Les innocents seront punis

Mais vous savez, Melle XXX, peut aussi faire quelque chose pour elle même. Nous serons très attentifs à ses propres démarches“. La personne qui parle est travailleuse sociale et elle tente de répondre comme elle peut à la question qui lui est posée à savoir ce qu’elle peut faire pour prolonger ses droits d’AME (aide médicale d’état)  alors que le nomadisme qu’on lui inflige lui a fait perdre toute domiciliation indispensable.

Elle évoquera plus tard dans le courant de la conversation ses propres manques de moyens pour agir en direct, pour pouvoir, si on ose, dire agir réellement sur les situations. Elle ira même jusqu’à rêver que “vous autres les associations”, “nous” aurions davantage de possibles et  de moyens, alors … que nous nous frisons la faillite.

Il ne s’agit pas de faire le procès de pratiques et de personnes, mais d’en voir et comprendre les causes et les effets. C’est cela qui nous permettra de comprendre et d’agir, cela qui nous permettra de ne pas perdre le contrôle d’une situation sociale qui s’emballe.

Car si ce travail de conscience n’est pas réalisé,  si rien n’est compris de ce qui nous échappe, alors là oui, pour de vrai, nous allons tous devenir maltraitants ; comme je l’ai lu sur un panneau , reprenant un titre de polar: “les innocents seront punis”.

Des innocents sont punis tous les jours dans les bidonvilles expulsés, les camps détruits, les familles ballottées, éparpillées, réduits à des stratégies de survie dangereuses dans des no man’s lands et lieux insalubres.

Des innocents sont punis à chaque fois que les procédures perdent tout lien avec les finalités qu’elles devraient servir, et qu’elles deviennent “toutes” finalités en elles-mêmes. Cela vise alors  de façon aveugle, l’employeur qui veut engager un étranger, l’initiateur social porteur d’une innovation sociale, la personne en situation de précarité, punie de vouloir désespérément  tenter de “normaliser” sa situation, et confrontée à un arbitraire qui se base sur le soupçon du pire possible, l’organisation du rejet. Cette personne se retrouve alors piégée par son propre désir de voir sa demande validée tant et si bien que la folle  énergie qu’elle va déployer, ne pourra plus être interprétée qu’avec suspicion et total manque d’empathie.

Des innocents sont punis tous les jours aux guichets de la Préfecture quand ayant fait la queue depuis 5 heures matin, on allonge sans arrêt la liste des documents qu’on leur demande et qu’on les renvoie à l’obligation de revenir une fois, deux fois, trois, fois, … C’est comme cela que l’on crée les files d’attente dont on prend prétexte pour justifier les pénuries.

Comment ne pas reconnaître alors cette similitude de traitement entre celui que subit tout précaire, et ce que subit, pour ses propres démarches, toute association qui porte une une action à leurs côtés?

Des innocents sont punis quand les structures de loisirs refusent d’accueillir pendant les vacances des enfants dont les parents n’ont pas les papiers, pas l’organisation, pas la disponibilité, pas la santé , pas le temps et pas l’argent pour l’obtenir.

Des innocents sont punis quand tant de jeunes enfants n’accèdent en rien aux structures d’accueil de la petite enfance car leurs parents n’ont pas d’emploi .

Des innocents sont punis à chaque fois que le Social ne produit pas le changement nécessaire,  et réduit les problématiques rencontrées aux caractéristiques de ceux qui les subissent.

Enfin, les innocents seront punis, car les coupables ont les mains pleines: petits pouvoirs de “dire non”,  de rejeter les demandes, de débouter les demandeurs, d’éconduire les faibles et les fragiles, autant de petits pouvoir qui ne sont ni de faire , ni d’agir mais qui trahissent avant tout leur soumission volontaire.

“Nous n’attaquons pas ceux qui ne veulent pas nous suivre : ils peuvent s’ils le désirent, s’asseoir au bord de la route ou prendre des chemins de traverse, Nous prouvons le mouvement en marchant, mais pour progresser, nous sommes amenés aussi à critiquer et à dénoncer non les hommes, mais les organismes, les habitudes, les théories et les pratiques qui sont à l’opposé de nos propres réalisations et qui constituent non seulement un frein, mais un obstacle à nos progrès.

Nous nous heurtons ainsi partout à la tradition : on fait des cours non parce qu’on en juge la pratique efficace mais parce qu’on en a toujours fait ; les enfants doivent apprendre par cœur parce que le par cœur a toujours été comme le pendant naturel du cours ; on achète des manuels parce qu’il y a toujours eu des manuels dans le cartable de tous les écoliers ; on donne des notes parce qu’on en a toujours donné”

 Célestin Freinet, dans l’Educateur, 1965.

 

DIMANCHE: CANICULE

Un dimanche magnifique , soleil pesant, grosse chaleur, mais aussi travaux et récoltes.

Avec les enfants, direction , le cerisier celui qui donne de si belles cerises. Amira est tout de suite dans l’arbre et nous descend les plus belles. Alan et Théo ont débroussaillé et Jess a cueilli des tonnes de courgettes.

Bivouac au jardin :

Après l’atelier, nous partons avec un petit groupe pour bivouaquer a jardin ! Au programme, cueillette, cuisine, projection de court métrages, atelier cirques en vue de la prochaine soirée conviviale, bricolage, bataille d’eau, contes, et jeux à la pelle ! Nous arrivons le vendredi en début de soirée, après une bref installation nous nous mettons a cuisine façon trappeur : pommes de terre à la braise, merguez et banane au chocolat !

On déguste les chamalow devant des court-métrages témoignant des activités de l’association, et des court métrages d’animation prêtés par Animakt, le tout façon cinéma en pleine air grâce au rétroprojecteur, brancher sur les batteries du Daev , s’il vous plait !

 

 

Le lendemain après un réveil (très !) échelonné, nous prenons le petit déjeuner pour ensuite se mettre aux activités. Nadjami, Sophia, Enrick, Elisabeth, Khadija, préparent un petit spectacle avec Aline et Garance, tandis que Denis, aidé par Abdel, construit une poulie pour le puits du jardin.

                                             

Midi passé, le spectacle est fin près (ou presque), et on fait des bracelets brésilien sur les tapis de cirques, tandis que du coté du puits, on finalise les derniers détails de la poulie !

On déguste une salade de pâtes du jardin (La salade hein ! Pas les pâtes …) puis vient l’heure du rangement, du pliage des tentes, et de la bataille d’eau !

17h, il est temps de monter dans le camion pour revenir au quartier !

Samedi :

La Villa Saint Martin :

Au programme aujourd’hui musique, coloriage et jeux de société pour les petits. L’atelier était calme dans son ensemble.

Au début, la quasi-totalité des enfants s’est ruée sur les instruments de musique. Très vite, certains se sont sentis moins à l’aise et ont été faire du coloriage avec des formes géométriques. Les adeptes des instruments de musique se sont mis à l’écart pour ne pas déranger ceux qui avaient besoin de plus de calme.

Excentrés, les musicien amateurs, tous des garçons, ont exécuté pas mal de rythmes. La difficulté de certains rythmes ne les a pas découragés de jouer des instruments, tous à percussion, parfois, qu’ils découvraient en jouant.

Bien rassasiés de la musique, les garçons ont proposé un jeu de ballon d’ « explosion à dix ». Très malins et habitués au jeu, ils n’ont pas arrêté de faire exploser les adultes. Après l’explosion à dix, nous avons fait un « ninja » auquel les enfants ont vite accroché. Ils voulaient faire plusieurs tours, mais hélas, il était déjà temps pour le rangement.

                                     

Ensuite a eu lieu le conseil de quartier au cour duquel les enfants ont fait des suggestions pour les ateliers à venir, notamment la fabrication des cannes à pêche, proposé par Théo, en vue d’un atelier pêche. Nous avons terminé par le goûter.

 

Vendredi

Jardin :

Cette journée était super au jardin ! Nous étions un petit groupe composé que de filles.

 

Nous avons décidés d’arroser toutes les plantations et cela nous a prit du temps.

 

 

Les enfants ont prit cette mission très à cœur et ce sont donnés à fond. Elles ont entreprit seule de créer une chaîne entre le puits et les plants de pommes de terre pour se faire passer l’arrosoir.

                                              

Avec ce soleil, le travail était fatigant mais nous avons vraiment prit du plaisir à arroser ensemble.

La rocade :

Aujourd’hui encore le soleil était au rendez-vous ! Les fortes températures de ces derniers jours ont raidi la terre que nous n’avons pas pu monter les tentes. Planter une sardine ou une macro était un enfer… Résultat des courses, nous avons installé les ateliers à l’ombre. Au programme aujourd’hui deux ateliers principalement : le « coloriage-dessin » et les « jeux de société. » Puis distribution des salades aux parents et toutes les personnes qui en voulaient.

Aux jeux de société, les enfants ont joué les inséparables. Là encore, les enfants, avec des niveaux différents, ont puisé au fond d’eux la culture qu’ils ont, et ont beaucoup appris à chaque fois qu’ils ne connaissaient pas les réponses. Surpris même de voir que certains enfants connaissent des choses que nous, adultes, ne connaissons pas.

                                              

Ensuite, après plus d’une heure d’ « inséparables », nous nous sommes mis aux percussions corporelles, d’abord avec le « lou loulalou », ensuite avec l’ « été-automne-printemps-hiver ». Et nous avons terminé par la confection des formes imaginaires que chacun transmettait à son voisin qui, à son tour, pouvait concevoir une autre forme.

Après le coloriage-dessin, il y au des jeux d’éveil pour les plus petits et la lecture.

Un goûter reposant est venu conclure l’atelier. Qu’est-ce que le vent nous bercé à l’ombre !

JEUDI :

Wissous :

Notre atelier commence par un peu de peinture où après avoir dessiné, nous écrivons en français et en roumain ce que cela représente puis nous accrochons tous sur le DAEV comme une sorte d’abécédaire.

 

 

 

Les autres, se font maquiller par Aline et Andrea en papillon, en tigre, en princesse et en Batman. Puis, nous finissons par une tomate tous ensembles

 

 

Jardin de Saulx :

Aujourd’hui avec un groupe d’enfants nous partons au jardin pour une nouvelle récolte de salades ! A peine arrivé, tout le monde au boulot !

Les cartons que nous avons récupérer chez un commerçant local se remplissent peu à peu, et rapidement, le camion est remplit à raz-bord.

                                    

Un petit groupe part nous cueillir un dessert de fruit rouge, tandis que d’autres préparent le goûter et lavent des salades. On finit par une séance photo devant notre butin !

                                      

Skatepark :

Il n’y a pas beaucoup d’enfants aujourd’hui, Ils sont trois. Pour autant, l’atelier est riche et nous pouvons ainsi prendre plus de temps avec chacun. Exercice plus difficile lorsqu’ils sont une vingtaine !

Aline nous apprend comment faire un bracelet de type « brésilien » assez complexe car il nécessite beaucoup de fils. Ramona joue à la dinette et se fait servir des petits plats très « alléchant » avant d’engager une partie de  « dessiner c’est gagner ».

 

 

Garance fait une athéba à Nesrine, c’est une sorte de natte faite sur une mèche de cheveux avec des fils de plusieurs couleur.

 

 

Le résultat est très sympa. Nous finissons par notre goûter très attendu, surtout le verre de sirop qui ne se fait pas prier quand il fait si chaud.

                                    

MERCREDI :

Jardin :

Aujourd’hui C’est récolte ! Nous sommes si nombreux que nous faisons un voyage à pied jusqu’au jardin, ou nous attendent une quantité impressionnante de salades et de courgettes !

                                             

Tout le monde au boulot, certains au ramassage, d’autre a l’arrosage, d’autres a la cueillette de fruit rouge ou de menthe.

                                                       

Il y a tellement à ramener que nous manquons de récipient ! Après un petit goûter nous retournons sur le quartier pour distribuer le fruit de notre labeur, De nombreuses personnes se pressent pour emmener fruits et légumes, certains encore surpris qu’on les distribue gratuitement !

Squat à Palaiseau :

Accueil chaleureux aujourd’hui, les enfants nous ont accueillis avec des pétales de roses qu’ils jetées sur Ramona et Souad : nous étions attendus.

Nous sommes rentrés dans le campement en empruntant l’accès central, profitant de saluer quasiment tout le monde. Tous les enfants sont presque là, très motivés et attendent impatiemment que l’atelier commence.

 

Très vite, nous séparons les plus petits des plus grands. Les plus petits commencent par le coloriage, ils y sont à fond, chacun a son dessin à colorier à l’ombre.

 

 

 

Les plus grands commencent par la tire à la corde. On forme deux équipes, une de Sentimente et une autre de Bianca. Au départ, chaque équipe comporte que six membres, mais très vite, les équipes grossissent, beaucoup d’enfants viennent se rajouter au fur et mesure. La partie ne dure pas très longtemps car très physique.

C’est l’équipe de Sentimente qui remporte la compétition.

 

Après le tire à la corde, les plus jouent à « dessiner, c’est gagné ». Les enfants se sont tout de suite appropriés le jeu. La partie était intéressante, elle nous a permis d’apprendre beaucoup de mots en roumain et de découvrir le degré d’imagination des enfants.

Ensuite, tout le monde, petits et grands, s’est mis au maquillage. Mais quel talent… ! Les enfants nous ont étalé leur talent de maquilleurs, les plus petits joyeusement aidés par certains parents et d’autres adultes du campement.

                                               

Ont pouvait apprécier la précision de beaucoup de maquillages conformément aux photos qui leur avaient été données. Ramona et Souad se sont aussi prêtée au jeu, maquillées par des enfants.

                                              

L’atelier s’est terminé par bien un goûter bien ambiancé par les maquillages des uns et des autres. Pendant le goûter, nos avons découvert Alexandre, petit poète chanteur, qui nous a émerveillé avec le chant du papillon. Ca lui a valu d’être filmé !

Comme ça l’est de « coutumes », les enfants nous ont accompagnés au camion avec ce chant dont les paroles sont souvent dites au goûter « Mulglex, mulglex tranquilos » ( chut, chut, tranquille) accompagné d’une petite chorée sympa.

                                                 

 Ludothèque:

Les enfants nous attendent déjà à notre arrivé à Bel air 2. Aline propose aux enfants le jeux “twister”, qui consiste en un entremêlement impressionnant à regarder, de jambes et de bras. Le but étant de toucher une certaine couleur. Avis aux personnes souple !

Pendant ce temps les enfants vont et viennent entre les différents jeux : dames géantes, palets breton, billard hollandais, pétanque … Notre emplacement est idéale car situé à l’ombre, juste en dessous des arbres. Avant le goûter, nous faisons un petit jeux sur les tapis appelé “jeux de l’ours”. Il fait travailler la concentration car il consiste à “faire le mort”.lorsque l’ours arrive, il  doit tenter de les faire rires mais sans le chatouiller. Ainsi il y’a de plus en plus d’ours. Ce jeux révèle des enfants très doué, qui même avec des “chatouilles” ne se réveillent pas.

Une photo des ateliers de Saint Etienne

On n’en parle pas souvent: ils courent, ils courent les ateliers de Saint Etienne et ils se développent aussi. Bravo aux acharnés qui l’animent .

KroniKs des Robinsons de GRENOBLE: Madame RUETABAGA

 

Atelier au camp rrom : 

Robin se joint à moi pour mener l’atelier. Quand nous arrivons au camp le vigile de la ville de Grenoble nous demande : qu’est ce qu’on viens faire ici.
Nous installons les nattes et les jeux. Robin joue avec un petit groupe à écrire des mots en français à la craie par terre.
Et, moi je navigue parmi tous ces enfants pour leur donner un peu de mon attention. Une petite me sollicite beaucoup et me fais un gros bisous sur la joue tellement elle contente que je la prenne dans mes bras. Un papa que je connais un peu me demande de l’aide pour ses papiers.
Le temps passe trop vite car, il est déjà l’heure de repartir.

Atelier de rue à la Villeneuve: 

Angélique ramène de l’ail à planter de chez elle et moi des fleurs d’hibiscus.
Robin et Lou se joignent  à nous ce mercredi.
Imène, Gullistan nous convoquent pour une réunion. Elles souhaitent proposer lors des ateliers de rue des activités comme de l’argile, de l’art-plastique. Enrick et moi même sommes ravis de la proposition et nous leurs fournirons le matériel nécessaire.

Nous avons maintenant un tuyau d’arrosage et une citerne à eau.