils de fer sous le toit de la serre ce qui évitera la formation de poches dues à la pluie ou à la neige… Aussi, nous enlevons l’épaisse couche de neige qui entoure la serre et en faisons un bonhomme de neige.

Nous terminons l’après-midi par une belle bataille de boules de neige.

 

 

 

 

 

 

Ludothèque/parc Nativelle : 

Nous sommes allés à la ludothèque avec seulement deux enfants, mais d’autres sont arrivés au fur et à mesure et deux mamans nous ont laissés leurs enfants. Au final, nous nous sommes retrouvés avec dix enfants.

Nous avons fait beaucoup de jeux de société, notamment «la bonne paye» qui a commencé avec deux joueurs et s’est terminée à six. Les enfants ne voulaient pas partir, mais c’était l’heure du goûter.

 

Alors place au rangement, puis direction le parc Nativelle pour un bon chocolat chaud et des gâteaux avant de terminer sur  un jeu indémodable :

« la bataille de boules de neige » !

KroniK des Robinsons de Grenoble

Pour notre deuxième atelier, je suis seule à combattre le vent. Lou est bien courageux, j’installe les tapis et les nouveaux jeux.

Après quelques temps, je suis obligée de me rapatrier au patio et je redis aux mamans que je croise que nous serons à nouveau là la semaine prochaine.